Affaire Icc-Services : Les déballages de Tégbénou, Akplogan et de Constant Amoussou

La rédaction 19 décembre 2018

Au 2e jour du procès Icc-services à la Criet à Porto-Novo, la cour a eu droit à une série de révélations. Guy Akplogan accuse l’ancien président Boni Yayi d’être à l’origine de la crise de liquidité. Emile Tégbénou détaille une affaire de plus de 27 milliards Fcfa qui auraient été pris à son domicile. Des noms d’autres personnalités, comme Nicaise Fagnon sont également cités au cours des dépositions.

Guy Akplogan : « Icc n’a jamais été en impayé (…) »
La Cour : il semble ressortir de votre interrogatoire hier qu’aucune autorité administrative ne vous a interdit la poursuite de vos activités financières de collecte de l’épargne, de crédit et de placement au moment où vous cherchiez à formaliser votre existence légale à travers la demande d’un agrément. Vous continuez de maintenir cette position ?
Oui monsieur Président

Je voudrais vous rappeler que déjà le 19 janvier 2009 deux communiqués signés du ministre de l’économie et des finances Soulé Mana Lawani dont les contenus sont les suivants et visiblement à votre adresse :
1er communiqué, je cite : « il m’a été donné de constater la création et l’ouverture anarchique dans nos villes et campagnes des institutions dites de microfinance. Je rappelle aux promoteurs de ses institutions que l’exercice de l’activité de microfinance est subordonné à une autorisation préalable du ministre de l’économie et des finances. Par conséquent, j’invite ces différents promoteurs à se rapprocher de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées dont les bureaux sont situés au 4e et 5e étages de l’immeuble CODEL sis à côté de l’intendance militaire dans la rue de la Cena pour s’informer des conditions requises pour leurs formations. Par ailleurs, j’invite les populations à une plus grande vigilance et leur demande de n’effectuer leurs épargnes et crédits qu’auprès des institutions de microfinance régulièrement autorisées par mes services pour l’exercice de leurs activités. »
2e communiqué de la même date et du même signataire : « il est demandé à toutes les structures de microfinance autorisées exerçants sur toute l’étendue du territoire national de faire figurer sur leurs enseignes les références de leurs autorisations d’exercice de l’activité de microfinance. En tout état de cause, les institutions qui n’exécuteront pas ces prescriptions s’exposeront aux rigueurs de la loi »

Mr Guy AKPLOGAN, le 19 Janvier 2009, avez-vous suivi ces communiqués sur les ondes de la radio nationale ORTB ?
Non Mr le président, je n’ai pas suivi.

Ni vous, ni vos co-accusés ?
Je n’ai pas eu ces informations.

Veuillez nous situer sur les périodes où vous auriez donné 2 millions, 5 millions, 223 millions au Coordonnateur de la Cellule pour les faits qui ne sont pas encore connus par les uns et les autres ?
C’était en 2009 M. le président

Est-ce que vous pouvez expliquer à la cour, le mécanisme de fonctionnement de cette tontine à l’américaine ?
La tontine américaine est un placement d’argent. Le client vient souvent par l’intermédiaire d’un parent, ou d’un individu qui est dans le système. Ce dernier se présente à nos guichets et demande à faire un type de placement. Les agents lui donnent une fiche de contrat et en retour, il paye les sous liés au contrat à la caisse contre reçu. Le contrat est établi et prend effet à partir de la date de signature.

Ce n’est pas encore clair, allez-y avec un exemple.
Si le client opte pour un contrat de 150.000 f, nous lui donnons une fiche de contrat qu’il signe après avoir payé les sous à la caisse pour avoir un reçu. Après la signature du contrat, il doit revenir trois mois après pour retirer 60. 000 f. Le contrat fonctionne sous forme de contrat de perpétuité fonctionnelle par rapport à l’agence. Le contrat est lié à un client. Il est mentionné sur le contrat avec cachet que le client est passé et le rendez-vous est donné pour trois mois plus tard prendre encore 60.000 F Cfa. A la quatrième fois, il finit son contrat. Cela voudra dire qu’en un an, le client qui signe un contrat de 150.000 f en capital a un intérêt de 240.000 F Cfa et il reprend son argent.

