En vérité : Tous logés à la même enseigne

Moïse DOSSOUMOU 12 février 2019

Elle est effective. La réforme du système partisan est entrée dans sa phase active. La clarté observée à présent dans le paysage politique est le signe que plus rien ne sera comme avant. Le personnel politique habitué aux anciennes pratiques presse le pas pour se conformer de gré ou de force aux nouvelles exigences. De portée générale et ayant un caractère obligatoire, la loi qui a instauré ce nouvel ordre continue de faire des vagues. Obligés de créer de nouveaux partis nettement plus représentatifs de la communauté nationale que les précédents, les politiciens de tous bords ont le feu aux fesses. Outre le congrès constitutif de création des nouveaux partis, les membres fondateurs sont astreints dans un délai de deux mois à faire la déclaration administrative de constitution. Cette formalité indispensable s’effectue au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Dans l’attente de la délivrance du certificat de conformité, les promoteurs des nouveaux partis viennent d’être rappelés à l’ordre.
En effet, tous les dossiers de constitution de nouvelles formations politiques ont été rejetés par les services compétents du ministère. Il leur est reproché, entre autres, la non-conformité de certaines pièces dont les attestations de résidence. Pour rappel, l’article 18 de la loi n°2018-23 portant charte des partis politiques dresse la liste des pièces à fournir en vue de l’obtention du certificat de conformité. Il s’agit d’une déclaration signée et présentée par trois (03) membres fondateurs, du procès-verbal de la réunion constitutive du parti politique, de quatre (04) exemplaires des statuts et du règlement intérieur ainsi que du projet de société ; des actes de naissances ou les jugements supplétifs des membres fondateurs ; des extraits de casier judiciaire datant de moins de trois (03) mois (des membres fondateurs) ; des certificats de nationalité (des membres fondateurs) et des attestations de résidence (des membres fondateurs).
La dénomination du parti politique, son emblème, son logo et son sigle ; une fiche descriptive de l’emblème et du logo du parti ; l’adresse complète de son siège et l’idéologie à titre facultatif ne sont pas du reste. Après le contrôle minutieux des pièces déposées par les membres fondateurs des nouveaux partis, des irrégularités ont été relevées. Pour parer au plus pressé, le dépôt des dossiers de candidature pour les législatives du 28 avril prochain étant imminent, le ministère de l’Intérieur accorde un délai supplémentaire de 8 jours aux membres fondateurs des nouveaux partis pour apporter les corrections sur les documents non conformes à la loi. Cette mise en demeure est valable pour tous les partis, sans exception. C’est dire que l’Union progressiste et le Bloc républicain reconnus pour leur attachement et leur fidélité au chef de l’Etat n’ont pas été exemptés. Ces deux partis ont été logés à la même enseigne que tous les autres.
C’est la preuve que sous le mandat de Patrice Talon, seule la loi compte. Ses contempteurs et ses partisans sont traités sur le même pied d’égalité. Des faveurs auraient pu être accordées aux deux partis suscités. Mais il n’en est rien. Mieux, bien que membre de l’Union progressiste lui aussi, Sacca Lafia, ministre de l’Intérieur a renvoyé les siens au respect des textes. Il est donc aisé de constater que le favoritisme et les arrangements n’ont pas droit de cité sous la présidence de Patrice Talon. On ne peut espérer mieux pour les Béninois habitués à toutes les manœuvres pour tordre le cou à la loi du moment où ils trouvent grâce aux yeux du pouvoir. Aujourd’hui, les choses ont changé. La loi s’applique à tous sans état d’âme.



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