Entretien avec Hermione Dossou-Kohi, présidente de l'Adadb : « …Les bibliothèques et centres de lecture publics de l’Etat ont encore du mal à accomplir leur mission… »

Karim O. ANONRIN 2 octobre 2019

Elle s’appelle Kikinto Hermione Isabelle Dossou Kohi. Elle est archiviste documentaliste, consultante, formatrice et passionnée du livre et des archives. Sur le plan associatif, elle est la présidente de l’Association de Développement des Activités Documentaires au Bénin, une association qui regroupe les archivistes et les documentalistes. Dans un entretien accordé à votre journal, elle nous parle du livre et des pistes pour la promotion de la lecture au Bénin.

Lorsqu’on parle de la promotion de la lecture, quel est aujourd’hui l’état des lieux au Bénin ?
La promotion de la lecture suppose des bibliothèques équipées et dynamiques qui donnent l’envie de se déplacer et d’aller vers la lecture. A ce niveau des efforts sont faits, mais ces efforts sont insuffisants. Les bibliothèques et centres de lecture publics de l’Etat ont encore du mal à accomplir leur mission de promotion du livre et de la lecture. Mais nous avons de plus en plus des structures privées (Fondation, ONG, Association) qui investissent dans la promotion du livre et de la Lecture. C’est l’occasion de reconnaître la Fondation Odon Vallet avec le réseau des bibliothèques du Caeb, les leaders solidaires de Mèdédjonou avec la Bibliothèque Solidaire de Mèdédjonou, la Fondation Reine Hangbe avec le Bibliobus… Il existe encore beaucoup d’initiatives. Nos hommages à tous ceux-là.

Vous êtes archiviste-documentaliste. Pourquoi avoir choisi faire la promotion de la lecture ?
Il s’agit d’un engagement bénévole. « Au-delà des frontières physiques, le livre représente la plus belle invention de partage des idées et incarne un puissant outil pour lutter contre la pauvreté et construire une paix durable ». C’est un véhicule de connaissances et d’expériences qui à la fois éduque et inspire. Je considère donc la lecture comme un pont d’accès à toutes les cultures, à la connaissance. Elle est à la porte ouverte au monde. Dans le domaine éducatif, la lecture en tant que compétence permet à l’élève d’avoir une meilleure compréhension de l’écrit, et d’avoir les mots nécessaires pour s’exprimer. Pouvoir comprendre une consigne, et avoir le vocabulaire nécessaire pour s’exprimer, sont les bases de la réussite scolaire. La pratique de la lecture est donc fondamentale pour la réussite scolaire à tous les niveaux de l’enseignement. Par conséquent, il nous faut nécessairement des bibliothèques dans nos écoles et universités.

Revenons un peu à la vie de l’association que vous présidez. Quels sont les moyens dont vous disposez pour fonctionner ?
L’association fonctionne avec les cotisations des membres. Nous sommes à la recherche de partenariat pour initier des actions plus impactantes.

Quels sont vos rêves pour cette association ?
Avoir une association plus dynamique avec des membres engagés, contribuer à la promotion des métiers d’archiviste et de documentaliste, contribuer à une meilleure gestion des archives et à la promotion du livre et de la lecture. En ce qui concerne les archives dans les institutions de la République, nous n’avons pas encore atteint l’idéal, mails il y a eu des efforts et des progrès. Nous espérons plus de moyens et d’engagement de la part des politiques ou des autorités pour un mieux être des archives.

Votre mot de la fin
Les archives et la documentation sont au carrefour de toutes les sciences et des outils fondamentaux, indispensables à la performance de toute organisation. Toute structure qui se veut performante et dynamique doit avoir un (e) archiviste et un (e) documentaliste, ou au moins, l’un des deux.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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