Sur 150.000 f combien gagnez-vous en un an ?
Nous courons pour travailler dans n’importe quel type d’activité de manière à avoir à échéance les 60.000 f à remettre au client. Moi j’ai effectué à l’époque beaucoup d’activités notamment les BTP et consorts ainsi que dans le commerce. Nous avons de quoi faire prospérer nos activités à chaque fois.

Je vous repose la question. Sur 150.000 Fcfa, combien gagnez-vous en un an ?
Cela dépend de ce qu’on a après avoir payé le client, ça varie selon la rentabilité. Par exemple si je vais à Dantokpa pour payer du maïs venus du Nord que je revends. Ça varie.

Lorsque vous signez un contrat, c’est qu’avez des obligations. Lorsque vous récupérez les fonds issus de ces contrats qui sont investis dans des secteurs qui ne vous rassurent guère, comment faites-vous alors face aux obligations ? Si vous investissez et que vous n’avez pas le bon retour, comment allez-vous faire face à vos obligations contractuelles ?
On avait un contrat de partenariat avec une Ong Gires à l’époque qui était une sorte de garantie. Mais ce cas n’est pas arrivé.

Pourquoi n’aviez-vous pas fait un partenariat avec une agence d’assurance agréée ?
Je n’avais pas eu ce réflexe

Les agents d’assurances ne sont pas venus vous faire des propositions pareilles ?
Oui en 2009, beaucoup sont venus et nous avions fait des souscriptions. Une compagnie d’assurance était venue.

Vous avez une police d’assurance ?
Je crois que nous avions souscrit à deux agences, mais c’était en 2009.

Avec la crise, la compagnie d’assurance est-elle revenue vers vous pour assumer ses obligations ?
Non, ils ne sont pas venus. En plus de cela, tous nos bureaux ont été saccagés pendant qu’on était en prison. Jusqu’à présent, je n’ai plus en ma possession aucun document de référence.

La tontine à l’américaine que vous évoquez comme la seule activité qui vous permet de gérer votre structure a un mode de fonctionnement particulier. Celui-là qui consiste à payer les intérêts des épargnants par les souscriptions des tout derniers. L’histoire a retenue quelques cas, mais qui malheureusement ont connu une crise comme la vôtre. Nous avons le cas de Charles Pondzi, de Bernard Madoff et la situation en Côte-d’Ivoire avec la structure dans laquelle vous avez travaillé. Laquelle structure a été interdite d’activité. Est-ce que ces divers cas ne vous amènent pas à comprendre que cette crise qu’avez connue en 2010 était prévisible ?
Non monsieur le Président. L’activité principale d’Icc n’était pas le placement au départ. En tant qu’informaticien de gestion, j’ai commencé d’abord par l’informatique. Et comme je l’ai eu à enseigner dans presque toutes les grandes écoles, à partir d’un clavier d’ordinateur mort, on peut arriver à s’installer convenablement en tant que structure avec des agents à payer. C’est sur la base de l’informatique que je me suis permis d’entrer. Quand j’ai fait la déclaration, j’ai dit prestation informatique. Dans toute prestation informatique, il y a la formation, la vente, et beaucoup d’activités. Je me suis basé sur ça. Dans toutes mes actions informatiques, il y a la formation, il y a la vente. Comme j’ai vu des confrères qui était dans la tontine et l’épargne et qui ont fait des dépôts en tant que gestionnaires dans une structure connue de la place, j’avais beaucoup plus mon assurance que mon activité principale qui est l’informatique.

