Grammy Award : Angélique Kidjo récompensée pour la 4ème fois

La rédaction 28 janvier 2020

La diva béninoise, Angélique Kidjo vient de remporter la 62ème édition de Grammy Award dimanche dernier à Los Angeles, du meilleur album de musique du monde avec son album ‘’Celia’’. Elle empoche ainsi un nouvel Grammy en dehors de 3 autres qu’elle a déjà raflés. A l’occasion, elle a dédié sa victoire au chanteur nigérian Burna Boy, donné pourtant favori après le succès de son album African Giant. Pour Angélique Kidjo, la nomination de Burna Boy représente une étape importante pour la musique africaine. « Il y a 4 ans sur cette scène, je vous disais que la nouvelle génération d’artistes venus d’Afrique prendrait le dessus. Et le moment est venu. Je le dédie à Burna Boy. Il fait partie de ces jeunes artistes venus d’Afrique qui changent la façon dont notre continent est perçu et la façon dont la musique africaine a été le fondement de chaque musique. Burna Boy a permis de changer la manière dont la musique africaine est perçue dans le monde », a-t-elle dit. C’est la 4ème fois que la légende africaine remporte un prix aux Grammys.
David Donatien, Producteur de l’album Celia, a remercié la vedette précisant qu’il est tellement fier d’avoir remporté le Grammy de la catégorie meilleure musique du monde. « Merci du fond du cœur à Angélique Kidjo et à tous les artistes incroyables qui nous suivent dans cette belle aventure », a-t-il ajouté. Angélique Kidjo a prononcé un discours engageant sur la musique africaine contemporaine.

Qui est Angelique Kidjo ?
Angélique Kidjo naît le 14 juillet 1960 à Ouidah, petite ville portuaire de la République du Bénin qui, jusqu’en 1975, se nommait le Dahomey. Issue de l’ethnie Pedah, Angélique est baptisée à sa naissance Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kango Manta Zogbin (le sang d’une lanterne ne peut allumer une flammèche). Sa mère, Yvonne, est chorégraphe et directrice de théâtre renommée, ainsi qu’une femme d’affaires avertie.
Quant à son père Franck, quand il ne travaille pas comme fonctionnaire des postes, il pratique activement la photo et à l’occasion, joue du banjo. Élevée au milieu de ses huit frères et sœurs, Angélique est très tôt au contact d’une multitude de cultures, de langues, de traditions. Sa langue maternelle est le fon, mais elle en comprend et en parle bien d’autres que l’on retrouvera à travers ses disques.
Dès l’âge de six ans, Angélique chante et danse dans l’ensemble que sa mère dirige. La troupe fait de nombreuses tournées à travers l’Afrique de l’ouest, et la petite fille se forge déjà une solide expérience. Vers neuf ans, elle reprend l’école, mais à onze, elle chante dans le groupe de ses frères, le Kidjo Brothers Band. Avec eux, elle acquiert une connaissance aiguë du répertoire afro-américain soul et rhythm and blues, et en particulier celui de James Brown qu’elle connaît sur le bout des doigts.

1980 : "Pretty"
Adolescente, Angélique est déjà une chanteuse connue dans toute la région. Son énergie et la qualité exceptionnelle de sa voix séduisent le public impressionné par cette petite femme au tempérament volcanique. Vers quinze ans, elle écrit quelques chansons et se réfère souvent à son idole, la Sud-Africaine Miriam Makeba. Avec le groupe de son lycée, les Sphinx, elle nourrit encore un peu plus sa notoriété. En 1979, la radio lui ouvre ses portes et, très sensibilisée aux problèmes de l’Apartheid en Afrique du Sud, Angélique choisit d’interpréter un titre de sa composition sur Winnie Mandela.
Elle rencontre alors le chanteur et producteur camerounais, Ekambi Brillant, qui lui fait faire son premier disque "Pretty", également co-produit par son frère, Oscar Kidjo. Nous sommes en 1980 et Angélique a 20 ans. L’album est enregistré à Paris où la jeune femme vient pour la première fois. Mais, c’est en Afrique que le succès du disque est énorme. Avec deux titres, "Pretty" qui devient un temps le surnom d’Angélique, et "Ninivé", Angélique Kidjo devient une star dans l’Ouest africain et remplit les salles au cours de ses tournées du Togo à la Côte d’Ivoire.
Son succès africain est tel que son producteur Ekambi Brillant l’encourage à tenter sa chance en France. C’est donc en 1983 que la jeune artiste de 23 ans débarque dans la capitale française où vit un de ses frères. La vie n’y est pas aisée et quelques illusions disparaissent dans les premiers mois. Cependant, Angélique n’est pas facile à décourager. Elle s’inscrit en faculté de droit, qu’elle abandonne au bout d’un trimestre. La voie musicale lui convient mieux. À Paris, elle découvre de nouvelles influences, de nouveaux musiciens. La scène africaine et caribéenne explose à Paris dans les années 1980 et de nombreux artistes africains enregistrent leurs disques en France, point de transit entre l’Amérique et l’Afrique.

