30ème anniversaire de la conférence nationale du Bénin : Apprentissage démocratique, réformes politiques en attendant un développement intégral

Angelo DOSSOUMOU 19 février 2020

19 février 1990. Entre peur et espoir, la conférence des forces vives de la nation s’est ouverte au Plm-Alédjo de Cotonou et deux semaines après, le rêve de grandeur pour un Bénin non seulement démocratique mais économiquement solide s’est installé. Mais 30 ans après, il n’est pas exagéré d’affirmer que les attentes n’ont pas été comblées. Si au plan de la liberté d’expression, de l’apprentissage du jeu démocratique, il y a des avancées comparativement au régime Marxiste-Léniniste décrié à l’époque, il faut tout de même reconnaître que la politicaillerie a eu raison des enjeux économiques. Ainsi, durant ces trois dernières décennies, la démocratie à la béninoise s’est beaucoup plus résumée à la tenue des scrutins et aux alternances. Mais dans le fond et certainement bon nombre d’observateurs l’ont remarqué, au fil des années, l’animation de la vie politique, les débats de haut niveau perdent de leur intensité et de leur saveur.
Certes, au lendemain de la conférence nationale et avec la première Assemblée nationale de l’ère du renouveau démocratique, les Béninois ont vu des militants, des partis et des députés très engagés et à la limite, démagogues. Mais, cela suffisait au bonheur de certaines populations fières que leur démocratie soit enviée et saluée. Cependant, quand on regarde de près, ce qui devrait être un avantage pour hisser le Bénin plus haut n’a pas toujours eu l’effet escompté ou du moins, le rythme de développement du pays de la première conférence souveraine en Afrique n’a rien d’extraordinaire. Et sans risque de nous tromper, de 1990 à nos jours, l’apprentissage démocratique n’est pas près de finir.
D’ailleurs, depuis 2016, le Bénin vit au rythme des réformes politiques et institutionnelle avec à la clé une révision de la Constitution. Preuve que nous sommes toujours à la recherche de la bonne dynamique politico-sociale pour impulser un développement intégral au pays. Sinon, si au plan économique, il est dit qu’actuellement les indicateurs macro sont au mieux, il faut tout de même reconnaître qu’il y a du travail à abattre pour que la prospérité soit largement partagée.
En définitive, jusqu’ici et après 30 ans de renouveau, la bonne jonction entre une démocratisation plus prononcée du Bénin et son développement socioéconomique n’est pas encore évidente. A l’analyse, plus le climat politique a des faveurs très démocratiques, plus les individus s’en sortent et moins l’Etat central est riche. Apparemment à l’étape actuelle, nous sommes à la phase opposée. Mais, le grand souhait de tous est qu’après 30 ans de tergiversation et de politicaillerie, l’équation plus de démocratie et moins de pauvreté des populations et de l’Etat soit résolue. Et à mon avis, le mieux à faire, c’est d’oublier nos rancœurs, nos positions divergentes et d’œuvrer tous à trouver la bonne direction pour un Bénin qui gagne.



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