En vérité : Les jérémiades de Zinsou !

Angelo DOSSOUMOU 26 juillet 2016

Lionel Zinsou fait encore parler de lui. Invité de Philippe Meyer dimanche dernier sur l’émission thématique « l’Esprit public » de la Radio France culture, l’ancien premier ministre de Boni Yayi n’a pas digéré son échec à la présidentielle de 2016. Et, en prélude à ses vérités à découvrir dans une très prochaine publication sur sa mésaventure au Bénin, il se laisse aller à des indélicatesses envers ses adversaires à la course à la Marina, et surtout ses éphémères soutiens de l’alliance Fcbe-Prd-Rb.
Morceaux choisis : « Ceux qui disaient qu’on m’a loué de logos n’ont pas tout à fait tort ». « Il y avait des gens qui faisaient un petit commerce électoral par rapport au second tour ». « Mes adversaires sont vierges bien qu’ils aient pactisé avec le pouvoir huit années sur les dix ». Dans la longue jérémiade du métis franco-béninois sur Radio France culture, les racistes du temps d’une campagne électorale n’ont pas été oubliés. En somme, le challenger du président Patrice Talon a, comme de petits pains, distribué des péchés mignons aux responsables de son cuisant échec à la présidentielle de 2016. Aveux, convictions et dénonciations. Lionel Zinsou, trois mois après l’expérience de la présidentielle dans son pays d’origine, s’est fait sa propre religion.
Mais, à vouloir tout le temps jeter le tort de son échec sur les autres sans presque rien se reprocher, Lionel Zinsou refuse de tourner, sans doute, la plus sombre page de son expérience politique. Seulement, il oublie qu’il est dit que son pays d’origine étonne et continuera à étonner le monde. Sinon, parachuté à neuf mois de l’élection présidentielle comme premier ministre d’un régime en déliquescence, à quoi pouvait raisonnablement s’attendre Lionel Zinsou ? Dans un contexte où, visiblement, certains de ses challengers maîtrisaient mieux que lui la vie politique nationale, quels résultats pouvaient produire les logos loués ?
A part les illusions puis des chagrins à peine cachés d’une étoile apparue trop tard dans un monde trop vieux. Et comme dans le Corbeau et le Renard de Jean de la Fontaine, Lionel Zinsou a appris davantage que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Et à la sortie de ce court mais enrichissant épisode de sa vie, personne n’est surpris que le candidat de l’alliance dite républicaine hésite à renouveler l’expérience d’une implication personnelle en politique et jette son dévolu sur ce qu’il sait le mieux faire : travailler à créer la richesse. Voilà qui est clair et qui éviterait, à l’avenir, à ce vaillant cadre de la diaspora de jouer naïvement au pompier de service.



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