États-Unis-Russie : ce que se sont dit Biden et Poutine lors de leur premier appel

27 janvier 2021

Navalny, Iran, Ukraine, désarmement... Le menu du premier coup de fil entre le nouveau président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine était copieux.

Tout juste arrivé au pouvoir aux États-Unis, Joe Biden multiplie les rendez-vous téléphoniques avec les différents leaders internationaux. Après un échange plutôt convenu avec Emmanuel Macron, dimanche, le ton promettait d’être plus dur face au chef d’État russe Vladimir Poutine, mardi. Les relations américano-russes sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, malgré les tentatives de rapprochement infructueuses de l’ex-président de l’ex-président américain Donald Trump. Biden, lui, se veut plus offensif.

Finalement, les deux leaders se sont entendus sur la question du désarmement, et Moscou a plaidé en faveur d’une "normalisation" entre les deux puissances. Joe Biden en a également profité pour évoquer les sujets qui fâchent avec son homologue russe : l’affaire Navalny ou encore le cas de l’Ukraine.

Accord pour la prolongation du New Start
L’urgence, d’abord. Le traité de limitation des armes nucléaires New Start, dernier accord bilatéral de ce genre, expire dans dix jours et Washington avait annoncé dès la semaine dernière vouloir le prolonger.

Selon la Maison-Blanche, les deux dirigeants ont "évoqué la volonté des deux pays de prolonger New Start pour cinq ans, et ont convenu de faire travailler leurs équipes de manière urgente pour une extension d’ici le 5 février".

Peu après cet échange, le président russe Vladimir Poutine a soumis un projet de loi en ce sens. Dans le détail, l’accord New Start limite les arsenaux de la Russie et des États-Unis à un maximum de 1550 ogives déployées pour chacun de ces deux pays, soit une réduction de près de 30% par rapport au plafond précédent fixé en 2002. Il limite aussi le nombre des lanceurs et des bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois.

Accord sur le nucléaire iranien
Autre point de crispation : le traité sur le nucléaire iranien. Donald Trump avait claqué la porte avec fracas de cet accord international dont Moscou est un des signataires. Biden, quant à lui, a d’ores et déjà annoncé qu’il voulait à nouveau en faire partie et a reconstitué autour de lui l’équipe "gagnante" de 2015.

Les modalités de ce retour risquent toutefois d’entretenir les tensions : la Russie a demandé au gouvernement américain de faire le premier pas, alors que les États-Unis exigent que ce soit l’Iran qui renoue d’abord avec ses engagements, dont il s’est partiellement affranchi.

Ukraine, Navalny, ingérence électorale...
Au-delà de ces sujets, le nouveau président américain a soulevé toutes les questions qui fâchent. Il a ainsi "réaffirmé notre soutien ferme à la souveraineté de l’Ukraine face à l’agression persistante de la Russie", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki.

Joe Biden a également fait part de sa "préoccupation" au sujet de "l’empoisonnement d’Alexeï Navalny", l’opposant russe arrêté le 17 janvier à son retour en Russie après une convalescence de cinq mois en Allemagne, ainsi que du "traitement des manifestants pacifiques par les forces de sécurité russes".

Il a ensuite évoqué, selon sa porte-parole, les "ingérences dans l’élection de 2020" aux États-Unis, la récente cyberattaque géante contre des ministères américains imputée par Washington à Moscou, et les informations selon lesquelles la Russie aurait payé des "primes" à des talibans pour tuer des soldats américains en Afghanistan. Autant de sujets minimisés par Donald Trump, malgré l’indignation générale qu’ils suscitent dans la classe politique américaine.

Comme il le fait régulièrement, Vladimir Poutine a de son côté dit soutenir "une normalisation des relations entre la Russie et les États-Unis", qui selon lui "répondrait aux intérêts des deux pays mais aussi de ceux de toute la communauté internationale, étant donné leur responsabilité particulière dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans le monde", a rapporté la présidence russe.
Source : msn.com



Dans la même rubrique