Affaire Dangnivo : Dakpè Sossou interpelle le gouvernement

Karim O. ANONRIN 26 avril 2017

Le député Dakpè Sossou, élu sur la liste Forces Démocratiques Unies (Fdu) dans la 18ème circonscription électorale vient d’introduire une question orale avec débat au gouvernement. Ceci, pour en savoir plus sur l’avenir du procès des présumés assassins du sieur Urbain Pierre Dangnivo, cadre du ministère de l’économie et des finances et membre du Parti social démocrate (Psd) porté disparu depuis 2010 au grand désarroi de ses proches et de sa famille. Plus précisément, le député Dakpè Sossou souhaite que le gouvernement vienne dire à la représentation nationale quand est-ce que ledit procès démarré en 2015 sera-t-il rouvert pour situer les responsabilités dans cette affaire. Aussi, le député Dakpè Sossou, souhaite-t-il connaître l’identité du corps exhumé le 27 septembre 2010 à Womè dans la Commune d’Abomey-Calavi et supposé être celui de Urbain Pierre Dangnivo, avant d’être démenti par la suite. Enfin, pour l’élu de la 18ème circonscription électorale, il est à craindre que cette affaire soit considérée comme un secret d’Etat au risque d’être classée. Il n’a pas manqué de rappeler dans sa question orale, l’évolution de cette affaire depuis la disparition de l’intéressé jusqu’au procès de 2015.
(Lire ci-dessous l’intégralité de la question orale avec débat du député Dakpè Sossou sur le procès de l’affaire Pierre Urbain Dangnivo)

Question orale avec débat au gouvernement
Objet : Evolution du procès de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo
Courant février 2010, Pierre Urbain Dangnivo, membre du Parti Social-Démocrate (PSD), a révélé des scandales financiers au Bénin, notamment la fameuse affaire Icc-Services dans laquelle l’ancien président de la République, Yayi Boni, aurait été mis en cause.
Le mardi 17 août 2010, alors qu’il sortit, Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère de l’économie et des finances, originaire de l’Arrondissement de Sè, Commune de Houéyogbè, n’a pu rejoindre sa famille. Jusqu’à nos jours, il est difficile au peuple béninois de se prononcer avec certitude sur son enlèvement ou sur son assassinat.
Dans cette condition mystérieuse, la douleur reste plus forte principalement au sein de la famille Dangnivo qui réclame son fils. Des protestations montèrent sans cesse de toutes les couches sociales et continuent de s’exprimer par des manifestations diverses et dans la rue, hommes, femmes, individuellement ou collectivement ; en un mot, tout le pays se met debout pour exiger que les autorités chargées de la sécurité des personnes et des biens ; c’est-à-dire le gouvernement fasse diligemment et correctement son travail pour retrouver sain et sauf le disparu.
Dans cette foulée, un corps qu’il est impossible de déterminer qu’il est celui de Pierre Urbain Dangnivo, a été exhumé en présence du Procureur de la République de Cotonou, des membres du comité de crise mis en place par les autorités et de représentants des syndicats, le lundi 27 septembre 2010. Ce cadavre reposait dans une fosse creusée dans la maison d’un charlatan.
Entamé cinq années plus tard ; c’est-à-dire en 2015, le procès de la disparition dudit cadre du ministère de l’économie et des finances, peine à faire la lumière sur la disparition ou l’assassinat de ce disparu dans des conditions non élucidées.
Pour mémoire, il faut retenir que le procès avait commencé par le déballage du présumé assassin du sieur Pierre Urbain Dangnivo et son présumé complice qui ont rejeté d’assumer la responsabilité de la mort de Dangnivo alors qu’ils avaient reconnu lors de l’instruction avoir assassiné ce cadre de l’administration centrale.
Mais contre toute attente, ils ont, par la suite, rejeté leur première déposition en affirmant que, sous torture, ils ont fini par accepter d’assumer la responsabilité de cet assassinat. Ils ont même mentionné le nom de plusieurs autorités qui leur ont promis d’assumer la responsabilité de la mort de Dangnivo contre de l’argent.
En février 2015, un des présumés assassins, sieur Alofa Codjo Kossi, s’évada de la prison civile de Missérété. A l’audience qui a suivi son évasion, Alofa Codjo Kossi, après qu’il soit retrouvé au Togo voisin, révéla : « Ils m’ont déposé à la frontière du Togo et m’ont donné 50.000 Fcfa pour fuir ».
Suspendu à la demande de la partie civile qui avait soulevé une exception d’inconstitutionnalité, le procès tant attendu pour élucider les conditions de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, n’est plus jamais ouvert.
La représentation nationale demande au gouvernement de fournir des réponses claires aux questions ci-dessous afin d’éclairer l’opinion publique sur cette affaire ténébreuse qui a trop duré :
1) Jusqu’à quand la réouverture du procès de la disparition de Dangnivo ?
2) L’évolution de ce dossier ne prend-elle pas l’allure de la gestion d’un secret d’Etat ?
3) Quel est le citoyen dont le corps a été exhumé le 27 septembre 2010 ?
Porto-Novo, le 24 avril 2017
Député Dakpè SOSSOU



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