Portrait d’un artiste plasticien : Boladji Koukoui, l’art de faire vivre la nature

14 juillet 2021

Au Bénin, Parfait Boladji Koukoui, la trentaine, fait partie des génies qui font de l’art un messager. L’artiste plasticien fait parler de lui à l’international à travers ses œuvres. C’est un entrepreneur qui se révèle comme une main à tout faire.

Etre un artiste plasticien, c’est un long chemin. Un chemin que Parfait Boladji Koukoui a emprunté dès le bas âge avec ses pensées créatives. « J’ai compris tôt que je deviendrai un jour une icône dans le domaine de l’art béninois », commence-t-il à narrer. Aujourd’hui, à 34 ans, cet autodidacte ne se lasse pas d’aller au bout de ses rêves. A l’international, plus qu’un nom, c’est une marque posée sur les toiles. Il y a un an, il remportait le concours “Que m’inspire l’Europe” dans le cadre de la célébration de la semaine de l’Europe. Son secret, il ne le cache pas : « Je m’inspire fortement des pratiques ancestrales, des divinités, du vodoun et des faits de la vie quotidienne dans la création de mes œuvres uniques, originales et authentiques à terre-cuite et peinte ».

Croire en son destin
La vie de Parfait Boladji Koukoui est une série d’épreuves avec toutes sortes d’épisodes qui l’ont rendu résilient. Il n’a pas connu de progrès dans les études. Ce n’est pourtant pas la faute d’avoir essayé. L’actuel promoteur du Centre culturel Boladji a tout donné. Mais à un pas du Baccalauréat, il a dû raccrocher. « Faute de moyens, j’ai abandonné les classes en 1ère pour me lancer dans la vie active », se désole-t-il. Son choix de se révéler dans l’art n’aura pas été vain. L’ancien confectionneur de « cahier de choix » pour les candidats au Certificat d’Etudes Primaires (CEP) dans les années 1996-1997, a compris la leçon. « Rien de bon et de durable ne peut se construire sans rigueur et détermination », a-t-il écrit sur un de ses tableaux.

Sculpteur de la terre
Les panégyriques de l’artiste en disent long sur sa détermination et ses matières de prédilection. « Omon êboulètchohouo », c’est-à-dire « je parle à la terre et elle devient l’argent ». Depuis son enfance il s’est habitué à travailler la terre, l’argile. « Je transforme de l’argile en sculpture, je fais des masques africains, vases, assiettes, colliers, bas-relief des monuments à grande échelle, portrait de tout genre », souligne Parfait Boladji Koukoui. Il en a d’ailleurs donné la preuve en 2014 lors de la présentation des vœux des jeunes au palais de la Marina. A Boni Yayi, Président de la République à l’époque, il a remis main à main le portrait de la nature sculptée en terre cuite et peinte. Yoruba, originaire de Porto-Novo veut aller encore plus loin. Il participe d’ailleurs cette semaine au 35e Salon d’Arts Plastiques de La Rochelle, avec l’œuvre “la femme qui prépare la pâte de manioc’’. Et ce n’est pas fini. « Une aventure m’attend en Novembre pour de belles expositions hors du Bénin≫.
Adeline SOYINOU (Stag)



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