En vérité : Sevrés du ‘‘biberon-séminaire’’ !

Angelo DOSSOUMOU 30 janvier 2018

C’est décidé. Ce n’est plus une rumeur. Sous la rupture, il n’y aura plus de séminaires et autres ateliers délocalisés hors de Cotonou. Déjà, et avant que les autres ministères ne lui emboitent le pas, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est le premier à lancer la bombe. Sur la tête des fonctionnaires, elle tombe et balaie aussitôt les derniers espoirs d’arrondir les salaires de fin de mois. S’ils ne l’ont pas encore compris, avec le chantre du Nouveau départ, l’opération coup de poing contre les dépenses publiques inutiles continue.
Cette fois-ci, le robinet fermé ne suintait pas. Il coulait à flots. Tenez-vous tranquilles, selon les grades, les institutions de la République et la distance, les perdiems aux cadres séminaristes varient de 35. 000 à 50.000 FCFA par jour. Evidemment, la vache à lait aiguisait tellement les appétits qu’il y en a qui ne rataient pas la moindre occasion, pour aller s’alimenter. Désormais, séminaires, ateliers, fora…aux frais de la princesse, c’est terminé.
Forcément, cette décision ne fera jamais l’unanimité. S’il est vrai qu’elle vient fermer l’une des saignantes pages de l’Etat-gâteau, il faut tout de même concéder à ses pourfendeurs, quelques arguments pertinents. Je retiens avec eux, que la délocalisation entraîne une plus grande concentration des fonctionnaires. Et que les objectifs des séminaires et autres sont facilement atteints.
Mais, à qui la faute, s’ils sont aujourd’hui obligés, après une décision qui s’en va être bientôt générale, de grincer les dents ? Dans la République, personne n’est dupe. Pendant des années, l’organisation des séminaires et autres ateliers par les différentes directions a été détournée de son objectif. Au fil des années, même en l’absence de chiffres concrets, il sera difficile d’en arriver à la conclusion que le bilan est encourageant.
En définitive, l’opinion a fini d’être convaincue que la tenue des séminaires, à des centaines de kilomètres de Cotonou, l’est beaucoup plus par souci de s’en mettre plein les poches que d’une hypothétique concentration. Et quand il en est ainsi, on ne devrait plus être surpris que la Rupture ne se laisse pas faire.
Dans un contexte économique où la mobilisation des ressources à l’interne s’avère nécessaire pour faire face aux défis de l’heure, il ne pouvait en être autrement. D’ailleurs, avant l’interdiction de la délocalisation, il y a eu le répertoire des prix des besoins de l’administration publique. Dans le même sens, les ministres, les Directeurs de cabinet et les Secrétaires généraux des ministères ont été interdits de carburation.
Alors, fonctionnaires de mon pays, serrez encore les ceintures ! Sérieusement, la Rupture est dure. S’il faut attendre la motivation en espèces sonnantes et trébuchantes, je parie que demain ne sera pas la veille. Mais, pourvu que la rationalisation se poursuive à tous les niveaux et assure à l’économie nationale, des lendemains meilleurs. Car, c’est évident que lorsqu’il n’y a pas de discrimination dans le partage de la richesse nationale, on supporte mieux les peines. Alors, que chacun fasse son examen de conscience et qu’au nom de la République, le sacrifice individuel se fasse. Les temps ont changé. Enfin, avec la Rupture, plus de plaisanterie. On ajuste !



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