Sergent Markus, slameur, rappeur et poète : « Tout le public est invité le 20 mai prochain autour de mon nouvel album ‘’Vodun Gospel’’ »

19 avril 2023

Toussaint Djaho alias Sergent Markus est un artiste béninois reconnu pour sa particularité du slam, du rap et de la poésie. Dans cet entretien, il partage son parcours et donne rendez-vous au 20 mai prochain pour son nouvel album ‘’Vodun Gospel’’.

Nous sommes avec vous pour nous intéresser à votre carrière musicale. Vous préparez une nouveauté pour le public béninois. Pouvez-vous nous en donner plus de détails ?
J’en parle déjà depuis un moment. C’est mon album qui arrive. On va dire que c’est le quatrième album de ma carrière en tant que production personnelle parce que j’ai fait deux autres albums en groupe. On va dire que c’est le quatrième album de ma carrière et donc cet album s’intitule ‘’Vodoun Gospel’’. Il est composé de quinze titres dont le slam, le spoking word ou de la poésie déclamée sur de la musique mais sur une musique puisée à la source, donc dans les musiques traditionnelles du Bénin mais avec un arrangement et des ajouts qui portent à l’universel pour montrer que nous pouvons puiser de nos racines pour atteindre le niveau international. Donc c’est ce que je fais et je fais une poésie qui, pour moi, est un peu plus pointue que ce qu’on voit souvent dans le slam parce que parfois, on a l’impression que le slam, c’est juste aligné des rimes alors que pour moi, le slam, c’est avant tout de la poésie et la poésie va au-delà d’une simple rime. Donc, c’est ce qu’il y a sur cet album vodou gospel. De plus, j’ai choisi vodou gospel, parce que c’est à la fois la reconnaissance de ma tradition vodou, de mes origines vodou en tant que fils du Bénin, fils de Tado, enfant de Djaho, enfant d’Adja, enfant de la famille Djaho du Couffo. C’est la reconnaissance de cette origine, de cette identité et en même temps l’acceptation de ce que nous avons reçu de la rencontre avec d’autres civilisations européennes et même asiatiques. En acceptant tout cela, je pense que je suis un enfant à la fois du vodou et du gospel. Pour moi, ce n’est pas une question religieuse, c’est plutôt une question d’identité. Cela ne veut pas dire que je suis plus vodouisant que d’autres ou que je suis plus chrétien que d’autres ou que je suis plus musulman que d’autres, Non. Je reconnais seulement et profondément mon identité que j’accepte et je la valorise. C’est comme, pour le même album, il y a un titre qui s’appelle afropéen. Je pense qu’en tant que jeune africain, nous sommes le fruit d’une rencontre entre le peuple d’Afrique et le peuple européen. Aujourd’hui, je parle et je vous réponds en français. Cela veut dire, que je le veuille ou non, que je suis quelque part un africain européen. Donc je suis un afropéen. Donc c’est la trame de cet album sur lequel il y a une quinzaine de titres qui abordent des sujets variés, les sujets qu’on n’aborde plus aujourd’hui dans la musique. J’aborde la politique internationale, je parle des guerres de religion, du terrorisme et de ces excès, des violences que vit le déplacé de guerre, les violences sur les femmes dues à la situation de guerre parce qu’on note souvent que les femmes sont violées et abusées, la situation des réfugiés dans les pays en guerre. Ce sont ces questions que j’aborde. J’aborde aussi le problème de blanchiment d’argent. C’est très récurrent aujourd’hui avec la cybercriminalité et tout ce qu’on connaît. Je parle aussi de la beauté de la femme, de la bonté de la femme africaine, de la femme béninoise, de l’amazone béninoise. Je déclare aussi la flamme à la femme, celle qui a mon cœur, celle en qui j’ai placé mon cœur et tant d’autres sujets qui sont tournés vers l’homme et entourent l’homme puisque notre situation sur terre requiert une interrogation profonde sur ce que nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous voulons devenir, sur nos satisfactions, nos insatisfactions, sur nos joies, nos peines, nos rêves, nos lueurs, nos gestes manqués etc. Au final, je fais ce que j’appelle de la philosophie transversale. Donc, un texte peut aborder plusieurs sujets et justement je pense que je mène une réflexion sur la vie, sur l’homme, sur l’humanité, sur l’existence. Donc j’appelle désormais mon mode de réflexion, la philosophie transversale.