Monsieur Guy Akplogan ce qui vous est reproché, ce ne sont pas vos activités originelles mais votre glissement sur le terrain bancaire, sans être couvert par un agrément. La belle preuve est qu’avec la masse des épargnants, vous étiez dépassés.
En fait, on n’était pas en impayé. Icc n’a jamais été en impayé Monsieur le Président.

Vous aviez suivi le Ministre d’Etat hier qui a parlé de crise de liquidité.
Je ne suis pas politique. Je suis beaucoup plus chrétien croyant fervent céleste. Je passais tout mon temps notamment les week-ends avec la délégation pastorale. Mais mon frère Tégbénou Emile était avec eux. Je veux dire qu’on aille demander au chef de l’Etat Boni Yayi de répondre à cette question-là.

Pardon
Je vous en prie. Je demande qu’on pose cette question au Président Yayi Boni parce que tout le temps c’était avec Tégbénou que ça travaillait. Mieux, de ce côté, il avait des sorties de fonds que mon frère avec qui je suis ensemble ne me disait. Alors, la mise en place de sa structure qui sert de forage, avec une implantation de forage à Glo et consorts et les marchés de forages qu’on avait et qui faisaient rentrer beaucoup de sous, c’était avec sa couverture. Au moment de la crise, moi je craignais pour ma vie. Je n’ai pas assez de temps pour aller aux sorties politiques. Quand on me dit qu’il y a eu manque de sous, je dis non. On n’a jamais eu de problème de ressources pour payer les clients. La belle preuve, avant qu’on fût déjà en prison on nous a fait comprendre que c’est avec Hélicoptère qu’ils sont descendus dans la maison de monsieur Tégbénou pour sortir des conteneurs qui étaient encastrés. Quand j’entends dire que c’était 27 milliards francs CFA, je ne peux pas comprendre qu’on me dise qu’on ait manqué de sous pour payer. ICC services n’a jamais manqué de sous pour payer ses clients. J’ai demandé à Me Gbaguidi qui était toujours avec nous de nous aider faire connaitre nos idées pour que nous puissions faire des règlements. Quand on nous a amenés vers l’AJT, j’ai chanté la même chanson. J’ai fait sorti un algorithme que j’ai élaboré.

Pourquoi vous renvoyez la cour à poser certaines questions qu’elle vous pose au Président Yayi Boni ?
Je crains pour ma vie tout le temps. Je ne pensais pas me présenter devant une cour comme ça pour parler. Quand je vois la manière dont m’a arrêté. J’étais à une réunion avec ma fille ainée. Il y avait des stagiaires parmi nous. Quand on m’a passé une bande d’annonce pour dire que les responsables d’Icc sont demandés à une séance de travail avec le ministre de l’intérieur que je ne connaissais pas. Pour moi, c’est peut-être pour assurer la sécurité et continuer le travail ne serait-ce que pour rembourser et liquider la partie placement de nos activités. Mais, une fois là-bas, je n’ai plus retrouvé ma liberté jusqu’à aujourd’hui. Il a fallu que Me Gbaguidi sorte pour démontrer à la télé ce qui se passait pour que dans la même semaine je me sois retrouvé à Kandi. Au regard des conditions, je voyais ma mort. On m’a fait sortir de la prison civile de Cotonou à 5h du matin pour que je puisse me retrouver à Kandi à 22h avec escale à Djougou. J’ai refusé de descendre pour pisser parce que c’était pour la première fois qu’on me mettait une cagoule, un gilet pare-balle avec menotte de Cotonou pour Kandi. Je me suis senti très mal. Combien de fois je n’ai pas crié à Kandi ? Qu’on veut me tuer, je ne savais pas ce que je faisais à Kandi. Et c’est par trois fois qu’on m’a envoyé à Kandi. La première fois j’ai fait quatre ans et demi (éclat en sanglots).
Maître Gbaguidi  : Monsieur le président, c‘est assez difficile. Je ne souhaiterais pas que nous continuions et que l’accusé fonde en larmes. Si tant est-il que vous pouvez lui permettre de se reprendre on pourra écouter quelqu’un d’autre ou alors s’il y a des observations à faire on le fera. Je ne pense pas que dans cet état psychologique qu’on puisse encore obtenir quelque chose de lui. La vérité est difficile à chercher. Il faut être dans un état assez prompt pour pouvoir s’exprimer.

