Règlementation du bruit : Sans vacarme, les muezzins mobilisent toujours les fidèles

7 mars 2023

L’appel à la prière chez les musulmans se fait désormais sans bruit. Les responsables de cette congrégation religieuse ont décidé de respecter la règlementation du bruit éditée par l’Etat. Ainsi, les muezzins continuent de mobiliser les fidèles sans faire de vacarme.

La prière musulmane de ce vendredi 03 mars 2023 s’est passée comme à l’accoutumée à la mosquée centrale de Zongo. Malgré un appel discret du muezzin, la mosquée s’est remplie de ses fidèles tous venus à l’heure pour passer ce petit moment dans le recueillement avec le créateur. « Je n’ai pas entendu le muezzin faire l’appel aujourd’hui. D’habitude, dans ma boutique, le bruit de son appel me dérange beaucoup mais cette fois-ci, il a fallu que je sorte pour constater que les musulmans étaient à la prière », a fait remarquer un habitant de Zongo. C’est désormais le bon voisinage entre les mosquées et les habitants des environs. Les fidèles musulmans vivront à leur profession de foi sans déranger la quiétude des populations. Ainsi en a décidé le gouvernement qui a pris un décret en mai 2022 sur la règlementation du bruit. « On a règlementé le bruit au Bénin. Chacun peut observer combien de nuisances nous vivons au quotidien du fait de l’activité de certains d’entre nous. L’appel du Muezzin, la cloche de l’église, toute proportion gardée peuvent aussi être des vecteurs de nuisance pour les gens qui sont dans les environs. Mais il se fait que le respect des dispositions de ce décret appelle forcément à ce que les acteurs qui interviennent sur ces sphères soient également sensibilisés à la nécessité de favoriser le vivre-ensemble, la quiétude des populations afin que l’activité des uns ou la foi des autres n’empiète sur l’ensemble. Nous avons fait des sensibilisations à travers tout le pays pour expliquer l’enjeu et la nécessité d’observer les règles éditées pour que le bruit ne soit plus une cause de nuisance pour certains citoyens », a expliqué vendredi dernier le porte-parole du gouvernement. C’est suite à cette sensibilisation et après les premières répressions que les responsables ont régulé les activités au sein de leur religion sans faire du bruit. « On n’attend plus l’appel du muezzin avant d’aller à la prière. Nous connaissons les heures et on s’arrange pour y être sans retard. Personnellement, j’ai réglé l’alarme de ma montre pour me rappeler ce moment. Je crois que cela va entrer petitement dans nos habitudes et on n’aura plus besoin du muezzin pour nous mobiliser à la prière », a déclaré un fidèle.
La prière pour un musulman est d’une importance capitale mais la quiétude des autres l’est davantage. C’est pourquoi le gouvernement devant qui les citoyens sont égaux travaille à ce que chacun puisse être dans ses droits. L’appel du muezzin n’est pas interdit mais il ne doit plus déranger le voisin. « L’appel peut se faire sans micro si le muezzin a une voix qui porte loin. Il nous dit que l’homme peut être en éveil et ne pas entendre l’appel. C’est Dieu qui permet à ce que l’on sache s’il y a eu appel ou non. Ce n’est pas seulement des non musulmans qui le disent, il y a des musulmans aussi qui affirment cela. Nous sommes dans un monde où on doit cohabiter, il faut donc la patience pour que la paix puisse régner. Pour être un bon fidèle musulman, il faut donc se coucher tôt, avoir une intention sincère et être déterminé à se lever pour le fajr au coucher, se rappeler d’Allah dès le réveil mais aussi rechercher l’aide de sa famille ou d’amis pour prier le fajr et s’encourager mutuellement à cet effet. Il faut aussi utiliser des moyens variés pour se réveiller comme les alarmes, asperger d’eau le visage de la personne qui dort, être vif et actif au réveil, ne pas trop manger avant de dormir », propose un sachant de l’Islam.



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