Côte d’Ivoire : effondrement meurtrier d’un immeuble à Abidjan

7 mars 2022

L’immeuble de quatre étages s’est effondré dans la nuit du 6 au 7 mars, faisant au moins cinq morts, dont trois enfants, et trente blessés. L’immeuble avait été achevé en 2013 sans permis de construire et était habité depuis quatre ans.

Des femmes, assises en face du bâtiment éventré, se frappent les jambes et pleurent la mort d’un proche. Comme Dombia Ladji, elles font partie des 18 ménages de cet immeuble du quartier d’Angré dont les troisième et quatrième étages se sont affaissés en quelques secondes.

Ce résidant venait tout juste de s’endormir quand vers minuit et demi, les murs ont commencé à trembler. « C’était comme si on était dans un film. Dans la maison, j’allais à gauche, à droite… J’ai entendu un grand bruit et là, on a essayé de s’échapper. On a sauté du 4e en passant par les différents petits trous et on s’en est sortis, par la grâce de Dieu. Mais malheureusement, on a tout perdu. »

Les habitants ne décolèrent pas. La propriétaire avait été alertée sur les risques, explique Dombia Ladji. « On savait que l’immeuble avait des problèmes. Dès qu’on a constaté des fissures, on a essayé de contacter la dame, mais malheureusement elle s’en foutait. La maison présentait des fissures depuis près de deux ans. »

Douze heures après l’accident, Aimond Williams, père de famille, espère encore retrouver sa fille. Après avoir fini ses devoirs scolaires tard dans la soirée, elle s’est endormie sur le divan du salon avant que le plafond ne s’effondre sur elle. « Le téléphone sonne, mais elle ne décroche pas. Comme souvent, son téléphone n’est pas à côté d’elle. Je mets donc ça sur son compte. Je me dis, certainement, par la grâce de Dieu, elle est vivante. »

Le sujet des effondrements devient sensible en Côte d’Ivoire. Cet immeuble n’avait pas de permis de construire, comme environ 80% des chantiers dans la capitale économique. Cet effondrement intervient sept jours après l’effondrement d’un immeuble à Treichville qui avait causé la mort de sept personnes.

Le Premier ministre est arrivé sur place vers 11h heures et a promis de nouvelles « mesures » et « des actes concrets ». Le ministre du Logement, Bruno Koné, a quant à lui appelé à la « responsabilité des maîtres d’ouvrage ». La justice a été saisie pour déterminer les responsabilités de cet accident.
Source : rfi



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