Alafia
Parallèlement à la fac, elle prend des cours aux Ateliers-Chansons de Paris où elle se forme au chant classique, au mime et au travail corporel. Elle chante à cette époque avec un groupe bénino-togolais, Alafia. Puis, elle intègre le CIM, une autre école plus axée sur le jazz. Elle y reste trois ans, et grâce à une enseignante américaine, perfectionne le travail respiratoire et l’aspect technique du chant.
C’est à cette époque qu’elle rencontre Jasper van’t Hof, pianiste hollandais et leader du groupe allemand, Pili Pili. Entre jazz, funk et musique africaine, Angélique Kidjo trouve sa place au sein du groupe. Elle en devient la voix à partir de 1984. Ensemble, ils tournent dans toute l’Europe et petit à petit, Angélique Kidjo se fait un nom, en particulier en Allemagne.
En 1986, elle enregistre aux États-Unis un album, "Ewa Ka Djo" avec un saxophoniste hollandais, Tom Barlage, rencontré lors d’une tournée avec Pili Pili.
En 1987, le groupe est au festival de Montreux en Suisse. Cette étape est un tremplin professionnel pour Angélique dont la renommée est de plus en plus solide et flatteuse. Ses prestations scéniques sont énergiques et sensuelles, d’autant plus que la jeune béninoise est une excellente danseuse. Mais c’est surtout sa voix cinglante et riche de larges possibilités qui impressionne le public. De la berceuse au funk le plus endiablé, Angélique Kidjo est à l’aise dans tous les domaines.
Angélique Kidjo enregistre plusieurs disques avec Pili Pili dont "Hoomba Hoomba" en 1985, "Jakko" en 1987 et "Be in two minds" en 1988. Même après son départ du groupe, elle participera parfois à certains enregistrements.

1989 : "Parakou"
En 1988, elle monte également son propre groupe, Angie Kidjo. Elle y est entourée de jeunes musiciens français, plutôt issus du jazz, dont le bassiste Jean Hébraïl, qui devient son mari.
Mais 1989 marque le réel début d’une carrière solo à laquelle Angélique aspire depuis longtemps. Cette année-là, sort l’album considéré comme le tout premier entièrement conçu par la chanteuse "Parakou". Parakou est une ville du centre du Bénin, un carrefour commercial et culturel, symbole donc de la multitude d’influences présentes dans cet album. Makossa, zouk, soul, reggae et surtout jazz, Angélique Kidjo effectue un travail de synthèse musicale qui ouvre un très large horizon pour l’auditeur. Le pianiste Jasper van’t Hof est invité sur un titre intimiste, "Blewu".
Le succès de l’album est accompagné d’un événement exceptionnel pour la jeune femme. En mai 1989, elle réalise son rêve de toujours en chantant en première partie de Miriam Makeba à l’Olympia à Paris. La chanteuse sud-africaine a elle-même beaucoup d’admiration pour Angélique Kidjo, les deux femmes partageant le même tempérament, une voix exceptionnelle et une grande sensibilité politique.
En 89, Angélique Kidjo enchaîne les concerts et les participations à de grands festivals. Le 13 avril, elle est au Petit Journal Montparnasse à Paris, en juillet au Festival de jazz de Manosque dans le sud de la France, puis du 9 novembre au 31 décembre, elle s’installe près de deux mois au Sentier des Halles, petite salle du centre parisien. L’année suivante, elle réitère une expérience passionnante en faisant la première partie de la grande chanteuse de jazz Nina Simone à l’Olympia les 9 et 10 avril. Puis, le 27 du même mois, elle investit la salle de jazz du New Morning. Mais, outre la France, on la voit sur de nombreuses scènes étrangères dont Londres.

