Vatican : dans un désir de diversité, le pape François crée 21 nouveaux cardinaux

1er octobre 2023

Le pape François a présidé ce samedi matin 30 septembre une cérémonie de consistoire, au cours de laquelle il a admis dans le collège cardinalice des profils qui viennent de quatre continents. Des nouveaux cardinaux, 21 au total, pour renforcer une image de l’universalité de l’Église voulue par le souverain pontife argentin.

Sous le soleil de la place Saint-Pierre, la robe pourpre des cardinaux attire l’œil. Ils sont 20 nouveaux « princes de l’Église » à avoir reçu des mains du pape François la barrette, l’anneau et une paroisse de Rome qui montre leur lien avec le siège pontifical ce samedi 30 septembre. Le 21ᵉ, un Argentin âgé de 96 ans, recevra sa barrette des mains de l’évêque de Buenos Aires.
Parmi eux, deux Français : Mgr Christophe Pierre, le nonce apostolique aux États-Unis, et Mgr François-Xavier Bustillo, l’évêque d’Ajaccio. Une première pour le diocèse de Corse.
Ces nouveaux cardinaux viennent de 4 continents comme l’archevêque de Juba au Soudan du Sud, Mgr Stephen Ameyu Martin Mulla - qui avait accueilli le pape en février dernier lors de sa visite dans le pays -, celui de Hong Kong, Stephen Chow Sau-Yan, ou encore le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, pour la première fois créé cardinal.
Une Église qui se veut universelle et diverse : « Le Collège Cardinalice est appelé à ressembler à un orchestre symphonique », a expliqué le pape dans son homélie. Un orchestre où chacun est appelé à jouer sa partition : « Une symphonie vit de la composition savante des timbres des différents instruments : chacun apporte sa contribution, parfois seul, parfois uni à un autre, parfois avec tout l’ensemble. La diversité est nécessaire, elle est indispensable », a appuyé François.
Le collège cardinalice compte désormais 242 membres, parmi lesquels 138 ont moins de 80 ans et seront électeurs en cas de conclave.

L’archevêque de Juba, Stephen Ameyu devient cardinal - Portrait
À 59 ans, le Sud-Soudanais prend donc place tout en haut de la hiérarchie de l’Église catholique. En tant que cardinal, il va jouer un rôle de conseiller à hautes responsabilités, et participera également à l’élection du prochain pape.
Si la promotion de Stephen Ameyu atteste de la volonté d’ouverture du pape François, c’est aussi une façon de soutenir son engagement pour la paix et la réconciliation. L’engagement religieux de Stephen Ameyu commence justement au plus fort de la seconde guerre civile soudanaise en 1991, alors qu’il n’a que 27 ans. Il devient prêtre à Torit, la capitale de sa région natale, l’Equatoria Orientale.
Il part ensuite étudier à Rome et consacre sa thèse de doctorat en théologie à l’étude du « dialogue religieux et de la réconciliation au Soudan ». À son retour, il enseigne et fait de la recherche au Soudan du Sud.
Nommé archevêque de Juba en 2019 par le pape François, Stephen Ameyu a accueilli le souverain pontife en février. Lors de la Sainte messe célébrée par le pape au Mausolée de John Garang, face au président Salva Kiir et à son rival Riek Machar, Stephen Ameyu n’avait pas hésité à dénoncer les atrocités commises contre les civils sud-soudanais et la lenteur du processus de paix.
Sa promotion au rang de cardinal est une façon de « prolonger cette visite », selon une source au sein du Vatican, qui souligne l’attachement du pape François au retour de la paix au Soudan du Sud.



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