Santrinos Raphaël, à l’état civil Atassé El Pidio Hounou, est artiste chanteur, auteur-compositeur et interprète togolais qui fait de l’Afro RnB. Dans cet entretien, il a parlé de son parcours, ses inspirations et ses projets. L’artiste a également fait part du concept de la musique qu’il promeut. A l’en croire, son engagement, c’est de promouvoir la culture africaine à travers le monde.
D’où est née la passion de Santrinos Raphael pour la musique ?
Je fais de l’afro RnB. J’ai découvert mon talent au lycée. Il faut signaler qu’à cette époque, je trainais avec des amis et à force de faire les free styles, j’ai découvert ma passion d’où le début de mon aventure. Je l’ai prise au sérieux. J’ai alors commencé à composer des morceaux. Je les faisais écouter à mes proches et j’avoue qu’ils aimaient bien cela. Ils m’encourageaient à continuer dans la même lancée. C’est ainsi que j’ai décidé de faire carrière dans la musique et m’y voilà aujourd’hui. Lorsque j’ai lancé mon premier morceau, je l’ai fait écouter à certains de mes amis. Ce qu’ils ont apprécié. En vérité, c’est quand j’ai commencé à écrire des morceaux que j’ai réalisé que la musique était vraiment faite pour moi et que c’était ma passion. Après ma licence en 2017 en Marketing et Communication, j’ai décidé de m’y lancer officiellement. J’ai sorti mon morceau intitulé ‘’Fiançailles’’ et cela a cartonné. Cela n’a pas mis du temps lorsque j’ai signé avec la maison de production ‘’Mansa Group’’ avec laquelle j’ai fait cinq ans. Actuellement, j’ai créé ma propre maison de production nommée ‘’Belifornia Record’’.
Comment décrivez-vous votre style musical ?
Je fais de l’afro RnB. C’est-à-dire tout ce qui a rapport avec les sonorités africaines
Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?
Mes chansons parlent beaucoup plus d’amour. Pour moi, l’amour en général, c’est la base. Donc dans mes albums, vous pouvez trouver des morceaux comme ‘’Camarades’’ pour dire à ceux avec qui j’ai eu la chance de fréquenter, qu’ils me manquent énormément et que le temps qu’on a passé ensemble était très intéressant. A part cela, il y a le dernier morceau du premier album pour remercier tous ceux qui nous soutiennent. Par ce titre, j’ai remercié la famille et les amis que Dieu m’a permis d’avoir dans ma carrière. J’ai compris que l’amour était mon thème préféré de base. J’ai de la facilité à composer tout morceau qui a trait à l’amour. J’ai des idées qui plaisent beaucoup aux gens. Mais j’ai choisi cela. Après il faut comprendre son art pour pouvoir se frayer un chemin.
Avez-vous, parmi vos chansons, une qui vous a peut-être marqué de façon particulière ?
Mes chansons, je les aime toutes. C’est vrai que chaque morceau a son histoire et c’est compliqué pour moi de dire lequel je préfère. Le public peut choisir. On essaie de produire des chansons que le public pourra aimer. Je m’inspire de mon environnement social et de mes vécus. J’observe beaucoup et j’analyse. Toutes mes compositions sont très réfléchies. Ce sont des sujets dans lesquels tout le monde doit se retrouver. Quand on écoute mes chansons, chacun a l’impression qu’on parle de lui ou de son histoire.
Si Santrinos devrait faire la politique, quel poste aurait-il plus souhaité occuper ?
D’abord, je pense que l’artiste doit être apolitique. Mais dans la corporation, certains choisissent d’être apolitiques et d’autres sont engagés. Il faut souligner que ceux qui sont apolitiques ne veulent simplement pas se prononcer publiquement par rapport à la politique. Normalement en tant que jeunes, la politique devrait nous intéresser tous. Je pense que c’est la politique qui détermine véritablement l’avenir d’un pays, de la jeunesse et ses prises de position. Donc si je devais me lancer dans la politique, j’irais plus me ranger du côté de la culture. Par forcément devenir ministre mais travailler dans la culture. J’aime beaucoup plus travailler dans la culture. J’estime qu’il y a beaucoup de postes qu’on peut occuper dans la politique qui sont en lien avec la culture.
Si Santrinos n’était pas artiste, quel métier aurait-il fait ?
