RDC : des bases de la Monusco attaquées à Goma, la mission dénonce « un très grave incident »

26 juillet 2022

Des bases de la Monusco ont été attaquées ce lundi 25 juillet à Goma, dans l’est de la RDC. Des centaines de manifestants ont pris d’assaut notamment deux sites de la mission des Nations unies. Ils ont pu pénétrer à l’intérieur et piller du matériel.

La manifestation a commencé tôt, ce lundi matin. Des centaines de manifestants se sont rassemblés à Goma dans une action de protestation contre la Monusco. La mission onusienne, dans le pays depuis 22 ans, compte aujourd’hui 14 000 casques bleus. Mais les violences dans l’Est du pays continuent, entraînant un mécontentement de la population.

« Ces forces de sécurité devraient travailler ensemble et peut-être changer leur stratégie. Comme ça, peut-être que la situation s’améliorera et cette guerre prendra fin dans notre pays », dit un des manifestants. « Pendant plus de 20 ans, ces forces sont restées dans notre pays, mais leurs actions n’ont donné aucun résultat. Nous voulons que les Nations Unies retirent leurs forces du Congo parce que leur présence n’a rien donné », ajoute un autre manifestant.

La manifestation s’est finalement scindée en deux et a ensuite dégénéré. Les participants ont attaqué le siège local de la Monusco ainsi que sa base logistique. Ils ont escaladé les murs avant de piller les lieux, emportant du mobilier, des équipements, des objets de valeur… Plusieurs agents ont d’ailleurs dû être évacués par hélicoptère.

« Nous sommes en train de faire l’inventaire des dégâts qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliers de dollars, déplore Khassim Diagne, chef adjoint de la mission onusienne. Nous sommes extrêmement préoccupés par ce très grave incident qui d’ailleurs intervient au lendemain de propos hostiles et menaces émis de la part d’individus à l’encontre des Nations unies demandant à ce que l’on quitte la RDC. » On pense par exemple aux propos tenus par le président du Sénat, Modeste Bahati, qui avait demandé à la Monusco de « plier bagages », il y a dix jours.

Le gouvernement a condamné « fermement toute forme d’attaque contre le personnel et les installations de l’ONU ». Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a promis que les responsables seraient « poursuivis et sévèrement sanctionnés ».
Source : rfi



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