La loi européenne sur le climat devant le Parlement à Bruxelles

7 octobre 2020

Le Parlement européen doit se prononcer ce mercredi sur la loi sur le climat, pierre angulaire du pacte vert européen, qui prévoit notamment de revoir à la hausse l’objectif actuel de 40% de réduction d’émissions de CO2 à l’horizon 2030, par rapport au niveau de 1990. Les eurodéputés se sont montrés très divisés lors du débat à Bruxelles.

Les écologistes et l’extrême gauche veulent fixer un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030 d’au moins 65% par rapport au niveau de 1990.
Les intempéries des derniers jours dans le sud-est de la France et le nord de l’Italie rappellent l’urgence d’agir, selon Catherine Roose, eurodéputée écologiste habitante de la zone sinistrée.
« J’aimerais bien que celles et ceux qui refusent d’écouter les scientifiques viennent expliquer aux habitantes et aux habitants de ma région que la vie de leurs proches ne compte pas, que la destruction de leurs maisons ne comptent pas, que vous préférez sacrifier leurs vies plutôt que quelques points de croissance. »
À l’inverse, les députés polonais et les parlementaires de droite appellent à être réaliste. Ils sont favorables à une réduction de 55% comme proposé par la Commission européenne. Impossible d’aller au-delà, selon Andreas Schwab, eurodéputé allemand de la CDU. « On veut être ambitieux, mais on veut aussi faire en sorte que les gens qui sont en train de perdre leur place de travail n’ont pas l’impression qu’on fait des lois qui ne sont plus en phase avec la réalité. »
Les centristes espèrent, eux, réunir une majorité autour de l’objectif de 60%. Une majorité qui pourrait être obtenue à 5 voix près, explique-t-on dans les couloirs du Parlement européen.

La France épinglée pour les émissions importées
La France n’est pas dans les clous. C’est un avertissement du HCC, le Haut conseil pour le climat. Plus précisément, le HCC pointe du doigt les émissions « importées » de la France, autrement dit, les émissions liées aux biens et services importés. Dans son dernier rapport publié ce mardi 6 octobre, le HCC propose des leviers d’action et met le doigt sur certains malentendus.
La France prétend être bonne élève en matière de climat. En effet, depuis 1990, le pays a réduit ses émissions de gaz à effet de serre sur son territoire de plus de 16%. Sauf que ce comptage est incomplet : les émissions liées aux biens de consommation et aux services que les Français importent de l’étranger et consomment en France ne sont pas pris en compte.
Par exemple, la fabrication d’automobiles ou le développement des applications pour Smartphone en Chine engendrent des émissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas comptabilisés en France, même si ces productions industrielles finissent dans les ménages français.
Ainsi, en incluant ces émissions importées, un Français émet en moyenne 11,5 tonnes équivalent CO2 par an, contre 6,7 tonnes pour les seules émissions sur le territoire français.
Le Haut conseil pour le climat appelle donc la France à réduire considérablement les émissions importées : pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, elles devraient baisser de 65% d’ici à 2050 par rapport à 2005.
Source : rfi



Dans la même rubrique