En vérité : L’exploit du Bac

Isac A. YAÏ, Moïse DOSSOUMOU 13 août 2020

Pour une surprise, c’en est une. Le Baccalauréat 2020 vient de livrer ses secrets. Contrairement à la tradition, cette année, beaucoup de candidats sont venus à bout des épreuves. Au plan national, les chiffres sont très flatteurs. Fixé à 49,73%, le taux d’admissibilité issu des premières délibérations atteste de la performance des élèves. La spécificité de cette année scolaire n’a pas entamé la détermination des uns et des autres qui ont tout donné pour parvenir à ces résultats élogieux. En effet, il est rare que les statistiques du Baccalauréat soient aussi flatteuses. Mais l’ensemble de la communauté scolaire a relevé ce pari. Du fait de la crise sanitaire, l’opinion s’attendait à des résultats mitigés, sinon passables. Mais les candidats ont agréablement surpris tout le monde. En ces temps difficiles, ils ont fourni les efforts conséquents pour offrir le sourire à leurs parents et aux enseignants qui ont convenablement joué leur rôle.
Comme c’est souvent le cas, c’est le Littoral qui vient en tête avec un taux de 57,47%. Trois autres départements ont également franchi la barre des 50%. Il s’agit de l’Atlantique 54,98%, du Mono 53,80% et de l’Ouémé 52,30%. Viennent ensuite le Zou 49,65%, le Couffo 47,68%, le Plateau 47,50% et le Borgou 42,79%. Quatre autres départements ferment la marche à savoir la Donga, 38,81%, l’Atacora 38,63%, les Collines 37,23% et l’Alibori, la lanterne rouge avec 35,22%. S’il est noté une disparité entre les régions du pays, il convient de retenir que ces différences donnent une moyenne intéressante au plan national. C’est un grand soulagement pour les parents qui voient ainsi l’aboutissement de tant d’efforts et de sacrifices entamés depuis la maternelle. Premier diplôme universitaire, le Bac ouvre la voie aux études supérieures et par ricochet à la vie active. C’est cette caractéristique qui fait le charme et la particularité de cet examen.
Les nouveaux bacheliers ont aussi assuré. Face aux épreuves, il leur a fallu du sang froid et de la clairvoyance pour parvenir à ces résultats qui forcent l’admiration. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de parler en bien des apprenants dont la baisse de niveau constitue une préoccupation. C’est tout à fait normal qu’un satisfecit leur soit décerné. Tout comme eux, les enseignants aussi n’ont pas souvent été portés en triomphe. C’est l’occasion de le faire puisqu’ils méritent sur ce coup la reconnaissance de la nation. Dans ce contexte particulièrement éprouvant marqué par la pandémie de la Covid-19 qui a induit entre temps la suspension des activités académiques, la communauté scolaire a su, malgré tout, réconforter les autres acteurs de la chaîne. S’il faut souhaiter que les résultats du Bac s’améliorent au fil des années, ce n’est pas superflu de féliciter les candidats et leurs enseignants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes.
A tout seigneur, tout honneur. Le gouvernement n’est pas étranger à cette belle performance. Sa gestion intelligente de l’année a pesé pour beaucoup dans la balance. Les autres pays également affectés par la Covid-19 n’ont pas connu, sur le plan académique, le même sort que le Bénin. C’est dire que la période de décrochage a été utilisée à bon escient par les apprenants et dès la reprise, les enseignants ont mis le paquet. Il a fallu que les services du gouvernement tracent le cadre, prennent des mesures adaptées aux circonstances pour parvenir en fin de compte à cette issue qui limite les pleurs et le désarroi. Les candidats recalés ont le temps de se remettre en cause avant de revenir plus aguerris l’année prochaine. Quant aux lauréats, ils n’ont plus qu’à emprunter le boulevard de l’Université. Dans peu de temps, au contact de cette réalité, l’euphorie du moment va céder la place à la désillusion.



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