Affaire tentative d'empoisonnement de Boni Yayi : Le rapport du Fbi tel que présenté aux autorités béninoises

Angelo DOSSOUMOU 17 avril 2013

L’affaire tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat est de retour. Dans une correspondance en date du 16 avril adressée au garde des sceaux, Reckya Madougou, l’ambassadeur des Etats-Unis au Bénin, Michael A. Raynor a, en réponse à la demande d’assistance technique des autorités béninoises, officiellement transmis le rapport du laboratoire du Bureau Fédéral d’investigation (Fbi) sur l’analyse des médicaments qui devraient servir à empoisonner le président Boni Yayi. Ainsi, selon l’analyse dudit rapport faite par un spécialiste, les produits contiendraient : le cisatracurium qui est un curare qui induit une paralysie de la musculature. C’est un neuro-toxique destiné à bloquer les muscles (blocage des synapses), entraînant une impossibilité de respirer (cyanose). D’après le spécialiste, on observe en général une phase hallucinatoire qui affecte les sens, le jugement et la coordination motrice. Aussi, il y a des substances laxatives qui entraînent d’abord un phénomène de déshydratation, puis un blocage des reins. Ce phénomène potentialise le curare qui n’est plus éliminé par les reins, ne laissant plus aucune chance de survie à la victime.

Dans les médicaments analysés, il a été également découvert la psilocine et la psilocybine qui sont des tryptamines aux effets psychédéliques. Dans la nature, elles se présentent toujours ensemble, avec une prédominance de la psilocybine. Lorsque la psilocybine est ingérée, elle est métabolisée en psilocine, qui agit alors sur les récepteurs de sérotonine dans le cerveau dont l’activité est affectée. Bref, les analyses effectuées par le Fbi sur les médicaments confirment le caractère mortifère des substances. Et après ledit rapport sur les médicaments devant servir à empoisonner le président béninois, il se tient, dès ce jour à Paris une audience pour savoir si oui ou non la France va exécuter les mandats d’arrêt international lancés par le Bénin contre les présumés commanditaires de cet empoisonnement et qui ont trouvé refuge en France. Les jours à venir vont permettre aux uns et aux autres d’être fixés sur le sort réservé à l’homme d’affaires Patrice Talon particulièrement recherché par la justice béninoise dans ce dossier qui visiblement est loin d’être rangé aux oubliettes.



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