Laboratorio Arts Contemporains est ponctuel. Vendredi 25 août 2023. 19 heures 30 sonnantes, et l’artiste Meschac Adjaho dit le maestro monte sur scène, ouvrant cette sixième édition de Cre@lab/ Humeurs d’Artistes au Bambou numérique. Il était encadré pour la circonstance de la poétesse et slameuse Harmonie Byll Catarya et du percussionniste Bonaventure Didolanvi. Quelques mots introductifs dans une prose poétique suffisent pour donner le tempo au public. C’est le slam dans toute sa splendeur, un art qu’a su appréhender le maestro.
Le public en est encore à s’installer dans les rangées, mais sa voix, qui de temps en temps prend des tournures plus appuyées, accroche vite l’attention des retardataires. L’homme chante d’une voix à la fois grave et douce, et ses compositions fourmillent de petits gimmicks qui donnent de la couleur et une personnalité à sa prestation. Ici, c’est un riff de piano, là, une percussion emballante. Le tout, accompagné par moment d’un refrain surprenant qui émerveille le public.
« Les mots nous cachent des choses. Ainsi, nous devons aller au-delà de la première apparence que les choses nous présentent pour les comprendre. La poésie, c’est comment vous voyez les choses. Elle se traduit par la perception et la manière dont les choses sont dites », a-t-il fait savoir. En témoigne le texte ‘’Printanière’’ chanté par l’artiste, dont le refrain : « Tu es la tanière du prince, la printanière et la seule hirondelle qui fait mon printemps », est certainement écrit en l’honneur d’une personne aimée.
A l’en croire, il a pris la liberté d’interroger les mots pour connaître leur sens. Par exemple voici, ce que traduit le mot identité pour l’artiste : l’idée que tu as de ton entité. « Tant qu’on n’interroge pas les mots, on n’a pas une idée de ce qu’ils véhiculent. Nous avons décidé de porter la poésie sur scène pour qu’elle sorte des livres », a-t-il précisé.
Pour Harmonie Byll Catarya, l’homme nait avec le mot, car il est bercé depuis le ventre de sa mère. Et ce sont ces mots qu’elle a chantés au public à travers deux textes que sont : ma Plume et Comme chez nous. Le premier parle de la passion de la slameuse et le second a rapport au quotidien du béninois. Dans le public, des têtes commencent à osciller sur le même tempo savamment rythmé par le trio d’artistes. Plus d’une heure plus tard, la fin du set a été applaudie comme il se doit. Meschac Adjaho, Harmonie Byll Catarya et Bonaventure Didolanvi ont vite fait d’égayer le public. Cre@lab/ Humeurs d’artistes est à revoir.