Covid-19 : l'Europe à nouveau épicentre de la pandémie

4 novembre 2021

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est alarmée jeudi 4 novembre du rythme « très préoccupant » de transmission du Covid-19 en Europe.

Le constat – alarmant – vient de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fait le calcul : la semaine dernière, près de 60% des nouveaux cas et près de 50% des nouveaux décès ont été enregistrés sur le continent européen. C’est un brusque rappel à la réalité, alors que certains pays ont assoupli leurs mesures sanitaires et que le monde vient de dépasser le cap des 5 millions de morts. À lui seul, le Vieux Continent enregistre plus d’1,4 million de décès.

Le risque de voir un demi-million de décès d’ici février
L’agence prévient : c’est tout le contraire qui doit être fait. « Nous allons à nouveau vers des niveaux records de contamination, avertit le directeur de la branche européenne de l’OMS, Hans Kluge. Tous les pays en Europe et en Asie centrale sont sous la menace d’une résurgence des cas de Covid. Quand certains n’y sont pas déjà confrontés. »

En un mois, affirme Hans Kluge, l’Europe a vu les cas de Covid-19 augmenter de 55%. Les hospitalisations ont plus que doublé en une semaine. À ce rythme, près de 500 000 personnes risquent de mourir du Covid-19 avant le 1er février, prévient l’OMS. Et selon les données de l’OMS Europe, les hospitalisations ont plus que doublé en une semaine.

« Plus souvent à l’intérieur dans des endroits bondés »
En cause, la vaccination qui patine, mais également l’assouplissement des mesures et des gestes anti-Covid. « Il y a déjà le fait que nous sommes maintenant plus souvent à l’intérieur dans des endroits bondés, poursuit le responsable européen de l’OMS. Il y a peut-être aussi un effet après-coup de la rentrée scolaire et du retour au travail sans port du masque. Et puis il y a bien sûr le variant Delta qui reste majoritaire dans la région et qui est plus transmissible. »

Ce n’est donc clairement pas le moment de baisser la garde, insiste Hans Kluge, qui rappelle l’importance du port du masque. Selon l’OMS, 188 000 vies pourraient être sauvées cet hiver si 95% de la population le portait quand il est recommandé.

En, où malgré une population vaccinée à plus de 75%, l’épidémie de coronavirus montre depuis plusieurs jours des signes de reprise, le gouvernement a annoncé mercredi que le masque serait à nouveau obligatoire à partir de la semaine prochaine dans les écoles primaires de 39 départements, où le taux d’incidence est repassé au-dessus du seuil de 50 pour 100 000 habitants.

« Pandémie des non-vaccinés » en Allemagne
En écho aux inquiétudes de l’OMS, l’Allemagne a enregistré sur les dernières 24 heures 34 000 nouvelles infections, du jamais vu dans le pays depuis le début de la pandémie. Le taux d’incidence est désormais de 155 cas pour 100 000 habitants sur sept jours.

Mercredi 3 novembre, le ministre allemand de la Santé Jens Spahn évoquait « une quatrième vague qui nous frappe de plein fouet ». « Une pandémie des non-vaccinés », a précisé le ministre. Les autorités s’inquiètent de l’augmentation des hospitalisations en raison du Covid : plus 40% en une semaine, plus 15% en soins intensifs. Or, 90% des personnes concernées ne sont pas vaccinées. Des foyers d’infections dans des Ehpad ont aussi été détectés.

Une campagne de vaccination qui piétine
Si les deux tiers de la population allemande sont vaccinés, la campagne piétine. Il est très difficile de convaincre les plus réticents. Deux millions de personnes seulement sur les 15 millions éligibles pour recevoir une troisième dose, à commencer par les plus âgés, ont été prises en charge. Le ministre de la Santé plaide pour la réouverture des centres de vaccination.

Jens Spahn doit rencontrer ce jeudi 4 et vendredi 5 novembre ses homologues régionaux. Ils parleront d’un renforcement des tests dans les Ehpad mais aussi de contraintes plus sévères pour les non-vaccinés que certaines régions veulent déjà introduire. La ville de Berlin envisage même pour certaines manifestations que les personnes vaccinées soient testées en amont pour limiter les risques au maximum.

Parmi les pays où la hausse est la plus forte, la Russie. Plus de 40 000 nouveaux cas et un nouveau record historique de 1 195 décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures. C’est le 3ᵉ jour consécutif de record. Et là-bas, toujours pas question de confinement. Les mesures de restrictions, décidées par les régions, restent à géométrie variable.

Une seule constante : en Russie comme ailleurs, la mortalité concerne avant tout les non-vaccinés. Les médecins se succèdent sur les plateaux télé pour le souligner, mais sans susciter d’élan vers le vaccin national, le Spoutnik V tant la méfiance est enracinée.

Reste qu’elles sont nombreuses les régions à décider de mettre en place le passe sanitaire : ici pour entrer dans les théâtres et les musées, là pour les rassemblements. Tout à l’extrême-orient, la région du Kamchatka est la première à imposer des QR code pour l’accès aux avions, aux bus et trains régionaux. Les exemptions se feront sur certificat médical.

Les congés payés, ce confinement en mode mineur décidé sur le territoire national, ce sera en revanche terminé dès ce lundi 8 novembre. Quelques régions vont les prolonger, mais pas la capitale. Moscou qui est en revanche la seule capitale à confiner les plus de 60 ans non vaccinés.
Source : rfi



Dans la même rubrique