62ème anniversaire de l’indépendance du Bénin : Les spécificités d’une singulière célébration

Isac A. YAÏ 4 août 2022

Des innovations, des bouleversements et des soustractions. Au programme des festivités qui d’habitude jalonnent la commémoration du 1er août au Bénin, beaucoup de changements ont été notés cette année. Si un cachet spécial a été donné à la fête nationale non seulement à travers un boulevard plus attrayant mais aussi avec des monuments chargés de symboles, l’histoire retiendra que c’est la première fois, ne serait-ce qu’en ce qui concerne l’ère du renouveau démocratique, qu’un discours n’a pas été prononcé à la veille de la commémoration de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale par le chef de l’Etat en exercice. Evidemment l’avant-veille, l’inauguration de trois monuments sur le boulevard de la Marina a permis au président Talon d’adresser des messages forts à son peuple. Mais, le traditionnel discours de la veille généralement conclu avec l’annonce officielle des prisonniers graciés est visiblement la première phase d’une rupture qui aura marqué l’épisode 62 du Bénin indépendant. D’ailleurs, il en a été de même avec la retraite aux flambeaux qui également se déroulait la veille de la fête nationale. Ce faisant et c’est d’ailleurs là où la Rupture a mis tout le peuple d’accord, une erreur du passé a été définitivement corrigée avec désormais, le dépôt de gerbe au pied de l’obélisque dans les jardins de Mathieu à la mémoire des Béninois dévoués à la patrie.
Au cours du défilé civil, les populations ont aussi, à cette étape, goûté à une spécificité du 62ème anniversaire de l’indépendance du Bénin. Malgré la fin de la Covid-19, il n’y a eu juste qu’un tableau artistique en l’honneur des amazones et la prestation devant la tribune officielle de Kalamoulaï, le talentueux chanteur à la voix de rossignol venu du septentrion. Et, ce ne sont pas les férus du cuir rond qui n’auront pas remarqué que la finale de l’indépendance a été royalement occultée du programme des festivités marquant le 1er août. Reste cependant à savoir si la commémoration de cette année surtout en ce qui concerne les omissions du programme habituel n’est qu’une parenthèse avant un retour à la normale. Autrement, à 62 ans, le Bénin de Patrice Talon aura opéré un virage fort significatif, déjà dans sa manière de célébrer son accession à l’indépendance et pourquoi pas dans sa gouvernance. En attendant le prochain 1er août prochain pour en avoir le cœur net, retour au quotidien pour, cette fois-ci une véritable indépendance sur les plans économique, culturel et politique. Mieux qu’un souhait, c’est une obligation pour un Bénin qui se veut émergent.



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