1991 : "Logozo"
Dès 1991, sort "Logozo" ("La tortue" en fon), deuxième acte solo pour Angélique et point de départ d’une notoriété internationale. L’album est enregistré à Miami et produit par le label Island. Cette fois, le travail entamé dans "Parakou" est plus cohérent. Les multiples influences musicales et culturelles sont mieux travaillées et trouvent leur place tout naturellement à travers les dix titres du disque. La plupart d’entre eux sont composés par Angélique Kidjo et son mari Jean Hébraïl. En particulier les deux extraits qui marchent le mieux, "Batonga" et "Wéwé".
L’album est produit par un Américain d’origine cubaine, Joe Galdo. Des invités prestigieux traversent le disque avec bonheur que ce soit le saxophoniste camerounais Manu Dibango, le jazzman américain Branford Marsalis ou le Zaïrois Ray Lema qui prête sa voix sur le titre "Sénié" accompagnant ainsi la magnifique voix a cappella de la chanteuse. De plus, Angélique reprend une chanson traditionnelle très célèbre en Afrique, "Malaïka", hommage à Miriam Makeba qui l’avait immortalisée avant elle.
C’est en fin d’année qu’Angélique Kidjo est de retour sur une scène béninoise lors de la dixième édition du Prix Découvertes RFI organisées du 5 au 9 décembre. Elle est elle-même la marraine de l’événement et reçoit le Prix RFI-SACEM (Société des Auteurs-Compositeurs). Le 5, elle chante à Porto-Novo, capitale du Bénin puis le 8, à Cotonou où sont organisées les Découvertes. À son retour à Paris, elle donne un concert le 19 décembre à la Cigale.
Vedette internationale, Angélique Kidjo s’envole en 1992 au Japon, en Australie et aux États-Unis en septembre. À cette occasion, elle participe à l’émission de jazz que présente Branford Marsalis, le "Tonight Show". Cette année-là, elle est également nommée trois fois aux New Music Awards américains (meilleur nouvel album, meilleur album de world music et meilleur artiste solo). Enfin, elle est récompensée aux Octaves de RFI à Montréal, prix décerné à un chanteur et à une chanteuse francophones.
Le 31 octobre, Angélique Kidjo remonte sur la scène de l’Olympia, mais cette fois en vedette. La première partie est assurée par le Zaïrois, Lokua Kanza qui fait alors ses débuts en France. La jeune femme est à ce moment-là enceinte de quatre mois d’une petite fille, Naïma-Laura, qui voit le jour en 1993. Pendant presque un an, la jeune femme disparaît donc du devant de la scène pour se consacrer presque exclusivement à son bébé. Elle trouve cependant le temps de préparer un nouvel album qui sort dès le début de l’année 1994.

1994 : "Aye"
Beaucoup plus dance, l’album "Aye" ("La vie" en yoruba) est enregistré entre le Paisley Park Studio de Minneapolis aux États-Unis, Londres et Paris. Le disque est produit par Will Mowat (Soul II Soul) et surtout David Z, producteur de Prince. Les dix titres prouvent une nouvelle fois le talent d’écriture de la chanteuse et reprennent les éléments de son succès, soit le mélange de funk et de tradition africaine, plus souvent qualifié d’afro-funk. Le meilleur exemple en est le titre "Agolo", qui évoque les problèmes de l’environnement, et qui devient le plus gros tube d’Angélique Kidjo. Sur tous les continents, on danse sur "Agolo", empreint de juju music, rythme provenant de la culture vaudou du Nigeria et basé sur le principe du "talking-drum" ("le tambour qui parle"). La tradition vaudou est très présente dans le travail d’Angélique Kidjo, elle-même issue d’une région où ce genre de rituels est omniprésent.
À partir du 17 février 1994, Angélique Kidjo repart sur les routes pour une longue tournée internationale qui démarre en Scandinavie. En mars, elle est de retour aux États-Unis où elle est une des très rares artistes africaines à s’être fait un nom. Le 25 mai, elle est sur la scène du Bataclan à Paris, puis durant l’été elle navigue entre de nombreux festivals dont elle est désormais une des invités de marque. On la voit de nouveau à Montreux en Suisse, puis au Festival de jazz de Nice. Elle est également une des têtes d’affiche du festival itinérant Africa Fête qui présente la musique africaine à travers le monde et en particulier aux États-Unis et au Canada où le festival traverse une dizaine de villes chaque année.
Début 1995, Angélique Kidjo et son mari Jean Hébraïl passent plusieurs mois au Bénin pour enregistrer des musiques traditionnelles à travers les villages du pays. C’est un long travail de recherche et d’écoute que le couple compte utiliser pour le prochain album de la chanteuse. Si c’est également une occasion de se ressourcer, Angélique Kidjo en profite pour s’inspirer des percussions béninoises pour les intégrer à ses compositions. Une part des enregistrements a donc lieu sur place et ce voyage au Bénin prend une large place dans le nouvel album, qui se veut différent des précédents.
Produit par Jean Hébraïl, "Fifa" ("La paix" en fon) est aussi enregistré entre Paris, Londres, Los Angeles et San Francisco où elle invite le guitariste Carlos Santana, idole de son enfance. Pour la première fois, la chanteuse chante en anglais quelques titres, mais l’essentiel est en fon. Angélique Kidjo aborde à nouveau le thème du vaudou dans "Goddess of the sea" et "Shango", mais surtout dans "Korokoro" qui décrit une cérémonie particulière concernant le retour des ancêtres décédés. Bien que catholique, Angélique considère que le vaudou est sa première religion tellement l’impact est important dans la culture de son peuple. Enfin, le dernier titre "Naïma" est consacré à sa fille.

