Après la crise post-électorale : Cap sur le développement

Arnaud DOUMANHOUN 28 mai 2019

Sortir des sentiers battus. Parfaites, elles ne l’ont pas été, au mieux, elles furent la cause des plus grosses turbulences traversées par le navire Bénin depuis l’avènement du renouveau démocratique. Pourtant, les élections législatives de 2019 sont bel et bien terminées. La 8e législature a pris son envol et il faut s’y faire. Pour paraphraser le professeur Ibrahim Salami, on aurait dit qu’il vaut mieux une dictature de la loi, que celle basée sur du néant. Qu’on soit de la mouvance ou d’un courant contraire, il est une évidence que les lois portant charte des partis politiques et code électoral ont servi vaille que vaille à l’organisation du scrutin du 28 avril, ceci à juste titre, car tout est régi par la loi dans un Etat de droit. Que le procès fait à l’encontre des dispositions de ces différentes normes soit fondé ou non, l’histoire retiendra que les législatives de 2019 ont eu lieu dans un cadre législatif conséquent. La majorité a réussi à dicter sa loi à une minorité qui n’a pas été à la hauteur du défi. Mais puisqu’elle est immuable, principe essentiel de tout système démocratique, on comprend aisément cette assertion du professeur Salami, qui a une préférence pour la dictature de la loi : « On peut regretter la dictature des textes mais la dictature des textes est encore meilleure que la dictature tout court qui n’est fondée sur aucun texte ». C’est dire que les victimes d’aujourd’hui, minoritaires, peuvent travailler pour gagner une majorité et inverser la tendance. On ne parlerait d’ailleurs que de la bonne santé de la démocratie béninoise.
Ne pas aller à cette école, faire preuve de sagesse, considérer que ce n’est qu’une bataille de perdue et non la guerre, c’est manquer de vision. Pourquoi mettre le cap sur la déstabilisation d’un pays épris de paix et surtout que l’on aspire à diriger. D’aucuns disent bien souvent, à raison, qu’on peut reculer pour mieux sauter. C’est donc le cœur meurtri que nombre d’observateurs voient cette opposition continuer à naviguer à vue, sans poursuivre le débat sur les questions essentielles notamment celle relative à leur existence juridique qui est toujours d’actualité aux fins de faire le carton plein pour les élections locales. La plus grosse aspiration d’un peuple, c’est son mieux être.
Et c’est sur ce terrain que le président Patrice Talon va encore marquer de gros points et pourraient revenir de plus belle au-devant de la scène, pendant que des acteurs en manque d’inspiration, se réclamant d’une prétendue opposition continuent à sombrer. C’est quoi l’opposition à un régime ? En principe, c’est celle des idées, une alternative pour le même idéal, l’intérêt du peuple. Pourquoi veut-on mettre à genou un peuple qu’on estime aimer, pour lequel on ferait toutes sortes de sacrifice ? Faire l’apologie de la violence, inviter des investisseurs étrangers à mettre un embargo sur le Bénin, c’est une approche suicidaire pour la survie de ce courant politique. ‘‘La patrie d’abord’’. Tel devrait être le leitmotiv de tout bon citoyen encore plus est de ceux qui ont pour vocation la gestion de la cité. Tournons la page et écrivons une nouvelle histoire, n’arrêtons pas la marche de ce peuple qui consent au quotidien de lourds sacrifices pour sa survie.



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