Admission dans l’Ordre national du Bénin : Les mérites de Vlavonou et de ses collègues salués par Chabi Talata

Karim O. ANONRIN 18 janvier 2022

La Grande Chancelière de l’Ordre national du Bénin, Mariama Chabi Talata Zimé Yérima, au nom du président de la République, Patrice Talon, a élevé le vendredi 14 janvier au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, plusieurs députés au rang de Grand Commandeur et au rang de Grand Officier. Ceci, conformément à la loi n°2002-17 du 07 février 2007 modifiant l’article 2 de la loi n°94-029 du 03 juin 1996 portant réorganisation de l’Ordre national du Bénin. Plus précisément, le président de l’Assemblée nationale Louis Gbèhounou VLAVONOU est fait Grand Officier de l’Ordre national du Bénin ainsi que quatre députés à savoir le Premier Questeur Boniface Yehouétomè, le député Dominique Atchawé, le Premier Vice-président Robert Gbian et le député Sina Ouningui Bio Gounou Idrissou. En dehors de ces derniers, ce sont 70 autres députés qui ont été distingués comme Commandeurs de l’Ordre national du Bénin. Pour la Grande Chancelière, Mariama Chabi Talata Zimé Yérima, au delà des dispositions légales qui fondent cette décoration, il importe de saluer les réformes constitutionnelles, politiques, électorales, économiques et sociales engagées courageusement par la 8ème législature sous le leadership éclairé du président Louis Gbèhounou Vlavonou. « C’est pourquoi le président Patrice TALON me charge de vous dire merci », a t-elle dit.

(Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration de la Grande Chancelière Mariama Chabi Talata Zimé Yérima)

