En vérité : L’école et la réalité du Covid

Moïse DOSSOUMOU 12 mai 2020

Ce furent des congés exceptionnels. Traditionnellement compris entre 10 et 14 jours, cette année, les congés de pâques ont duré six longues semaines. Lorsque les apprenants et leurs enseignants ont été priés de rester chez eux, ils étaient loin d’imaginer que ce repos forcé prendrait tout ce temps. Le Covid-19 qui se propage à une vitesse fulgurante a rabattu toutes les cartes. Celle de la prudence se joue beaucoup plus un peu partout sur le globe avec des fortunes diverses. Si les réalités et les impacts diffèrent d’un continent à un autre ou encore d’un pays à un autre, tous les coins du monde ont en commun le fait que les relations sociales, naguère spontanées et chaleureuses, ont pris un coup. A l’heure du déconfinement à la béninoise, l’inquiétude atteint son paroxysme dans les rangs des parents d’élèves. Interpellé, le gouvernement, au four et au moulin, apaise.
Les cours ont donc repris du CM2 en Terminale. Si pour l’instant au cours primaire, la peur n’est pas vraiment de mise parce que seuls les candidats au Certificat d’études primaires sont autorisés à aller à l’école, c’est une autre réalité dans les collèges et lycées. Ouvertes en même temps, toutes les classes avec leurs effectifs respectifs ont accueilli les apprenants. Chacun d’eux a retrouvé sa place. Ce qui a changé fondamentalement, c’est le port de masque obligatoire et l’installation des dispositifs de lavage des mains. Il faut espérer que les parents prennent le relai pour ce qui est du bon usage des masques par leurs enfants avec des lavages réguliers dans les conditions requises et que le gouvernement dote effectivement tous les établissements scolaires publics tout au moins de kits de lavage de mains en nombre suffisant. Pour ce qui est du respect de la distanciation sociale, inutile d’aller sur ce terrain.
Sur le chemin de l’école, dans les salles de classe et dans les cours de récréation, les écoliers et élèves, mêmes dotés de masques ne manqueront pas de se toucher et de se bousculer. Le contact humain est inévitable. C’est peine perdue que de croire que les apprenants se tiendront les uns à distance des autres. Si le dépistage systématique des enseignants, du personnel administratif et des vendeuses agréées est en cours sur l’ensemble du territoire national, il faut craindre que les cas négatifs soient contaminés en communauté ou par le truchement des écoliers et élèves qui seraient porteurs du virus. Dans tous les cas de figure, quelles que soient les décisions prises par les dirigeants, le risque est partout. Et c’est toujours mieux de respecter les gestes barrières, même si dans le monde scolaire, ce ne sera pas vraiment évident. Les universités quant à elles ont trouvé la parade en optant pour les cours en ligne. En soi, c’est une avancée.
Puisqu’il faut que la vie reprenne, chacun est appelé à prendre soin de lui-même afin de ne pas se retrouver dans l’étau d’une infection. Mais le drame est que le cercle vicieux de la propagation du Covid-19 est bien tracé. Seuls les plus chanceux pourront y échapper. La reprise des cours va radicalement changer la donne. Encore que le dépistage systématique en cours aboutit à une flambée des cas positifs. Le fait qu’ils soient asymptomatiques pour la plupart ne les empêche pas de transmettre le virus à d’autres. Au-delà de tout, ce qui est intéressant dans l’affaire est que le remède existe au Bénin et fait ses preuves. Les officiels sont formels sur ce plan. Il faut donc souhaiter que les cas positifs soient dépistés précocement et suivent le traitement adéquat. Au final, même s’il vaut mieux prévenir que guérir, dans le cas d’espèce, il est préférable d’en guérir que d’en mourir.



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