En vérité : Les Pme à l’honneur

Moïse DOSSOUMOU 26 septembre 2018

Bonne nouvelle pour les amoureux de la libre entreprise. Le gouvernement entend leur faciliter la tâche. Il faut croire qu’à l’avenir la promotion de l’entrepreneuriat sera une réalité. Le compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi dernier en fait un large écho. Selon le communiqué rendu public, le gouvernement est sur le point de transmettre à l’Assemblée nationale le projet de loi sur la promotion et le développement des micro, petites et moyennes entreprises en République du Bénin. Ce texte normatif est censé apporter une grande bouffée d’oxygène à ce secteur qui peine à éclore. Ceux qui osent s’aventurer sur le périlleux chemin de l’auto-emploi font face à des entraves, les unes aussi éprouvantes que les autres. La constitution du dossier de création de l’entreprise, la détermination du siège social, la mobilisation du capital, les charges courantes et fiscales, la quête des marchés sont autant de barrières qui découragent plus d’un.
Au vu de ces constats déplorables, l’Exécutif veut créer un cadre juridique, institutionnel et financier propice au développement de l’entrepreneuriat national. Noble ambition qui vise l’établissement d’un « régime spécifique des appuis de l’Etat en faveur des entreprises pour tenir compte de leur vulnérabilité face à la concurrence internationale ». Les innovations contenues dans le texte qui sera examiné par les députés portent essentiellement sur la mise en place d’un dispositif de reconnaissance et de catégorisation des entreprises qui peuvent bénéficier d’accompagnements spécifiques de l’Etat. Les mesures d’accompagnement qui comprennent des facilités d’accès aux marchés, la protection contre les retards de paiement des factures par l’Etat, l’incitation à la co-traitance et à la sous-traitance avec les grandes entreprises n’ont pas été occultées. Il en est de même des facilités et incitations fiscales pour l’achat des équipements professionnels nécessaires à leurs activités.
Cette batterie de mesures vise le maintien en vie de ces entreprises desquelles l’Etat attend une contribution conséquente à la richesse nationale. Si en amont, l’environnement législatif et institutionnel ne favorise pas la survie et l’épanouissement des initiatives commerciales privées, les pouvoirs publics auront du mal à engranger des contributions pour le Trésor. Si un pays veut être compétitif, ses dirigeants doivent veiller à ce qu’un grand nombre de sa population soit sensibilisé à l’esprit entrepreneurial. Un secteur des PME dynamique contribue à la création d’emplois, l’augmentation de la compétitivité, la restructuration et la redynamisation de l’économie ainsi que la lutte contre la pauvreté. Chose intéressante, les entrepreneurs participent à l’innovation. « L’esprit d’entreprendre consiste - dans les affaires comme dans toutes les activités humaines - à identifier des opportunités, à réunir des ressources de différentes natures, pour créer des richesses qui rencontrent une demande solvable ».
Il s’agit de permettre aux jeunes d’acquérir des capacités nouvelles. Il est question des aptitudes et des attitudes dans lesquelles ils puisent leur énergie à savoir : la confiance en soi, la persévérance, la créativité, l’optimisme, la responsabilité, l’esprit d’équipe et l’initiative. Celui qui opte pour l’entrepreneuriat participe à la dynamique économique mais s’engage dans l’incertitude. Les Pme constituant l’essentiel du tissu économique, il est salutaire que le gouvernement veuille les promouvoir. Il est à espérer que les députés examinent ce texte avec diligence comme ils l’ont fait quand il s’est agi de la charte des partis politiques et du code électoral. C’est une question vitale qui touche les jeunes. En outre, il s’agit là de l’économie. Lorsque l’Assemblée nationale aura joué sa partition, que le gouvernement traduise en actes les bonnes intentions affichées. Dans un pays comme le nôtre, ce serait un crime de laisser les Pme se débattre toutes seules dans cet environnement économique impitoyable.



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