Plume libre : La bataille de la 20ème !

Isac A. YAÏ 25 mars 2015

plL’expédition de la 20ème circonscription électorale aura lieu dans la Vallée de l’Ouémé. Ce ne sera ni un défrichage agricole, ni une histoire de vaine mécanisation, mais un assaut massif pour la conquête de cinq sièges à l’hémicycle. Le labyrinthe politique de la 20ème a ses vérités que les législatives transcriront dans les rivalités entre candidats. Les cinq communes, Adjohoun, Akpro-Missérété, Avrankou, Bonou et Dangbo doivent décanter la mare politique et faire fonctionner le filtre sélectif dans les urnes. Jamais, les législatives dans cette zone n’auraient traîné autant de suspense.
La 20ème peut se révéler un réservoir de surprises et offrir des législatives très compliquées. Derrière le favori Prd, le sprint final risque d’être explosif. La 20ème est l’une des rares circonscriptions où les sièges sont promis à deux ou trois partis ou alliances de partis. Plusieurs têtes de listes sont véritablement candidates à l’obtention du ticket parlementaire. Michel Bahou, maire d’Akpro-Missérété, chef de la liste Prd est intouchable. Simplice Codjo, ministre de Yayi, hissé sur le piédestal Fcbe affiche un redoutable pragmatisme politique. Sacca Fikara en chef de file de l’UN, demeure candidat au titre. L’And a pris des galons avec Justin Agbodjété, élu sur la liste cauri 2 en 2011 et qui bénéficie d’un électorat fidèle. Sur l’échelle de l’alliance Fdu, l’ancien thuriféraire du yayisme, Héléne Aholou Kèkè peut légitimement ne pas renoncer à l’ambition parlementaire. Enfin, Michel Missikpodé, ancien député Prd, veut célébrer son retour à l’hémicycle sur la liste du parti Résoatao.
Donc, six géantes têtes de listes pour cinq places. Pour autant, l’affaire ne se réduira pas à une bousculade des candidats de haut de tableau. L’hégémonie Prd garantit une avance au peuple arc-en-ciel, mais laisse intactes quelques grandes batailles dans certaines communes de cette 20ème qui donne le pouvoir à la politique surtout dans la Vallée de l’Ouémé.
Les législatives à Dangbo pourraient écrire un nouveau chapitre dans l’histoire électorale de la 20ème. Fikara doit quitter l’illusion d’évoluer en terrain conquis et se mettre en mode conquête. L’irruption de Simplice Codjo, chef de guerre cauri, combinée à la toute puissance du député Justin Agbodjété, pousse le candidat de l’UN sur la pente glissante. Le ministre de l’intérieur candidat, l’orfèvre de la politique de conquête des cauris, est la principale menace à Fikara.
Avrankou apporte son grain chaudement électoral. Avec le maire de la commune, le candidat cauri Georges Nounagnon, le poulain arc-en-ciel Augustin Ahouanvoèbla, Michel Missikpodé en come back et Hélène Kèkè en quête d’audience, le saut collectif s’annonce brûlant.
En campagne pour le référendum sur la révision de la Constitution, les cauris sont descendus dans la Vallée avec un recrutement en coupe réglée. Le ministre, tête de liste est soutenu par deux maires, Nounagnon évidemment et le maire de Bonou, Isidore Zinsou. Pour assurer le duel avec Fcbe, le Prd engage le duo Bahou-Ahouanvoèbla et joue sur l’axe Missérété-Avrankou dans l’implacable perspective de drainer toute la 20ème.
Dans cette vallée de l’Ouémé grouillant de monde, des têtes sont exposées à l’échafaud politique. Et même des figures emblématiques de la 20ème, habituées à des victoires, sont en danger. A Dangbo, Avrankou, Bonou, Adjohoun et Akpro-Missérété, les législatives ne prendront pas exclusivement l’allure d’une querelle mouvance-opposition. Les duels politiquement fratricides vont émerger dans une 20ème où Fikara de l’UN est condamné à régler ses comptes avec le Prd, et où Kèkè devrait se frotter aux cauris. Ce sera une bagarre politique générale. La valeur intrinsèque des candidats symbolisera l’étalon électoral. L’ampleur des partis ne suffira pas à sauver les poids plumes.



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