Merci Me Gbaguidi. Je voudrais, avant de vous revenir, au nom de la cour dire au sieur Guy Akplogan que s’il éprouve n’importe quelle difficulté à aborder des pans de la vérité de l’exprimer lui-même à la cour. Il ne sera pas contrarié. Nous n’allons pas, parce que un accusé est au bord des sanglots, nous empêcher d’aller vers la vérité. Nous prendrons tout le temps. Nous sommes là pour ça.
Monsieur Guy Akplogan, êtes-vous en disposition de continuer sur cette lancée ou bien vous demandez un temps de soufflement ?
On peut continuer Monsieur le président

Vous avez la certitude ?
On peut continuer

Vous parlez de 24 milliards de francs Cfa
Non, vingt-sept milliards

Vingt-sept milliards entreposés dans des conteneurs mais qui ont été enlevés par des hélicoptères. C’est sur l’ordre de qui ?
C’est la commission d’enquête. C’est Tégbénou qui m’a donné l’information.

C’est monsieur Tègbènou qui vous a donné l’information ?
Oui monsieur le président
Monsieur le ministère public, Monsieur la défense, mesdames et monsieur les conseillers occupant autant pour la défense que pour la partie civile, est ce que vous trouvez que c’est convenable que sur ce point précis le sieur Emile Tègbènou puisse être interrogé. Ça nous permettra un peu de répondre à la préoccupation de Me Gbaguidi (…). L’accusé Guy Akpogan a évoqué ce point. Mais n’est pas en mesure d’apporter plus de précisions à même de nous lancer dans les débats.

Emile Tégbénou évoque une affaire de milliards Fcfa
Tégbénou : Monsieur le Président, je voudrais demander qu’on m’explique les choses en langue fon (…). Ma société de forage a beaucoup de machines. Lorsque les petites sociétés ont de difficultés et n’arrivent pas à répondre aux commandes, elles se rapprochent de moi pour sous-traiter avec que je puisse y répondre. C’est ce qui fait que j’ai une paire de machines au Bénin qui travaille, une paire à Lomé. J’ai aussi une machine appelée Hydroflac qui fait le pompage pour les forages qui n’ont pas connu un véritable succès. On m’a sous-traité des marchés de forage à Ouaké. Ils me doivent encore 18 millions de francs Cfa (…).

Vous aurez le temps de parler. Le seul point sur lequel on voudrait que vous interveniez, c’est l’affaire de 27 milliards de francs Cfa.
Ces activités m’ont permis d’avoir beaucoup d’argent à la maison. J’ai 5 coffres-forts chez moi. C’est une machine qui a fait rentrer un coffre-fort (…). Un marché que j’ai gagné à Lomé qui m’a amené à venir retirer 200 millions et il me restait 27 milliards 50 millions de Francs Cfa. Une première fois, le Chef de l’Etat d’alors m’a fait appel. Mes collaborateurs étaient déjà arrêtés. Je ne savais pas. Je me suis rendu dans sa maison et il m’a demandé de me retourner d’abord et qu’il me fera appel après. La seconde fois qu’il m’a appelé, c’est une semaine après. Il m’a dit de venir tôt et je me suis rendu chez lui au Palais. C’est de là que je suis détenu jusqu’à ce jour. Il m’a été demandé d’aller au commissariat central pour faire une déclaration sur l’affaire Icc services. J’ai été arrêté et ils ont pris les clés de mon coffre- fort et les clés de mon domicile. C’était un total de 61 clés. En ce temps j’ai bénéficié de 3 convocations : une à Calavi et deux à Cotonou avant d’être déposé à la Prison civile de Cotonou. En ce moment, tous mes enfants étaient encore chez moi. On me faisait régulièrement de l’extradition jusqu’à ce que j’aie été amené au Commissariat central de Porto-Novo. C’est le commandant Worou qui m’y amenait.

