En vérité : Synergie d’actions contre le Covid

Moïse DOSSOUMOU 28 avril 2020

Ce n’est plus l’affaire du gouvernement seul. Tout le monde se sent concerné par la pandémie. Outre l’aspect sanitaire, la crise économique qui vient en rajouter à l’anxiété, préoccupe la population active, créatrice de richesses par excellence. Avec la fermeture des écoles, les acteurs du monde éducatif et les parents se posent mille et une questions liées à la reprise des cours. Le 11 mai, c’est la date retenue par le gouvernement qui réfléchit à tous les contours de ce sujet délicat. Ce n’est pas de la matière qui manque. En effet, les propositions fusent de toutes parts. Enseignant de son état, le secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes (Csa-Bénin) suggère la réouverture des écoles exclusivement pour les classes d’examen. Cette solution qui peut surprendre plus d’un permet de décongestionner les effectifs des candidats par salle de classe. Les enseignants des classes intermédiaires redéployés dans les classes d’examen nouvellement créées pourront assurer un meilleur encadrement des apprenants.
Les programmes d’enseignement et les évaluations ayant été exécutés à plus de 2/3, le syndicaliste propose que les résultats soient proclamés dès maintenant pour les classes intermédiaires quitte à ce que les enseignants rattrapent le retard au démarrage de l’année académique 2020-2021. La même démarche est notée du côté de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb). Ce pool de savants préconise la rectification de la loi de finances 2020 en vue d’une redistribution de la richesse qui donne une large part aux investissements sociaux. Le soutien en vivres et autres produits de première nécessité aux couches sociales les plus défavorisées, la subvention de l’eau, du gaz et de l’électricité, et l’accompagnement des entreprises menacées de faillite notamment les Très petites entreprises (Tpe) et les Petites et moyennes entreprises (Pme) ne sont pas du reste. Il en est de même des mesures drastiques à observer lors du scrutin du 17 mai prochain.
Les organisations faîtières d’employeurs et de travailleurs ont adopté la forme d’un mémorandum pour présenter aux décideurs les fruits de leurs réflexions. Le Conseil national du patronat (Cnp-Bénin), le Conseil des investisseurs privés du Bénin (Cipb), la Confédération nationale des employeurs du Bénin (Coneb) ainsi que les centrales et confédérations syndicales, tout en déplorant les conséquences liées à la crise du Covid-19, ne sont pas restés attentistes. Il faut dire que certaines recommandations de ce creuset ad-hoc à savoir le dépistage systématique et la poursuite de la sensibilisation sont déjà adoptées par le gouvernement. Quant aux mesures de contrôle des prix des produits alimentaires, la remise gracieuse des peines en faveur des détenus, la réduction du coût de communication avec les Gsm, la reprise des transports en commun… elles n’ont pas encore rencontré l’assentiment des pouvoirs publics.
Pour ce qui est des mesures en faveur des entreprises, ce groupe plaide pour un assouplissement au niveau des banques et du fisc et la suspension des pénalités pour les retards d’exécution dans les marchés publics. La mise en place d’un Fonds de relance de l’économie n’est pas de trop dans ce faisceau de propositions. A l’évidence, sans en être demandeur, le gouvernement bénéficie d’une consultation gratuite de la part de tous ces acteurs qui se sentent interpellés et menacés par le Covid-19. Cette mobilisation spontanée est à saluer. Elle témoigne de la synergie collective dans le cadre de la riposte contre cette pandémie. L’Exécutif a sous la main des solutions dont la pertinence se passe de commentaire. Le dernier mot lui revient.



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