Revenons brièvement sur les débuts de votre carrière musicale
Il faut que j’aille chercher dans années 1984 et 1985 où j’ai commencé comme tout enfant de mon quartier à l’époque. Du Broadess, je suis allé au prytanée militaire de Bembèrèkè où il y avait un certain Ichack, un des rappeurs les plus importants que bon nombre connaissent. Nous avons fait la chorégraphie, soirées récréatives de l’école et après, le rap nous est tombé dessus dans les années 1991 et c’est là qu’on a commencé à apprendre à écrire, à écouter les autres, avec Aya, Sissola, et on a commencé à faire comme eux. Après le Baccalauréat, je suis rentré à Cotonou en 1995 mais avant cela, j’étais dans un groupe qui s’appelait Armageddon avec Ichack. Après, il y a le projet Arbies en 1996 et je retourne dans l’armée 1997. Mon album noir sur blanc est sorti en 2004. On a eu de souci, le groupe s’est divisé. J’ai commencé ma carrière solo. C’est là que j’ai fait le projet avec Aledji et puis Archi-musique en France et finalement en 2010, je sors mon premier album slam et le reste vous connaissez.

Parlez-nous de votre situation matrimoniale
J’ai une fille qui est à l’université et qui a été même championne en Gymnastique. J’ai cinq enfants que j’assume.

Pourquoi avoir choisi le slam et la poésie pour évoquer les sujets qui touchent l’humanité dans la musique que vous faites ?
Je peux dire que je n’ai pas choisi. C’est plutôt la poésie, le slam et même le rap donc les musiques à texte qui m’ont choisi. Contrairement à ce qu’on peut croire, moi, je ne suis pas né d’une famille intellectuelle. Ma mère n’a jamais mis pied à l’école. Je parle Adja avec ma mère. Mon père n’est pas allé très loin à l’école. Je parle Adja avec mon père.
Donc, je parle Adja à la maison. Tout le monde dit que j’ai un bon niveau en français. Donc, c’est le bon niveau qui m’a choisi et pas le contraire. Mais évidemment, j’ai eu la chance d’avoir un parcours qui me permet de me challenger sur ces niveaux. Je ne regrette pas ce parcours. Ce choix, c’est donc pour me différencier par rapport à la marmaille qu’on remarque depuis au moins une vingtaine d’années. Même dans le rap déjà, mon groupe a su se démarquer et on nous appelait les rappeurs intellectuels. J’assume alors complètement ce statut de rappeur intellectuel. Certains parlent de la ‘’gromologie’’, c’est plutôt un niveau supérieur de langage. Je ne vais donc pas m’excuser de ce que les gens n’ont pas le niveau pour accéder à mes textes. Je sais que je suis élitiste et je m’en réjouis. Être élitiste n’est pas un crime bien au contraire, il faut être comme un albatros au pouvoir et comme l’a dit Baudelaire, voler au-delà des cimes. Et moi, je veux être parmi les grands. Je veux être vu comme quelqu’un d’excellent. Je me donne pour cela quand j’écris, je reviens pour trouver la meilleure composition scripturale pour pouvoir donner la meilleure formule de l’écriture. Donc pour moi, le slam ne peut être que le meilleur canal pour dire ce que j’ai à dire et pour rester fidèle à ma manière de le dire. Je suis heureux que le slam soit venu parce que je peux vous dire qu’il a sauvé quelqu’un comme moi de l’ignorance ambiante qui oblige tout le monde à parler de fesses, à n’aligner que des rimes à deux balles pour dire à la fin d’un vers, pour dire qu’on fait de la musique urbaine. Moi, je ne fais pas de la musique urbaine, je fais de la musique déclamée sur le slam.

D’où vous vient l’inspiration ?
Pour moi, la grande partie de mes inspirations me vient de mon statut de journaliste, parce qu’en tant que journaliste, je n’ai pas le choix que d’avoir un regard à 360° sur les choses, donc la radio, la télévision et les journaux. J’ai été pendant cinq ans attaché de presse à l’ambassade de France. J’ai travaillé dans une agence de communication. Je suis journaliste, je suis au contact de l’actualité politique, culturel au plan national et international. J’ai eu l’habitude d’écrire des chroniques à la radio, même à la télé. Donc, tout cela fait mon terreau qui me permet de puiser, de germer et de pouvoir trouver les thématiques qu’il faut. Moi je lis les journaux, j’écoute le journal parlé et je regarde le journal télévisé. Ce que tout le monde ne fait plus. On est sur les réseaux sociaux, parfois les fake news. Je tiens encore à cela. Voilà d’où me vient mon inspiration. De l’écoute, de l’observation, de la discussion avec les autres. Je puise dans chaque échange que je fais avec les autres et aussi quand j’ai la chance de voyager ou quand je regarde les documentaires. Moi je les regarde d’un autre œil et je les entends d’une autre oreille. Je les regarde parfois en prenant note. C’est très important et à certains de mes morceaux, quand vous fermez les yeux, vous les comprendrez mieux. C’est-à- dire que vous verrez des images que je vous envoie et qui vous parlent même au-delà des mots.

