Commémoration de la révolte de Saint Domingue du 23 Août 1791 : Le CCom 23 célèbre le souvenir des combattants de la liberté

25 août 2022

Le Comité de Commémoration du 23 août (CCOM23) a célébré ce mardi 23 Août 2022 l’insurrection des esclaves de Saint Domingue dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qui a marqué un tournant dans la lutte pour l’abolition de la traîte négrière. C’est à travers la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (JISTNA) commémorée par une série d’activités. L’événement organisé en partenariat avec le Ministère en charge de la culture et la Mairie de Ouidah, a réuni plusieurs personnalités politico-administratives, des responsables d’organisations et de fondations aux niveaux national et international, des sages, notables et têtes couronnées sur l’esplanade de l’hôtel ‘‘La Diaspora’’ non loin de la porte de non-retour de Ouidah.

Des discours, des hommages, des recueillements, des tableaux artistiques, des découvertes ont rappelé à la mémoire des participants le souvenir funeste de la traite négrière et l’espoir né de la vaillance des combattants pour la liberté pour une reconnexion à l’histoire en vue d’une transmission saine de l’histoire à la jeune génération. C’est ce 23 Août 1791 que des esclaves se sont soulevés à Saint Domingue, actuel Haïti pour manifester contre le traitement inhumain dont ils faisaient objet. Cette lutte va aboutir des années plus tard à leur libération. Ce souvenir est célébré avec grande émotion telle que le décrit Christophe Chodaton, président du Comité de commémoration du 23 Août. « Par notre rassemblement de ce jour, nous rendons hommage à ces combattants dont les luttes ont permis la liberté dont nous jouissons encore aujourd’hui. C’est à tous ces combattants, ces insurgés, ces rebelles, ces mutins de toutes les époques, c’est à eux que nous pensons aujourd’hui. » A travers une journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, les descendants de ces valeureux combattant contre l’esclavage ont décidé de célébrer cette journée le 23 Août de chaque année en leur mémoire. « Au nom de la commune de Ouidah et en mon nom propre, je m’incline devant la mémoire de nos aïeux qui ont donné de leur sang et de leur vie dans cette horrible parenthèse de l’histoire. Je voudrais aussi rendre hommage à ceux qi ont lutté pour que cela cesse car c’est grâce à eux que la traite négrière a été abolie et que nous sommes ici ce jour pour ce devoir de mémoire », a déclaré Christian Houtchenou, maire de la commune de Ouidah.

La commémoration du souvenir de la traite négrière et son abolition est devenue un devoir de mémoire que s’évertue à honorer le CCom 23. Ils mobilisent des délégations de la diaspora venus de plusieurs contrées du monde entier et prêts à garder allumé le flambeau du devoir de mémoire. C’est ainsi que ces derniers ont rendu hommage à leurs ancêtres. « Nous voilà devant vous, fils et filles de cette histoire partagée par-delà les deux rives de l’Atlantique sans souvenir certes mais avec une mémoire enfouie, indicible, transmise de génération en génération », s’est exlamé Jean Marchelai, porte-parole de la diaspora des Caraibes. Le même son de cloche est repris par Mariline Chantigneu, Porte-parole diaspora océan indien. « Depuis mon île lointaine, j’ai fait le chemin de retour de la route de l’esclavage. En descendant vers l’océan face aux vagues, je me suis imaginée dans la peau d’une captive cherchant le moyen de s’évader et j’ai ressenti cette tragique fatalité du non retour. » Le CCom 23 a lancé un appel à travers l’édition 2022 à l’endroit des autorités politico-administratives pour la prise d’actes en faveur de l’initiative d’hommage de l’UNESCO aux millions de déportés et captifs africains victimes de cette tragédie. « L’année dernière, ici-même et à la même occasion, nous évoquions la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme crime contre l’humanité. A ce jour, nos questions restent les mêmes après la conférence mondiale contre le racisme. Après le Sénégal, pourquoi les autres pays de l’Afrique dont le Bénin n’ont pas suivi ce mouvement en votant cette loi de reconnaissance ? », a lancé Christophe Chodaton.
Richard AKOTCHAYE



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