“Le pouvoir du déni, chronique d’une démocrature assumée”. Ainsi est intitulé le nouvel ouvrage du père Arnaud Eric Aguénounon officiellement lancé le samedi dernier au chant d’oiseau de Cotonou en présence des acteurs politiques et autres. Comme à son habitude, dans ce livre de 129 pages, le prêtre, penseur, philosophe et analyste politique, dénonce ce qui ne va pas dans le Bénin actuel. Selon Expédit Ologou qui a décortiqué l’ouvrage face au public, l’auteur n’a rien inventé. Tout ce qu’il a écrit dans le livre est vécu et est su de tous. Ce qu’il a peut-être fait, c’est d’avoir eu le courage de dénoncer, de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. “Je suis dans la continuité, dans la logique de mon écriture. Je ne me révèle pas aujourd’hui parce que nous sommes à l’ère des révélations, mais je suis dans la continuité analogique de mon écriture. On peut s’interroger sur ma personnalité et me demander d’où lui vient ce courage, d’où lui vient cette liberté de parole, d’où lui vient ce prophétisme-là. Je retiens deux événements essentiels qui m’ont marqué et qui ont structuré ma vie...”, a-t-il laissé entendre. A l’en croire, il n’est ni mouvancier, ni opposants. Il est juste un penseur libre qui trempe sa plume pour dénoncer. Car pour lui, un pouvoir est jugé dans les investissements humains qu’il a fait et non dans les infrastructures réalisées. “Ma vocation, c’est d’écrire sur ce qui ne va pas.
C’est d’alerter. C’est de rappeler l’opinion publique à l’essentiel... Parce que dans les pays développés, le chef d’État n’est pas jugé à l’aune des infrastructures, des monuments ou des pierres... Il est jugé à l’aune de l’investissement humain et social”, a-t-il ajouté.
Dans cet ouvrage, le prêtre accuse le pouvoir en place de privilégier les pierres à la place des personnes. “Quelle est la valeur actuelle d’une vie au Bénin ? Quel est le coût actuel de la vie du Béninois lambda aujourd’hui ?”, s’interroge Expédit Ologou. Les mots utilisés paraissent forts pour la description du Bénin actuel, mais ne le sont pas suffisamment pour faire entendre la souffrance de tout un peuple, semble dire le chroniqueur.
Loin de tout peindre en noir, dans cet ouvrage, il y a quelques traces des réalisations faites par le régime en place, mais selon l’auteur, c’est le devoir régalien de tout pouvoir responsable. Il ne peut donc pas être applaudi pour ça. Il peut l’être quand il prendra l’être humain pour un bénéficiaire, un sujet de développement et non un objet de développement.