Drôle
En 1995, on retrouve le titre "Fifa" sur la bande originale du film américain "Ace Ventura". Déjà en 1993, sa reprise de "Malaïka" avait été utilisée par André Téchiné dans son film "Ma saison préférée". Puis en 1994, on retrouve la chanteuse sur la bande originale de "Journal intime " du réalisateur italien Nanni Moretti, et de façon plus inattendue, sur la bande originale de "Street Fighter", avec Jean-Claude Van Damme. Ces nombreux emprunts au répertoire de la chanteuse béninoise prouvent à quel point sa renommée est internationale.
Cette fois, c’est à New York que démarre la tournée 1996, puis en mai elle se partage entre les scènes de Londres et de Paris. Puis de novembre à décembre, elle traverse le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire, pays où bien avant l’Europe, Angélique Kidjo fut une star. En 1997, les tournées continuent et s’étendent jusqu’en Australie.
Un autre album sort en juin 1998 : "Oremi" (Mon ami). Enregistré aux États-Unis, cet opus comporte notamment une reprise de Voodoo Child de Jimi Hendrix. Largement inspirés par le jazz et le rhythm’n’blues, les quelques douze titres sont essentiellement écrits par Kidjo elle-même, et son mari Jean Hébrail. Des invités aussi prestigieux que Cassandra Wilson ou Branford Marsalis viennent apporter leur contribution à cette production.
De plus en plus souvent aux États-Unis, Angélique choisit de s’installer à New York dès la fin de l’été 1998. Elle déclare y trouver plus de facilités pour travailler et plus d’ouvertures artistiques.

America
Désormais, sa carrière est nettement installée aux États-Unis et rares sont ses venues professionnelles en Europe. En 2001, la chanteuse signe chez Columbia et sort une compilation de 18 de ses meilleurs titres, "Keep on Moving". Une tournée américaine suit de mai à septembre.
Nouvel album en avril 2002, "Black Ivory Soul", aux couleurs brésiliennes. Après les États unis en 98 avec l’album "Oremi", la chanteuse continue son exploration des Amériques noires. Elle devrait poursuivre avec Cuba et Haïti. Dans cet album, Angélique Kidjo a écrit trois titres avec Carlinhos Brown et reprend "Refavela" de Gilberto Gil. Enregistré entre New York et Bahia, "Black Ivory Soul" est interprété par une pléiade de musiciens brésiliens, africains, antillais ou américains, le tout produit par Bill Laswell, un des plus grands artisans de la "world fusion". Cela n’empêche pas Angélique de chanter trois titres en français, dont une reprise de Serge Gainsbourg, "Ces petits riens" et un titre signé Jimmy Kapler, frère de Jean-Jacques Goldman ("Ne cédez jamais").
À l’occasion de la sortie de cet opus, Angélique reprend la route : en mars, elle se produit aux États-Unis et au Canada. Les 9 et 10 avril en France à Paris (à l’Européen) et continue dans le monde entier.
Le 25 juillet 2002, elle est nommée par l’UNICEF, ambassadrice de bonne volonté, et se déplace dans plusieurs pays d’Europe ou d’Afrique pour défendre les droits des enfants à la santé, l’éducation et la protection.

