A l’épreuve de la réforme du système partisan : La nécessité de la fusion dicte sa loi

Angelo DOSSOUMOU 14 octobre 2021

Voir plus loin que le bout de son nez. Devant l’évidence, l’Udbn de Claudine Prudencio s’est pliée. Dans les toutes prochaines heures, son parti ne fera qu’un avec le Br. Tant mieux. D’ailleurs, dans la perspective des prochaines joutes électorales, une aventure de plus sans l’espoir de réunir les 10% nécessaires pour arracher des sièges à l’Assemblée nationale serait contreproductive. Alors, à l’école du réalisme, Claudine Prudencio et les siens sont vite allés histoire d’exister autrement et de ne pas disparaître complètement. De toute façon, dans ce cas-ci, c’est la réforme du système partisan qui a fait voler en éclat l’esprit individualiste et paternaliste dans l’animation de la vie politique par les partis. Ainsi donc, dans les prochaines heures, Claudine Prudencio épousera, certainement à contrecœur mais en toute objectivité, les idéaux qui se résument aux grands regroupements politiques.
D’ailleurs, pouvoir avec ses militants occuper des fonctions politiques et être positionnés avec la certitude d’être élus dans des circonscriptions électorales, c’est un moindre mal que de perdre lentement mais sûrement le label Udbn. Car, aussi dure qu’est la loi relative à la réforme du système partisan, elle ne finance que les partis qui ont des élus au détriment des menus fretins appelés tôt ou tard à être enterrés au cimetière des partis sans une envergure nationale. Sur ce, au chapitre des partis en danger en tenant compte des exigences de la réforme du système partisan, les militants de l’Udbn viennent d’échapper. D’ailleurs, à la vérité, plus que le nom du parti et des convictions à défendre, ce sont d’abord les intérêts personnels des militants au sommet et pourquoi pas à la base qui sont en jeu. Mais passons.

Prd et Moële-Bénin : l’oracle parlera !

Ce qui importe actuellement après la volte-face de l’Udbn qui s’était jadis refusée de fusionner avec le Br, c’est le destin du Prd de Me Adrien Houngbédji et de Moële-Bénin de Jacques Ayadji. En effet, ces deux partis souffrent du même syndrome que l’Udbn. Alors, à continuer de défier la réforme du système partisan en voulant coûte que coûte garder une identité désormais improductive, ils finiront à la longue par être pris à leur propre piège. Cela suppose qu’après l’Udbn, Moële-Bénin qui continue de résister à l’appel de l’Up et le Prd qui a longtemps boudé le BR doivent revenir à la raison. Autrement et s’ils n’y prennent garde, les législatives de 2023 peuvent devenir de véritables cauchemars. Mais bon, il y a ceux qui font le vœu de mourir les armes à la main et ceux qui voient le mal venir et l’évitent avant qu’il ne soit trop tard.

Ce qui est certain, avec l’imminente fusion du Br et de l’udbn, la conduite des deux autres grands partis de la mouvance présidentielle à savoir le Prd et Moële-Bénin sera fortement scrutée. Dans la même dynamique, il serait intéressant de savoir si les autres partis satellites du camp présidentiel et de l’opposition ont compris la démarche réaliste de l’Udbn. Étant donné que malgré la réforme du système partisan, des partis sans lendemain se sont créés et continuent de naître, le virage du parti de Claudine Prudencio est, sans aucun doute, un signal. Et puisque l’actualité politique tourne autour des démissions de la Fcbe et de la prochaine création du parti de la Nouvelle Alliance, de ce côté-là, l’avenir nous dira si l’opposition est décidée à faire bloc ou à aller en rang dispersé. Dans tous les cas, la mouvance présidentielle consciente que le carrefour de 2023 serait difficile à franchir sans une forte union se met déjà au pas. Quant à l’opposition, elle continue de se chercher. Malheureusement, il est difficile de dire si avant les prochaines législatives, elle comprendra qu’avec la loi sur la réforme du système partisan, les choix sont limités. Seulement, pendant ce temps, la lutte politique continue…



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