A l’entame, vous avez parlé de quatre albums
Noir sur blanc, c’est un album que je considère un peu aussi personnel. Il y a eu un autre ‘’Mot pour mot’’. C’est le premier album de slam solo. Après cela, il y a eu le deuxième qui s’appelle ‘’Mot vivant’’ et celui-ci arrive. Mais entre temps, j’ai collaboré avec deux groupes de Jazz. Un groupe de Jazz qui s’appelle Fat Trio sur lequel je suis intervenu jusqu’à quatre titres. J’ai fait une collaboration avec des comédiens et un chanteur qui s’appelle Don Metok sur le projet qu’on appelle ‘’Contradiction’’ avec la mise en scène de Ousmane Aledji et la mise en musique de Marcel Padé, éditée mais jamais publiée. C’était 2005-2006 mais cela n’a pas été diffusé.

Vos collaborations avec les autres artistes qu’est-ce que vous en dites ?
J’ai oublié de vous dire que sur l’album, il y a Fafa Rufino aussi. C’est le symbole même de ce que je suis une personne ouverte. On y compte six ou sept featurings. Moi j’adore les collaborations. Beaucoup ont oublié que je suis le premier rappeur à faire un featuring avec Tohon Stan en 2001. Moi j’ai fait plus de collaborations en France avec des gens, avec Archi musique, avec d’autres personnes. Avec cet album, j’ai invité des gens et j’attends que des gens m’invitent sur leur projet. Je suis preneur. Donc je n’ai pas de limites. Je n’ai pas d’appréhension par rapport à tel ou a tel artiste. Bien évidemment, après toutes ces années, on ne va pas se laisser trainer dans la boue, à se retrouver sur les tas d’ordures. Je suis avec des gens qui ont de la qualité avec du cœur. C’est-à-dire que ce ne sera pas pour le buzz mais d’abord pour la qualité et le cœur. Je préfère avoir un artiste qui n’a qu’un seul morceau, qui n’a même pas un morceau mais, si je vois qu’il y a de l’authenticité, la sincérité, le travail dans ce qu’il fait, je peux aller avec lui plutôt que d’aller avec quelqu’un qui a du buzz mais le travail ne me parle pas et n’a pas de l’authenticité. Pour moi, ce n’est pas le buzz, c’est le partage artistique, c’est le donner et le recevoir, nous élever ensemble.

Sergent Markus, c’est aussi un professionnel des médias. Comment conciliez-vous les deux domaines qui, pour vous, semblent non négligeables ?
C’est peut-être parce que j’ai donné plus de temps aux médias. Je n’ai pas eu l’envergure musicale que je pourrais avoir. Mais une chose est sûre, je n’ai pas du mal à faire plusieurs choses à la fois. J’ai été militaire et en tant que militaire, il faut mille cordes à son arc, il faut être multi tâches, faire plusieurs choses au même moment. Donc, cela ne m’a jamais dérangé depuis 1996 où j’étais à Radio Univers à 1999 où je suis revenu à Golf FM. Je ne pense pas que cela ait été un problème pour moi. Moi j’adore être dans une rédaction. J’adore aller en reportage. J’adore courir et à 13h présenter mon journal et en même temps, j’adore écrire mon texte, être sur scène, le déclamer ou le rapper. Un métier du parler. Le dire ou l’écrire, pour moi, ce n’est pas un travail. Je suis toujours au cœur de la passion. Je ne me sens pas en train de travailler, bien au contraire, je m’amuse.

Que pensez-vous du showbiz béninois ?
Je risque de répéter ce que beaucoup ont dit. Je pense profondément qu’il y a de la qualité dans le showbiz béninois. On a beaucoup d’artistes qui ont du talent, qui ont la qualité. Je ne veux pas citer de nom. Mais nous manquons tous de structuration. C’est le mot qu’on prononce depuis des décennies. C’est ce manque de structuration qui fait que j’auto produis mes clips, mon album. Je suis obligé de faire mon média planning et de mettre quelqu’un qui va l’exécuter. Donc, c’est parce que la structuration n’existe pas et donc il faut normalement un producteur et une équipe de management, un éditeur, etc. Il n’y en a pas vraiment. Ce n’est pas suffisant. Le showbiz a du mal à décoller. Quelques artistes ont leur buzz et leur biz mais cela ne dure pas dans le temps. Je ne leur jette pas la pierre. Peut-être que je suis dans le même cas. Continuons de réfléchir pour trouver des mécanismes idoines pour sortir de cela et de pouvoir mettre en place de véritables industries musicales. Je pense qu’on a tellement dit que ce que je dis n’est pas nouveau. Heureusement aujourd’hui, les artistes plasticiens jouissent de soutiens évidents visibles au haut sommet de l’Etat. La volonté politique n’est pas négligeable.