2004 : "Oyaya !"
Angélique Kidjo sort au printemps 2004 le troisième volet de son voyage musical à travers les terres d’exil forcé des peuples africains au temps de l’esclavage, "Oyaya !" Après les États-Unis ("Oremi") et le Brésil ("Black Ivory Soul"), l’artiste béninoise sonde les Caraïbes. Un album joyeux qui n’exclut pas des réflexions profondes notamment sur la religion et le sida. Ambassadrice de bonne volonté pour l’UNICEF en Tanzanie, Angélique Kidjo a écrit notamment une chanson sur les enfants des villages ravagés par le Sida, "Mutoto Kwanza", en Mina togolais : "Les enfants d’abord"…

En avril 2004, la chanteuse démarre sa nouvelle tournée internationale au Canada.
Angélique Kidjo participe en mai 2005 au festival Mawazine de Rabat au Maroc. La même année, elle apporte son concours à la réalisation de la bande originale du dessin animé "Kirikou et les Bêtes sauvages", mise en musique par Manu Dibango. Ce deuxième volet des aventures du petit héros africain de Michel Ocelot, réunit bon nombre de grandes voix du Continent et remporte un franc succès.
2006 marque pour Angélique Kidjo le début des sessions de travail d’un nouvel album, "Djin Djin", qu’elle envisage comme un retour aux sources. Elle s’entoure de deux percussionnistes béninois, Crespin Kpitiki et Benoît Avinouhé, membres du Gangbé Brass Band et invite pour la première fois un florilège de personnalités internationales. Peter Gabriel, Alicia Keys, Carlos Santana, Brandford Marsalis, Ziggy Marley ou le producteur Tony Visconti participent à cet album, qui donne à voir, en miroir, le chemin parcouru par Angélique Kidjo, des rues paisibles de Ouidah à la bouillonnante vie new-yorkaise. "Djin Djin" sort le 30 avril 2007.
De mai à juillet 2007, Angélique Kidjo part en tournée européenne, elle fait notamment une halte au New Morning le 4 juin et un détour par le Festival des Musiques sacrées de Fès le 7 juin, ainsi qu’un crochet par le SOS festival Live Earth, à Johannesburg, en Afrique du Sud, un mois plus tard.
En février 2008, Angélique Kidjo reçoit un Grammy Award dans la catégorie "Meilleur album contemporain de musique du monde" pour son album "Djin Djin".
Le 20 janvier 2009, elle est invitée à assister à la cérémonie d’investiture du Président Obama à Washington. Ce soir-là, elle chante avec Michael Franti, dans un "Peace ball" une soirée pour promouvoir la paix, donnée en l’honneur de l’investiture du nouveau président.
Les 25, 26 et 27 septembre 2009, la chanteuse béninoise organise un vibrant hommage scénique à Miriam Makeba décédée en novembre 2008. Elle rassemble au Cirque d’hiver à Paris des chanteuses comme Dobet Gnahoré, Ayo, Asia, Sayon Bamba ou encore Rokia Traoré, mais aussi le Sud-Africain Vusi Mahlasela, seul homme parmi ces femmes, pour conter l’histoire de cette "Mama Africa" en chansons.