« ...La vraie raison de ma présence ici, c’est la reconnaissance de la nation toute entière à l’Assemblée nationale du Benin. Je suis donc ici pour la réception de l’ordre national des lucides, vaillants et intrépides représentants de notre peuple épris, d’égalité, de justice et de paix. À la Grande chancellerie, nous avons coutume quand nous recevons des récipiendaires dans nos ordres, de donner les raisons de leurs distinctions d’élévation ou de célébration. Il y a dans cette démarche, un souci éthique de transparence, un devoir pédagogique de modelage des jeunes générations en vue de les amener à s’inspirer du parcours des aînés et aller à leur école. S’agissant de vous honorables députés de la 8ème mandature, deux raisons justifient vos nominations et promotions dans l’ordre national du Bénin. La première émane d’une disposition légale et la seconde du mérite découlant du service éminent et méritoire que vous avez rendu à la nation béninoise sous le régime de la Rupture, des réformes profondes, contraignantes mais nécessaires en vue de l’émergence d’un nouvel ordre, de la naissance d’un nouvel état d’esprit irrigué par la bonne gouvernance, le civisme et le patriotisme.
En effet, la loi n° 2002-17 du 7 février 2007 modifiant et complétant l’article 2 de la loi n°94-029 du 3 juin 1996 portant réorganisation de l’ordre national du Bénin en son article 1er alinéas 3 et 4 dispose, je cite : "Le président de l’Assemblée nationale est élevé à la dignité de Grand officier de l’Ordre national du Bénin dès son entrée en fonction. Alinea 2 : les députés membres de l’Assemblée nationale sont nommés ou promus au grade de Commandeur de l’ordre national du Bénin dès leur entrée en fonction." Et il est aussi ajouté dans le même article que je cite : ‘’si elles sont déjà décorées dans l’ordre à un grade ou à une dignité égale ou supérieure au grade ou à la dignité que leur confèrent leurs fonctions, les personnalités citées ci-dessus sont promues ou élevées dès leur entrée en fonction au grade ou à la dignité immédiatement supérieure". Votre réception dans l’ordre national, honorables députés se justifie d’emblée par ces dispositions légales mais aussi, il faut le rappeler à tous par les hauts faits marquants, les actes exceptionnels, les décisions courageuses et de grande portée politique, socio-économique et culturelle prises par vous sous le leadership du président de l’Assemblée nationale Louis Gbèhounou VLAVONOU. Jamais on n’a vu dans l’histoire de notre pays et de notre démocratie, un Parlement se consacrer, se dédier tout entier à l’unité et à la paix en son sein, la bonne gouvernance, la coexistence pacifique institutionnelle en vue du progrès et du développement de notre pays.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, honorables députés, contre toute attente et contrairement à notre histoire, nos vécus antérieurs, vous avez fait de cette maison nationale, un lieu de vie et de collaboration saine, de travail convivial, fructueux et bénéfique à la nation toute entière. Vous avez, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale et honorables députés, inventé à l’hémicycle une autre manière de servir la nation, un autre style de management qui détonne et contraste avec ce à quoi on nous a habitué ici et ailleurs. Le Parlement de votre temps, parlement dit du recul démocratique, qualifié de Parlement monocolore, traité de caisse de résonance de l’exécutif est pourtant paradoxalement le Parlement qui n’a jamais rien attendu de concret. Jamais ! Rien réclamé à qui que ce soit avant de faire son devoir pour voter les lois. Votre mandature a été et reste celle des hommes et des femmes qui ont fait le choix de servir la nation dans une adhésion collective au combat de tous pour l’émergence de notre pays, sa dignité et son respect. Vous avez monsieur le Président de l’Assemblée nationale, honorables députés, tourné le dos aux manoeuvres dilatoires et anti progressistes, aux contestations stériles, aux critiques et querelles sans fin, aux violences verbales nuisibles à la productivité et à l’efficacité des institutions, le Parlement s’est majoritairement engagé dans la voie de la construction consensuelle, responsable et durable de notre pays. Consciente du fait qu’on ne peut construire, développer ensemble une nation, un pays si on ne partage les mêmes visions, les mêmes ambitions et les mêmes stratégies, votre institution a fait le choix conscient et assumé de ne pas être un contre pouvoir nocif et toxique, un champ perpétuel de batailles où s’affrontent des intérêts personnels et égoïstes mais un espace pacifique de soutien, de contribution à la construction de la nation dans le don, le dépassement et le sacrifice de soi, l’abnégation, le civisme, l’amour profond et sincère de notre pays et de son peuple. Monsieur le Président, on dit qu’on ne réinvente pas la roue mais si la Démocratie en était une, j’estime que vous l’avez réinventée au Bénin en officiant les faces sombres embarrassantes, gênantes, honteuses qui empêchaient de voir ce qu’elle est de bienveillante, de bienfaisante, d’apaisante au sein de l’hémicycle et dans le pays tout entier. Vous avez donné à voir qu’on peut décider de changer, de s’améliorer, de se parfaire et parvenir à s’engager résolument dans cette voie sans se laisser distraire par les fatalistes, les pessimistes, les alarmistes d’ici et d’ailleurs. C’est pour tout cela, pour toutes ces qualités, à l’heure du bilan comme c’est le cas aujourd’hui, qu’au niveau de la Grande chancellerie, on se rend compte que vous avez soulevé les montagnes, bouché la jarre trouée, réalisé ce qui jusqu’ici semblait impossible sur plusieurs plans. C’est pour cette raison qu’après vous avoir nommés et promus dans l’ordre national, le Grand Maître de l’ordre, le Président de la République Patrice TALON me charge personnellement de vous dire merci. Merci pour vos précieuses contributions aux défis que notre pays a relevés, au progrès qu’il accomplit de jour en jour grâce à vous honorables députés. De fait la constitution d’un pays, c’est sa loi d’orientation, de régulation et de gestion du vivre ensemble. C’est donc un outil de travail et de développement qui nécessite par moment des réajustements en fonction des contextes, des nouveaux défis et besoins de notre pays. Notre constitution longtemps fétichisée et figée dans le temps pour des raisons basses et inavouables a été de façon courageuse révisée, actualisée et contextualisée par votre mandature. Cet exploit inédit des députés de la 8eme législature met désormais à la disposition de notre pays un instrument d’auto gestion répondant à nos problèmes actuels de progrès, de justice, de sécurité de bonne gouvernance et de solidarité. Du fait de votre sens élevé du devoir dans l’unité et la convergence de vue, le peuple béninois vous doit un ensemble d’avancées notamment l’organisation d’élections groupées en vue d’une gestion saine et rationnelle de nos ressources, la création de la Cour des comptes dans un souci de transparence et de bonne gouvernance, la création du Conseil de sécurité et de décence dont l’existence est une nécessité de notre sous-région menacée par le terrorisme djihadiste et la piraterie maritime, la reconnaissance et la revalorisation de la chefferie traditionnelle dans une dynamique globale de visibilité de notre pays et sa riche culture, la reconnaissance de l’existence des inégalités du genre dans le vote de lois en vue de leur correction progressive, la relecture des textes protégeant la fille et la femme au Bénin. Le pays vous doit aussi honorables députés, le vote de lois stratégiques, déterminantes et indispensables à l’assainissement de nos pratiques politiques et socioéconomiques. Il s’agit entre autres du code électoral, de la charte des partis politiques, du statut de l’opposition, du code des marchés publics en République du Bénin, de la loi organique sur la Cour des comptes, de la loi portant code des investissements en République du Bénin, de la loi portant modernisation de la justice, de la loi portant protection de la santé des personnes, de la loi sur la biosécurité, du code de l’admnistration territoriale en république du Bénin, du code général des Impôts...etc. Mais ce qui vous singularise plus et que la nation vous reconnaît encore ce jour, c’est votre noble et humble inclination à donner l’exemple. Pour vous, il ne suffit pas de voter des lois visant la promotion de la bonne gouvernance, il faut en donner l’exemple, il faut en être l’exemple. C’est pourquoi au niveau de la gouvernance de l’institution parlementaire, la nation salue vos efforts de gestion rationnelle, participative, concertée et transparente à travers la création d’une cellule d’audit interne de l’Assemblée nationale, la mise en place effective des organes de passation de marchés publics, la création de la Commission administrative paritaire de l’Assemblée nationale, la création de la Télévision Hémicycle, la création de la Cellule focale genre de l’Assemblée nationale. Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, honorables députés, la liste des faits et actes méritoires de votre mandature ayant permis à notre pays d’aller de l’avant est longue. Nous ne pouvons les énumérer tous dans le cadre de cette cérémonie de décoration, c’est pourquoi nous avons retenu quelques uns. Je sais qu’il n’a pas été toujours facile dans les projets ou entreprises communes d’atteindre spontanément sur toutes les questions, le consensus. Chacun a certainement connu des moments de conflit intérieur, de lutte avec soi même...cette décoration est la reconnaissance de la nation pour les sacrifices consentis par vous tous ici et aussi une invitation à maintenir le cap... »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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