Exposition collective Perspectives#2 : 08 artistes dévoilent leurs expressions artistiques

10 mars 2023

L’espace culturel et artistique ‘’Le Centre’’ abrite depuis le 24 février dernier une exposition collective intitulée perspective #2. Cette exposition fait suite à une autre dans ce même centre et du même nom. Elle est la résultante des derniers mois de visite d’atelier ou ses œuvres découvertes ont marqué l’attention de l’équipe du Centre. Perspectives #2 est donc une vue panoramique des travaux de 8 artistes de la scène artistique du Bénin et de la sous-région que sont Patricorel, Emeric Boby, Joannes Mawuna, Ardhy Massamba, Darios Tossou, Philippe Hachémè, Marius Tchiakpè et Syl Loko. Chacun en se basant sur une technique et une thématique s’est prononcé sur des faits du quotidien. À travers des dessins sur papier exclusivement de jeunes filles avec des lunettes dont les lentilles remplacés par le signe de l’argent, l’artiste peintre dessinateur et sculpteur béninois Patricorel s’inspirant de l’actualité sur les réseaux sociaux porte son attention sur le phénomène"Bizi girls".

Ces jeunes femmes travailleuses de sexe qui proposent le service sur les plateformes virtuelles et promeuvent la prostitution à l’ère du numérique. Pour l’artiste, la pauvreté et la recherche du gain facile sont la principale cause à la base de ce phénomène. Emeric Boby, artiste visuel quant à lui, propose à partir d’une technique mixte un tableau sur des enfants masqués mais avec des masques semblables à des grilles de prison. Ce tableau selon son auteur dénonce la liberté d’expression compliquée et interroge sur la place de la parole des enfants dans une société où une pluralité de facteurs peut tendre à l’étouffer. La deuxième œuvre de l’auteur est une représentation de la princesse Fassie. Cette œuvre quant à elle fait un clin d’œil à ces femmes dont les parcours glorieux ont été évincés ou oubliés de la mémoire collective en exemple aux agoodjié. L’artiste congolais Ardhy Massamba a dévoilé un tableau de Simone Veil pour fait écho aux combats qui rythment nos sociétés contemporaines. En allant sur la thématique du combat du genre, Joannes Mawuna a présenté une photographie numérique de sa collection "Ne suis-je pas une femme pour mettre en lumière les frontières poreuses de la notion de féminité ? " Darios Tossou, la surprise de cette exposition puisqu’elle est à sa première participation, expose deux photographies numériques "le monde et vitreux " deux tableaux inspirés de son vécu et de son questionnement sur les traumatismes que peuvent engendrer des situations de notre enfance. Avec de la pointe, du fil de fer, de l’acrylique et du métal sur contreplaqué, l’artiste Syl Loko présente au public son œuvre intitulée « Inconnus – connus – Inconnus ». Assemblage artistique d’adjectifs ou réalité artistiquement peinte ? L’artiste répond : « Dans ce monde, tout le monde semble se connaître mais à vrai dire personne ne connaît entièrement l’autre ». Sur les traces de l’exposition, Phillipe Hachémé présente le tableau "Azan fon" (le jour se lève). C’est une représentation des divinités, notamment quatre que sont Sakpata (la terre) ; Dan (l’air) ; Gou (le feu) ; Tohossou (l’eau). « Le tableau "Azan fon" est une manière pour moi de dire : « Rassemblons ces quatre éléments et le jour se lèvera pour tous. Ce sont quatre éléments sans lesquels l’homme ne peut exister », a expliqué l’artiste qui entend travailler sur la superposition des divinités d’ici et d’ailleurs.

Présent au vernissage de l’exposition, Jean-Michel Abimbola, ministre en charge de la Culture, a exprimé sa fierté au regard de l’inspiration de la jeune génération d’artistes. Aussi, les a-t-il encouragés à continuer et à relever les défis de la valorisation de la culture à travers l’art. L’artiste Marius Tchiakpè s’est bien inscrit dans cette logique. A l’exposition collective, il présente deux sculptures dénommées « Les représentants des rois ». Il représente, primo, le premier roi du Danxomè, Gangnihessou, sur son trône avec en dessous, un oiseau, symbole royal. La deuxième sculpture représente le roi de Hogbonou, Tôfa. Les deux sculptures sont réalisées en fils plastiques et en métal sur du bois. « Toutes mes installations et tableaux d’art sont à base de fils. J’utilise des fils en plastique par analogie aux araignées, aux liens invisibles que je crée », indique l’artiste. Rappelons que cette exposition collective prend fin le 06 mai 2023.
Marina HOUNNOU (Coll.)



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