En vérité : Zèle en mode Toboula ?

Angelo DOSSOUMOU 28 juillet 2016

Les syndicalistes ont trouvé leur nouveau punching-ball. Modeste Toboula. L’indiscret préfet du département du Littoral et ancien Secrétaire administratif de la Coalition des organisations syndicales de l’administration publique (Cosynap) focalise, depuis sa nomination, les attentions. Des mesures à polémique. Des actions fortes à controverse. Passé de l’autre côté de la rive, l’ancien tonitruant syndicaliste est devenu le bourreau des seigneurs de l’incivisme, de l’insécurité et de ses anciens amis, champions en protestation.
Et évidemment, depuis son entrée en scène à la préfecture, les gentils qualificatifs de ‘‘zélé’’ et ‘‘d’agité’’ collent à la peau de l’hyper actif Toboula. Une lettre de demande d’explication au maire de Cotonou, Léhady Soglo sur les raisons qui expliquent son absence à la cérémonie de sa prise de fonction le 28 juin 2016. Une interdiction, depuis le 18 juillet 2016, d’accès des engins à deux, trois et quatre roues et des gros porteurs aux différents marchés de la capitale économique du Bénin. L’arrêté préfectoral en date du 7 juillet 2016 portant interdiction d’occupation des trottoirs et autres emprises dans la ville de Cotonou. Dernier acte en date, la triste paternité de la répression de la marche des étudiants.
L’incompréhension s’installe. Les condamnations se multiplient. Mais, Modeste Toboula a-t-il, sur toute la ligne, tort d’affirmer et de faire respecter l’autorité de l’Etat ? La fermeté, par exemple, face aux effrontés violeurs de la ‘‘ligne rouge’’ et des règles sécuritaires serait-elle un vice ? Les avis sont partagés. Toutefois, la conscience collective digère péniblement l’irruption des forces de l’ordre à la bourse du travail pour mater les tenaces étudiants et l’inutile brouille de début de fonction avec le maire Léhady Soglo. Circonstance aggravante selon les détracteurs du préfet, une incompréhensible précipitation dans la prise de décision d’interdiction de la zone commerciale aux engins.
En somme, Toboula fait régner sa Rupture. La gestion de la préfecture du Littoral s’en ressent. Mais, il y a une ligne rouge à ne pas franchir par le préfet à polémique : la violation des libertés fondamentales. Déjà un zèle en mode Toboula ? Je préfère, pour le moment, donner ma langue au chat et espérer que les Cotonois n’assisteront pas, en définitive, au mimétisme de l’inhumanité de l’ex préfet Placide Azandé et à une fougue juvénile inconséquente. Une jeunesse qui rassure. Le nouveau départ l’exige. Et à la fin de son passage à la préfecture du Littoral, Modeste Toboula pour s’épargner les remords, doit faire preuve de compétence, de rigueur mais surtout d’une grande prudence.



Dans la même rubrique