En plus de la préoccupation liée à la structuration du secteur, quelles autres difficultés pouvez-vous évoquer ?
Je ne dis pas que la personne n’investit pas. Je n’essaie pas de dire que je travaille mieux que ces gens. C’est la particularité de notre souffrance parce que nous, à chaque symposium, on te demande d’écrire et de créer. J’invite les uns et les autres à savoir que quand on invite un slameur, il faut savoir qu’on doit le payer à la hauteur de la tâche qu’on lui demande. Il faut le payer, bien et très bien parce qu’à chaque fois, il rédige, il essaie de mettre en bouche, il essaie de retenir et il essaie d’allumer une certaine mise en scène et mise en spectacle.

Quels sont les projets à venir ?
Mon projet principal aujourd’hui, c’est justement la sortie de l’album ‘’Vodoun Gospel’’ et également le concert est annoncé pour le 20 mai. J’ai oublié de vous dire que sur l’album ‘’Vodou gospel’’, il y a de grands noms que je ne peux plus cacher désormais. Il y a Nel Oliver, Don Metok, Faty, Ifê, l’artiste qui a été finaliste de ‘’The Voix France 2020’’ et une canado-haïtienne qui s’appelle Stella Adjokê. C’est pour montrer le caractère international de l’album et le caractère national c’est-à-dire les pieds dans le sol et la tête dans l’univers. La sortie de l’album, sa promotion sur le plan national et international. C’est mon retour magistral sur la scène. C’est le retour du soldat immortel avec comme vison le triple F : la Forme, la Force et la Foi. Après la sortie de l’album, je vais entrer en show case dans des endroits assez particuliers parce ce cet album, ce n’est pas seulement l’audio. Il sera accompagné d’un livre d’une cinquantaine de pages. C’est carrément comme un recueil. Donc, on pourra écouter et lire. Un bon livre sur lequel on peut s’attarder. Je vais faire une tournée de promotion et après cela, une tournée de spectacle.

Un appel à lancer au public ?
C’est pour leur dire que le retour magistral du soldat immortel n’est pas à manquer. Ils n’ont qu’à venir voir de leurs yeux et entendre de leurs oreilles, si possible, toucher de leurs mains ce qui va se passer le 20 mai à l’Institut français de Cotonou au Bénin parce que cela va être un spectacle et un lancement d’album. Je fais exprès de ne pas faire fuiter déjà les morceaux pour que les gens viennent découvrir. J’ai avec moi les meilleurs musiciens de la place, Fifi Finder, El Coutinho, le frère de Sheyi. Coutinho qui est l’un des meilleurs claviéristes. J’ai la chance d’avoir pratiquement mes deux arrangeurs de l’album sur scène. Donc finalement, avoir mes arrangeurs sur scène, c’est qu’on donnera le meilleur de nous. Avec les invités qui sont annoncés, je pense que le public, que ce soit le Président de la République, dont le bureau n’est pas loin du lieu du concert, le ministre en charge de la culture et tous les autres ministres parce que je sais qu’ils me connaissent sera satisfait. Ils connaissent ma plume. Ils m’ont vu sur des prestations. Qu’ils viennent voir à la fois de la bonne musique mais aussi entendre des belles paroles, des paroles vraies, des paroles de fonds, des paroles du cœur. Et qu’ils viennent acheter à la fois l’album et le livre qui ira avec et avec d’autres choses qui seront ajoutés.... Il ne faut pas rater le moment sublime. C’est ce que j’ai envie de dire au public. Mais j’ai surtout envie de dire au public béninois qu’il y a de l’espoir et de la qualité, de la valeur au Bénin. Que nous artistes béninois, ce n’est pas la peine de nous comparer à d’autres. C’est notre environnement qui nous plonge. Qu’on nous donne les mêmes moyens que les autres, qu’on nous donne le même public que les autres, et on verra que nous allons faire des merveilles. Croyez en vos artistes, croyez en vos poètes, croyez en vos slameurs. Ils sont capables de faire grandes choses, ils en font et nous pouvons le faire. Ce n’est pas pour rien que Angélique Kidjo est béninoise. Vous pensez qu’on ne peut pas avoir d’autres Angélique Kidjo ? Ce n’est pas pour rien que Djimon Hounsou est béninois. Vous pensez qu’on ne peut pas en avoir d’autres ? On peut toujours en avoir. Tout dépend de comment nous entretenons nos valeurs, nos talents, comment nous les poussons. Poussez-nous, nous avons besoin de vous. Vous avez besoin de nous.

Votre mot de la fin ?
C’est remercier Fidégnon, remercier Fraternité, ce journal confrère qui m’apporte ce soutien, qui m’aide à faire parler de mon œuvre, à m’exposer davantage. Je remercie tout le personnel de ce journal. Une fois encore au public Béninois de reconnaître l’excellence que j’essaye de maintenir et je prends l’engagement de ne pas le décevoir.
Propos recueillis par Fidégnon HOUEDOHOUN



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