2010 : "Õÿo"
C’est en janvier 2010 que la chanteuse béninoise sort un nouvel album intitulé "Õÿo" où se mêlent soul, jazz, rhythm’n’blues et rythmes béninois. Hormis trois compositions originales, Angélique choisit de reprendre des standards qui l’ont marquée : "Move on up" de Curtis Mayfield en duo avec le chanteur américain John Legend ou "Baby I love you" d’Aretha Franklin avec Dianne Reeves.
Angélique Kidjo reprend aussi "Petit fleur" de Sidney Bechet (une des chansons préférées de son père décédé en 2008), "Zelie" interprétée à l’origine par la Togolaise Bella Bellow, etc. Sur cet opus, on retrouve des musiciens de grand talent comme le guitariste béninois Lionel Loueke, le trompettiste américain Roy Hargrove ou le groupe américain d’afrobeat Antibalas. Cet album se veut une évocation de la musique qui a bercé sa jeunesse et qui lui a permis de déterminer sa fibre artistique.
Sur cet album figure aussi "You can count on me" un morceau composé avec son compagnon Jean Hébrail et sa fille, utilisé récemment par l’Unicef pour une campagne contre le tétanos, une partie des recettes des téléchargements étant reversées à l’organisation internationale pour l’achat de vaccins.
Angélique se produit en France pour quelques dates au printemps 2010 et notamment sur la scène de la Cigale, à Paris, le 17 avril.
Le 10 juin 2010, Angélique Kidjo participe à Johannesburg (Afrique du Sud) au concert de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de Football, organisée pour la première fois en terre africaine. Elle se produit aux côtés d’artistes internationaux comme Shakira, Alicia Keys, John Legend, Amadou & Mariam ou encore Vieux Farka Touré.
Nouvelle consécration, la chanteuse béninoise donne un concert triomphal dans la mythique enceinte du Carnegie Hall, à New York, le 11 novembre 2010. Sur scène, elle invite Omara Portuondo, Diane Reeves et Youssou N’Dour.
En mai 2012 paraît le premier live de la chanteuse, "Spirit Rising", enregistré l’année précédente lors d’un concert à Boston pour le réseau de télévision américain PBS. Sur scène, Angélique interprète quelques classiques de son répertoire et des reprises, comme "Redemption Song "ou "Move on up", accompagnée d’invités de marque : Diane Reeves, Branford Marsalis ou encore Josh Groban.

2014 : "Eve"
Début 2014, Angélique Kidjo retrouve le compositeur Philip Glass pour une mise en musique de ses poèmes écrits en langue yoruba. La création, "Ifé", est présentée le 17 janvier à la Philharmonie de Luxembourg.
Puis un nouvel album de chansons originales voit le jour. Intitulé "Eve", il se présente comme un hommage aux femmes d’Afrique et d’ailleurs. Enregistré entre le Continent noir et New York, le disque convie des chœurs de femmes de villages du Bénin et du Kenya, mais aussi des proches de la chanteuse, comme Asa, Lionel Loueke ou Dr. John, et même la maman d’Angélique, Yvonne, sur le titre "Bana".
On retrouve l’énergique interprète en tournée en France et en Europe. Le 14 octobre, elle se produit à la Cigale à Paris.
La même année, elle confie son histoire, son parcours de petite fille béninoise jusqu’à son statut de star internationale, dans les pages d’une autobiographie, "Spirit Rising, my life, my music", écrite (en anglais) avec Rachel Wenrick.
En février 2015, l’artiste reçoit le troisième Grammy Award de sa carrière pour "Eve", couronné meilleur album de world music de l’année. Quelques semaines plus tard, sort "Sings" enregistré en compagnie de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg et ses 100 musiciens, avec qui elle revisite son propre répertoire.
Fin septembre, Angélique Kodjo chante à l’Assemblée de Nations unies en sa qualité d’Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF. Elle est accompagnée par la Colombienne Shakira.
La chanteuse béninoise participe le 26 septembre à l’énorme festival brésilien Rock in Rio.
Le 3 octobre 2015, Angélique Kidjo donne un récital à la Philharmonie de Paris, autour de trois pièces composées par Philip Glass, sur des poèmes mythologiques qu’elle a écrits dans sa langue, le yoruba. Le tout s’appelle "Ifé" et raconte l’histoire de trois divinités yoruba. L’orchestre est dirigé par Gats Waltzing.
Si le spectacle est une première à Paris, la chanteuse béninoise l’avait déjà interprété en janvier 2014 à la Philharmonie du Luxembourg accompagné par une centaine de musiciens dirigés par Jonathan Stockammer.

2016 : 3e Grammy Award
Le 15 février 2016, Angélique Kidjo remporte le Grammy Award du meilleur Album de musique du monde pour la deuxième année de suite avec "Sings", une collection de ses chansons interprétées avec l’orchestre Philharmonique du Luxembourg. Elle dédie son troisième trophée aux jeunes artistes de son continent dont elle a célébré l’ascension.
La même année, la star africaine fait ses premiers pas au cinéma avec le film Nollywoodien "The CEO" réalisé par le Nigérian Kunle Afolayan. Actrice principale du film, Angélique Kidjo incarne Madame Zimmermann, une dame de fer au caractère exceptionnel. Le film est projeté en France lors de la quatrième édition du festival Nollywood Week Film (juin 2016) qu’elle parraine.
En juillet 2017, pour la clôture du festival d’Avignon, elle se produit avec le spectacle "Femme noire", sur des textes de Leopold Sedar Seng



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