9ème législature : Les Démocrates démarrent en trombe

13 février 2023

Sur des chapeaux de roue. A peine installés dans leurs nouvelles fonctions d’élus du peuple, avant même l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale, les députés du parti d’opposition Les Démocrates font parler d’eux. « Désormais un autre son de cloche se fera entendre à l’hémicycle », c’est en ces termes que Nourenou Atchadé, dépêché par le parti pour lire à la tribune la déclaration de constitution du groupe parlementaire, a annoncé les couleurs avant de formuler le credo de son groupe politique. « C’est plus que jamais le moment de jouer le rôle d’élus du peuple qui est le nôtre, pour enrayer de notre pays les pratiques malsaines privatives de liberté et de démocratie ». Comme on pouvait s’y attendre, il a décoché des flèches aux pointes bien acérées sur le gouvernement, la Cena et la Cour constitutionnelle et la 8ème législature. Abordant le sujet des détenus dits politiques dont les plus célèbres sont Reckya Madougou et Joël Aïvo ainsi que des exilés dont les têtes d’affiche sont Sébastien Ajavon, Komi Koutché, Léhady Soglo, Valentin Djènontin..., il trace la piste du dialogue politique. « Nous avons le devoir de parler avec le Chef de l’État qui est le père de la Nation, pour une mesure de libération immédiate de nos compatriotes en situation difficile, pour le retour au bercail de nos exilés ».
Bien que parti d’opposition, il reconnaît néanmoins des aspects positifs à la gouvernance de Patrice Talon. « Mon parti...salue avec force la réforme qui a favorisé l’entrée de 28 femmes au parlement pour le compte de cette 9ème législature... J’invite le chef de l’Etat à atteindre au moins la barre de 40 pour cent de femmes dans son prochain gouvernement », a-t-il souligné. En guise de conclusion, il réaffirme la volonté de ses pairs à rester fidèles à leur ligne politique. « Nous comptons jouer pleinement le rôle qui est le nôtre : voter les lois que nous jugeons nécessaires pour le bien-être des populations. Nous contrôlerons les actions du gouvernement pour la transparence et la bonne gouvernance ».
A peine Nourenou Atchade a eu le temps de finir sa déclaration à la tribune de l’Assemblée nationale, la toute première de cette 9ème législature que son collègue, Basile Ahossi fait parler de lui à travers une demande « d’explication » adressée au président du parlement. En se basant sur les informations relayées sur les réseaux sociaux, le député veut avoir le cœur net sur les prétendues prorogations de paiements des émoluments accordés aux députés de la 8ème législature.
Pour enfoncer le clou, c’est Eric Houndété, le président du parti qui s’indigne contre l’installation des suppléants sur le fait que les démissions des titulaires ne devraient pas être acceptées, parce que contraires aux textes. Les opposants privés de la vie parlementaire pendant quatre ans sont décidément résolus à rattraper le temps perdu. En dépit de leur infériorité numérique, ils sont visiblement parés pour faire parler d’eux au cours de cette législature qui ne fait que commencer.



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