Ulrich Adjovi à propos du Finab : « On fait venir les grands du monde entier pour venir fédérer avec les Béninois »

Moïse DOSSOUMOU 16 février 2023

On ne le présente plus. Au Bénin, dans le secteur des arts, il s’est imposé par la pertinence et la réussite de ses initiatives. Depuis le 14 février dernier, il est le promoteur d’un événement qui se veut le plus grand festival d’Afrique. Lancé en grandes pompes sur le site officiel à Fidrossè, ce Festival qui réunit de grands noms est destiné à la révélation et à la sublimation de l’art. Dans ces lignes, Ulrich Adjovi donne les grandes lignes du Finab et appelle à la mobilisation générale pour la réussite de cette initiative née avec des dents.

D’où est partie l’idée du Finab ?

Le Finab est né après une visite au Burkina-Faso au siège de l’Uemoa où on était en présence des Burkinabè qui parlaient du Fespaco, des Ivoiriens qui parlaient du Femua et au Bénin, on n’avait pas vraiment un festival de taille internationale qui soit une référence. L’idée est partie de là il y a 9 mois et aujourd’hui nous accouchons du Finab qui sera un événement annuel.

Pourquoi prendre tous les arts en considération et pas un seul ?

On est déjà en retard. Il y a beaucoup de choses à faire. Il y a tellement d’artistes qualifiés et de qualité qui ont besoin de visibilité. Chaque année, nous allons prendre un ou deux arts que nous mettrons en vitrine. Pour la première édition, vous avez vu le parterre de personnalités du monde des arts plastiques qui s’est déplacé. En seconde position, vous avez la mode avec Alphadi et d’autres talents. L’année prochaine, ça pourrait être la musique ou le théâtre. On fera venir les grands du monde entier pour venir fédérer avec les Béninois.

Combien coûte ce festival ?

Un festival comme cela, c’est un minimum de cinq cent millions pour faire venir tout le monde, assurer l’hébergement, la logistique, les médias... On espère que l’année prochaine, on aura assez de sponsors qui nous permettront de faire vivre ce rêve et de permettre à tous les artistes de bénéficier de cette plateforme qui est importante pour que reste notre culture africaine qu’on a envie de conserver et de sublimer.
Quel est le mécanisme mis en place pour inscrire cet événement dans la pérennité ?
Cet événement sera annuel. Nous sommes trop en retard pour attendre deux ans. On a mis en place un modèle économique avec quelques partenaires et on espère que nous en aurons d’autres.

Qu’attendez-vous de ce festival en termes de mobilisation au niveau de chaque art ?

Je veux tout le Bénin, toute l’Afrique. Si on peut avoir tout le monde, ce serait bien. Nous avons prévu dix mille visiteurs par jour sur tous les sites confondus. Tous les soirs à Fidjrossè, il y aura un concert tous les soirs jusqu’au 19 février.
Le Finab, c’est aussi Ouidah et Porto-Novo...
Vendredi, nous aurons une belle parade à Ouidah et Porto-Novo n’a pas été délaissé. Cette année, nous avons choisi trois villes. Les années à venir, nous en aurons bien plus.

Le Finab veut-il créer la connexion avec d’autres festivals ?

C’est le sens de l’ouverture que le Finab fait aujourd’hui à tous les promoteurs de festival en Afrique. Il y a une plateforme créée pour créer la connexion entre ces différents festivals et un calendrier est entrain d’être conçu pour éviter les chevauchements. C’est la raison pour laquelle on a choisi cette période où aucun festival n’a cours.

Ce lancement a été marqué par des distinctions. Sur quels critères avez-vous sélectionné les lauréats ?

Le critère, c’est leur histoire, comment ils ont impacté des générations. Il faut immortaliser ces artistes qui sont des icônes et leur donner toute notre reconnaissance. Vous avez vu des noms comme Alphadi, Nel Oliver, Fadaïro...Il faut reconnaître leur mérite pendant qu’ils sont encore là et créer des connexions avec eux pour bénéficier de toute leur expérience.

Quel est le credo du Finab ?

L’amour des arts. Nous sommes des amoureux de l’art.

Propos recueillis par Moïse DOSSOUMOU



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