La Cour : Monsieur Tégbénou Emile, vous aurez le temps de tout dire. Nous avons un seul point sur lequel nous vous avons fait intervenir. Revenez sur le point et conservez les autres idées sur lesquelles vous allez revenir après. En ce qui concerne les noms, évoquez-les pour nous permettre de savoir qui peut être invité ou entendu. Ne soyez pas dans l’anonymat.
Merci, M. le président. Quand ils m’ont emmené du commissariat central, il y a avait à la commission le Commissaire Adjovi, Barnabé Adounsiba, Dieudonné Lissagbé de la Bef, le commandant Mohamed Saké. Avant de quitter le commissariat avec la commission, ils m’ont porté une cagoule et mis dans un véhicule. Je ne sais pas où ils voulaient m’amener. Ils m’ont porté de cagoule et m’ont amené chez moi. Ce sont les pleurs de mon enfant Rachelle qui m’ont permis de savoir que j’étais chez moi. Mon enfant est venue ouvrir le portail. Ils m’ont fait asseoir dans ma paillote. Avant que nous ne démarrions, ils m’ont demandé les clés et je leur ai répondu que c’est à la greffe. Je rappelle que c’est mon garde de corps qui leur a dit que je ramène de l’argent à la maison. Dans la paillote, deux militaires étaient à côté de moi. Ils ont par la suite ouvert toutes mes chambres. N’ayant pas trouvé les clés de mes coffres forts, ils sont allés chercher un soudeur pour l’ouvrir. J’étais déjà en prison quand ils sont venus en hélicoptère sur le terrain qui est à côté de ma maison. Je ne sais pas ce qu’ils sont allés faire chez moi.

Est-ce qu’ils ont ramassé selon vous les 27 milliards 50 millions de Fcfa ? Quelle a été la suite ? Etes-vous revenus au commissariat central ou ailleurs ?
Quand ils ont pris les sous, il y a au moins 4 véhicules de police. Les policiers s’étonnaient de ce qu’un individu puisse disposer autant d’argent chez lui à la maison. Arrivé au Commissariat central de Porto-Novo, ils m’ont laissé dans le véhicule. Ils sont montés pour échanger avec le commissaire. A leur descente, on a pris la direction de Cotonou. J’ai été reconduit à la Prison civile, tard dans la nuit. (…)

Adjovi Pépin était le commissaire central de Porto-Novo. Avez-vous le nom du soudeur qu’ils ont requis ?
Le soudeur n’est pas loin de ma maison. C’est lui a confectionné les grilles de ma maison. Il a également construit la boutique de ma femme à Glo. Je ne me rappelle plus son nom. Je peux l’avoir après renseignements.

L’intervention de Tégbénou nous a permis de savoir ce qui s’est passé au sujet des 27 milliards 50 millions de Fcfa. Me Kassa à la parole.
Me Kassa : j’ai eu la malchance d’être l’avocat des victimes à la dernière des assises au terme de laquelle le dossier a été renvoyé. J’avais constaté une mascarade judiciaire. Je faisais partie de ceux-là qui pour que le dossier ne soit pas clos. J’ai été incompris. Il a fallu un petit incident pour que votre cour connaisse le dossier. Je me rends compte que je n’étais pas dans l’erreur. Je voudrais demander à votre cour de convoquer tous les membres des différents comités mis sous pieds à titre de témoins ou de sachant, qu’ils soient à notre disposition jusqu’à la fin de ce procès. L’avantage est qu’il n’y aura plus d’exilés parmi eux ou de subordination de témoins non plus. C’est trop facile que des gens vous narguent après un enrichissement illicite et illégal comme celui-ci. Je leur ai dit qu’ils feront les frais. Ma préoccupation c’est de convoquer tout ce monde-là afin qu’ils soient à notre disposition (…)

La cour voudrait rassurer de ce que le Procureur Spécial a déjà noté tous les noms cités par Tégbénou pour que ceux-là soient convoqués. Si la lumière peut provenir d’eux, c’est ici que nous allons voir ladite lumière.