Franchement à part la musique, je pense que j’allais galérer dans ma vie. Dieu a bien fait et il m’a permis de découvrir mon talent. C’était chaud car je venais d’avoir le baccalauréat. Après mon Bepc, j’ai choisi de faire la série G3 qui est une série commerciale parce que je n’aimais pas les sciences. En série G3, j’ai découvert les chiffres car j’aime beaucoup l’argent. Mais en classe de Terminale, j’ai découvert mon talent. Quand j’ai fait mon entrée à l’université, je savais déjà que j’avais un talent mais j’essayais de faire le commerce international pour pouvoir aider mes parents. Après quand j’ai eu le BTS, je me suis dit qu’il était opportun de choisir le Marketing et Communication. Cela pourrait m’aider. Actuellement, je suis en train de finir mes années de Master en Marketing et Communication. Je vais soutenir bientôt par la grâce du Seigneur.
Comment appréciez-vous le showbiz togolais ?
Au Togo, tout se passe super bien. Il y a beaucoup de talents, et beaucoup de révélations d’artistes et de réalisateurs. Je pense que, contrairement aux dernières années, on a beaucoup évolué et je tiens à féliciter tous les acteurs de la culture qui essayent de faire ce qu’ils peuvent pour que tout aille mieux.
Pensez-vous qu’être musicien chanteur est un rêve qui est devenu une réalité ?
Bien sûr. Je vis déjà mon rêve. Je suis déjà dans mon rêve. Il ne faut pas que je sois ingrat en disant le contraire. Au début de ma carrière je n’ai pas pensé être à ce niveau. J’ai des collaborations avec des grandes stars comme Papa King Mensah. Pour moi c’est le roi de la musique. Je n’ai jamais imaginé cela avant de commencer. J’ai eu des collaborations avec des artistes comme la star béninoise Zeynab, Leekunfa Debordo, Bebi Philip. Il y a de cela cinq ans, si on me demandait de pouvoir collaborer avec ceux-là, j’allais dire non sans réfléchir. Je pense que le plus important, c’est de donner le meilleur de moi-même et de me donner les moyens de faire plus pour être au sommet.
Qu’en est-il du projet qui vous tient à cœur ?
Mon plus grand projet, c’est de pouvoir mettre l’industrie musicale de l’Afrique francophone au même niveau que celle anglophone. L’artiste Goulam par exemple, c’est grâce au grand frère Richard Flash que je l’ai rencontré. Il nous a mis ensemble sur un show au Bénin. On a échangé et il m’a proposé de faire quelque chose avec lui. J’ai accepté cette collaboration pour que quelque chose de potable puisse naitre. Et j’y crois fortement. C’est comme cela que j’ai pu me mettre en contact avec Goulam à l’hôtel Golden Tulip où on a installé le studio. Ce qu’on a fait n’était pas mal mais on s’est dit qu’on ne va pas se presser. Après, il m’a invité en France à son studio et là-bas, on a pu faire mieux. Il a promis d’être à mon concert au Bataclan de Paris le 31 octobre prochain. Après, il viendra à Lomé pour un autre concert.
Pour vous que signifie la musique ?
Pour moi la musique c’est l’une des meilleures thérapies que la nature nous offre. Quand tu es en joie et tu écoutes la musique, la joie s’amplifie. Quand on est triste, on écoute également de la musique. Par exemple, quand il t’arrive d’écouter à nouveau une ancienne musique que tu as l’habitude d’écouter, l’état dans lequel tu étais quand tu l’écoutais te revient. Donc je pense vraiment que c’est une thérapie. La musique soigne aussi. Quand tu vis des situations compliquées par exemple et que tu écoutes certaines musiques, tu te sens soulagé. Quand tu prends ma chanson ‘’Eminence’’ par exemple, beaucoup l’aiment et cela permet à beaucoup de personnes de remercier le Seigneur.
Quels sont les artistes qui vous ont le plus inspiré ?
J’observe tout le monde et je prends ce qui est bien chez eux. Pour le Bénin par exemple, Papa Danialou Sagbohan, c’est la base. On ne fait pas de fêtes familiales sans ses chansons. Lors du mariage de ma cousine le week-end dernier après avoir chanté mes chansons, j’ai appelé mes amis et nous avons chanté l’une de ses chansons. A part lui, il y a la diva Bella Bellow, paix à son âme. Maman Angélique Kidjo aussi et plein d’autres.
Votre mot de la fin
Je tiens à vous remercier pour l’opportunité. Je dis merci à ma famille du Bénin qui ne cesse de me soutenir. Je suis également fier d’être un Béninois et je le crierai haut et fort. Permettez-moi aussi de saluer Maman Mathys Adidjatou, ministre béninoise du travail et de la fonction publique. Bientôt, je vais organiser un grand concert au Bénin et j’espère qu’il y aura du monde.
Propos recueillis par Régis HOUNZINME (coll)