Affaire Segub : Djènontin demande un débat contradictoire avec Koupaki

Angelo DOSSOUMOU 10 août 2016

Les lièvres débusqués de leur gîte par l’audit à la Segub courent dans tous les sens. Pour éviter de se faire abattre par la carabine de la Rupture, sociétés épinglées et personnalités aux responsabilités engagées dans la mauvaise gestion de l’escorte des véhicules d’occasion clament leur bonne foi. Le week-end écoulé, dans un long entretien accordé à Radio Hémicycle, l’ancien ministre de l’économie maritime, Valentin Djènontin s’est fait entendre dans l’affaire Segub.
Posture d’indigné et confiant sur ce qu’il sait de la gestion des redevances découlant de l’escorte des véhicules d’occasion, il met au défi son ancien collègue et désormais ministre d’Etat et Secrétaire général à la présidence de la République, Pascal Koupaki. « …Depuis un moment, j’entends des choses inimaginables. Cela ne veut pas dire que ce qu’ils disent est dénué de tout fondement, il se peut qu’ils détiennent des preuves à leur niveau. A un moment donné, j’ai été ministre de l’économie maritime de 2012 à 2013. Je connais très bien le sujet de la gestion de la filière des véhicules d’occasion… », a déclaré le député Fcbe et ancien ministre, Valentin Djènontin.
Avec un brin d’humour, il est revenu sur les résumés des conseils des ministres faits par le ministre Koupaki et a laissé entendre que son ancien collègue ne le convainc pas. « …je le dis haut et fort. S’il le veut, je vais même faire un débat contradictoire avec lui sur ce sujet-là, (Ndlr : l’affaire Segub). Il y a des dossiers pour lesquels, c’est lui-même qui a conduit les travaux du conseil des ministres. Aujourd’hui, dans une ironie déconcertante, il vient remettre en cause ce qu’il a cautionné, ça me fait rire », a-t-il laissé entendre.

Segub, c’est la meilleure réforme !
Mais loin des ‘‘one-man-show à la télévision’’ et la supposée tromperie du peuple par le ministre Koupaki déplorés par l’He Djènontin, l’essentiel est que chaque partie sorte des arguments convaincants pour que la lumière jaillisse dans ce dossier. Mais déjà, l’ancien ministre de l’économie maritime rappelle à qui veut l’entendre que la filière des véhicules d’occasion est très règlementée par des arrêtés interministériels qui fixent les redevances et qui disent qui a droit à quoi. Mieux, il assure : « Le guichet unique Segub dont on parle est la meilleure réforme pour les recettes du Port autonome de Cotonou du point de vue assainissement des pratiques sur la plateforme portuaire. Même la Banque mondiale peut le certifier ! ».
Le défi est désormais lancé au gouvernement de la Rupture. L’audit à la Segub serait-il un attrape-nigaud pour les partisans de l’ancien régime ? Le peuple serait-il en train d’être occupé à des futilités pour mieux le piller, ou le dossier Segub n’est-il qu’un cinéma pour se donner les raisons de remettre la filière à un militant de la rupture comme le pense l’ancien ministre Djènontin ? Dans tous les cas, le ministre Koupaki ne saurait rester indifférent au défi à lui lancé par son ancien collègue. C’est une question d’honneur.



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