Guy Akplogan
La Cour : Combien de véhicules aviez-vous donné aux autorités béninoises ? N’ayez pas de craintes. Lâchez !

En termes de don de véhicules aux autorités, moi Guy Akpogan je n’en ai pas fait. Ça peut-être des agents à moi. C’est à la télé que j’ai vu par exemple que Dohou Clément a fait des dons de véhicules à des gendarmes. Je n’en étais pas informé. Si c’est par rapport à ce type de don, je n’étais pas associé. J’ai eu de mal à retrouver certains agents comme Clément Dohou. Parce qu’ils étaient déjà avec des autorités à un moment donné. Moi je ne suis pas politique. Donc c’est dans la fédération que je prends en compte ces clients. Un contrat est en contrainte d’exécution fonctionnelle. Quand je prends le contrat d’un client, c’est par rapport à une seule agence. Si le contrat est venu vers moi et est enregistré dans ma base de données, je répondrai. Mais si le Chef d’agence prend sur lui la responsabilité pour donner un contrat à un client, il va répondre. C’est pour ça que dans l’algorithme de résolution que j’avais remis à Me Gbaguidi, j’avais bien spécifié que pour résoudre, il faut convoquer chaque chef d’agence. On va croiser toutes les données pour sortir une liste des déposants d’Icc-services. Mais on ne nous a pas permis cela. Mieux, on est allé ramasser tous nos ordinateurs.

Donc la structure Icc elle-même que vous dirigez n’a donné aucune voiture ?
En tant que Icc, j’ai dit hier que j’ai fait un don. Mais par rapport aux institutions de l’Etat, ça peut être Tégbénou ou quelqu’un d’autre.

Donc chaque membre a pris son indépendance en ce qui concerne les dons envers les autorités ? Il y a une autorité qui prend cinq millions par semaine.
C’est quand j’ai amené un consortium d’hommes d’affaires. Il y en a un parmi eux qui voulait prendre le marché de l’Aéroport de Tourou. On nous a confié au ministre des transports d’alors, Nicaise Fagnon. Chaque vendredi, je crois qu’il avait au moins 5 millions qui allaient vers lui. Une ou deux fois, moi-même je suis allé le lui remettre dans son bureau à Cotonou.

On peut retenir que Fagnon Nicaise, ministre au moment des faits prenait 5 millions par semaine et que Monsieur Akplogan est allé le lui remettre une ou deux fois dans son bureau. Pendant combien de mois ?
Deux mois au maximum

C’est à votre initiative ?
Il nous appelait. Et une fois, j’ai dû envoyer mon chauffeur.

Pourquoi il demandait si tant d’argent ?
Je ne saurai le dire monsieur le Président. Je crois que c’est par rapport au marché qui devrait revenir à nos partenaires. Si j’entre dans mon ordinateur, je vous donnerai toutes les informations. On ne sort pas un franc de Calavi si ce n’est pas mentionné. Si j’avais accès à ma base de données, je vous donnerai mes informations.

Par rapport à votre maison, c’est effectivement les matelassiers ou autre chose en ce qui concerne le bruit que vous avez entendu ?
Pendant que j’étais à Kandi, il y a une autre maison. J’appelle ça maison blanche. C’est une maison qui est dans la Zoca où il y a eu des voleurs qui sont entrés. J’aurais appris qu’ils ont cassé les coffres forts. Je n’ai pas pu vérifier.

Il y a avait combien dans le coffre-fort ?
Je ne saurai le dire. C’était mon cabinet où je restais. Nous avions atteint un niveau à Calavi avec un payement de 150 millions au moins par jour.



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