L’artiste plasticien Nathanaël Vodouhè a déjà à son actif un parcours reluisant dans l’univers des arts plastiques. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. C’est dans cet ordre d’idée qu’il expose ses dernières œuvres à partir du 5 octobre prochain. Dans cet entretien, l’artiste a donné plus de détails sur son parcours.
Vous préparez une exposition pour très bientôt. Parlez-nous-en un peu plus.
L’exposition se prépare activement et tout va se passer naturellement bien. Déjà à partir du 5 octobre prochain, il y aura le vernissage et l’exposition qui va durer pratiquement 30 jours. Je rappelle aussi que l’entrée est libre à l’Institut Français. Donc tout le monde peut venir, visiter, rencontrer l’artiste et discuter autour des œuvres et de la création.
Pouvons-nous connaître le parcours de Nathanaël dans l’aventure de l’art plastique ?
J’ai commencé en 2008 pour être précis. Il faut dire que depuis ma toute petite enfance, je dessinais. J’ai commencé à rencontrer des artistes plasticiens. J’ai eu l’occasion de rencontrer des artistes béninois et des artistes étrangers et j’ai beaucoup appris lors des résidences aussi bien à l’extérieur qu’au Bénin. En 2014, j’ai tenu ma première exposition en solo à l’Institut Français. Comme il n’y a pas dans le pays des écoles d’art plastique, nous n’apprenions qu’auprès de nos aînés. A travers les résidences, j’ai pu enrichir mon travail y compris mon âme. Je peux dire que ce sont les débuts de ma carrière.
Avez-vous eu l’occasion de faire d’autres expositions ici ou ailleurs ?
Oui, j’ai fait beaucoup d’expositions à l’étranger, un peu partout et même au Bénin. Je suis également dans des expositions collectives.
Quelles idées ou concepts véhiculent vos œuvres ?
Je suis beaucoup plus dans l’humanitaire. La santé humaine m’importe beaucoup. Je me pose souvent des questions pour savoir si tout ce qui se passe aujourd’hui autour de nous contribue au progrès et tient réellement compte de la vie humaine et de l’évolution de la race humaine. Je ne l’affirme pas mais je pense que c’est beaucoup plus la recherche du gain facile qui est mise au centre et non l’espèce humaine. Donc ma thématique et mes réflexions sont toujours orientées vers l’humanité. Mis à part cela, certaines de mes dernières peintures parlent aussi de la culture. Et j’invite la population béninoise à faire le déplacement pour venir le constater.
Quels sont les moments forts qui ont marqué votre parcours d’artiste jusqu’à présent ?
Je dirais en tant qu’être humain, du début jusqu’à la fin, qu’il n’y a pas de moment particulier. Je peux juste dire que j’ai eu la chance de rencontrer des artistes de renom de mon domaine et j’ai beaucoup appris d’eux. Il y a aussi eu des temps durs mais tout cela m’a permis d’être ce que je suis. Donc pour moi, il n’y a pas de moments particuliers mais les rencontres m’ont rapporté beaucoup de connaissances. Ceux-là de qui j’apprends beaucoup. Peut-être leur âge n’impressionne pas mais leur parcours est très impressionnant. Je trouve que c’est important de faire la rencontre de ces personnes ressources de l’art, que ce soit dans la vie active, que dans la vie artistique. Ces moments de rencontre sont des moments que j’ai le plus aimés.
Avez-vous eu à collaborer avec des artistes plasticiens béninois ?
J’ai rencontré de grands artistes et j’ai appris et continue d’apprendre d’eux. Ma particularité, c’est d’apprendre des gens que je rencontre. C’est la plus grande richesse. Les rencontres et les voyages sont des richesses car cela permet de bénéficier de la connaissance de l’autre même en cinq minutes. Il vous donne ce qu’il a pris des années à apprendre. Il faut beaucoup apprendre des rencontres, des résidences et autres. Surtout lorsque ceux que vous rencontrez sont des gens qui ont fait le parcours avant vous.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’art plastique du Bénin ?
Je suis séduit par cette quête de créativité béninoise. Parce qu’il ne faut pas oublier que nous sommes un pays qui n’a pas beaucoup d’infrastructures comme des écoles d’art, des choses qui vont nous permettre d’apprendre d’autres disciplines de l’artisanat. Donc la plupart des artistes béninois sont autodidactes. Ils apprennent eux-mêmes. On a la chance d’avoir des aînés qui le font. Donc cela nous permet quand même de les suivre. Même si parfois ce n’est pas facile, cela nous donne la force, de voir qu’on a des aînés qui ont traversé ces étapes. Cela nous incite à dire que si eux, ils ont réussi, nous pouvons aussi réussir.
Pouvez-vous nous faire part de vos difficultés ?
Je ne les considère pas comme des difficultés, les moments défavorables de mon parcours. Tout ce que je rencontre fait partie de la vie. Tout cela contribue à ce que je suis. À partir du moment où j’existe, cela fait partie de ma vie désormais. Sans cela, je n’apprendrai pas de la vie. Pour moi, il n’y a pas de difficulté en tant que telle.
Quels sont vos projets ?
Pour moi, l’artiste est comme un scientifique. Il vit des expériences et il a des projets. Je dirai que des projets de voyage et d’exposition en cours.
Pouvez vous nous rappeler quelques-uns ?
Bien sûr, j’ai des expositions en Europe (France), en Hollande, au Nigeria, au Maroc. Il y a pas mal de projets.
Quel appel pouvez-vous lancer au public ?
L’avis du public compte beaucoup. Je pense que l’appréciation de ce que nous faisons par les autres, au-delà des ventes, nous galvanise. Cela nous donne la force et l’assurance de continuer. Notre métier n’est pas du tout facile. Ce n’est pas un métier arrondi, c’est en dents de scie. Donc il nous faut du soutien. Justement pour cela, nous invitons la population béninoise, les gens qui aiment l’art et qui aiment découvrir, à nous accompagner et à nous soutenir en venant massivement à l’exposition.
Propos recueillis par Fidégnon HOUEDOHOUN
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