Après les querelles fratricides de la présidentielle : L’heure de la réconciliation dans les grandes alliances ?

Arnaud DOUMANHOUN 30 mars 2016

L’heure est au bilan dans les différents états majors des partis ou alliances de partis politiques. Après la bataille de la présidentielle qui a sérieusement éprouvé la plupart des chapelles politiques, elles doivent aujourd’hui travailler pour leur survie. L’Alliance nationale pour la démocratie (And) et les Forces démocratiques unies (Fdu) figurent en bonne place sur cette liste de formations politiques qui se retrouvent lézardées à cause de l’élection présidentielle. Comment recoller les morceaux pour un repositionnement au niveau de l’échiquier politique national au terme d’une débauche d’énergie aux côtés de leurs différents porte-étendards dans la bataille pour la Marina ? A moins que les leaders de l’And et des Fdu ne s’approprient cet adage populaire qui dit : ‘’ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise’’, l’on pourrait assister dans les tout prochains jours à des réunions de crise en leur sein pour sauver ce qui reste de l’héritage commun. Une chose est sûre, le temps est favorable à ces retrouvailles entre les amis d’hier. Il faut rappeler qu’en ce qui concerne l’And, les leaders étaient partagés entre les candidats Sébastien Germain Ajavon, Patrice Talon et Lionel Zinsou. Mais, entre les deux tours de la présidentielle, les soutiens de Talon et de Ajavon se sont retrouvés dans la coalition de la rupture. Les députés Cyprien Togni, Justin Agbodjèté, Jacques Yampabou et Valentin Aditi Houdé sont désormais dans le camp de la rupture tout comme Barnabé Dassigli. Mais, pour cette réconciliation à l’And, la grande incertitude sera Octave Houdégbé qui est le seul leader de cette alliance à avoir soutenu Lionel Zinsou. Ce ne serait donc pas une surprise de voir l’And retrouver sa cohésion et prendre un nouveau départ sur le terrain politique. Ceci serait d’ailleurs une prouesse pour cette alliance qui, lors de sa première participation à un scrutin législatif, a réussi à décrocher cinq députés.

Nago et Dakpè Sossou
Du côté du professeur Mathurin Coffi Nago et des Forces démocratiques unies (Fdu), le même scénario peut se produire. Après une bataille très âpre dans le Mono, l’un pour Ajavon et l’autre pour Patrice Talon, le professeur Nago et le maire de Lokossa, Dakpè Sossou, ainsi que l’honorable Alexis Agbélessessi ont fini par travailler pour la rupture. Et quand les intérêts convergent au cours de la bataille politique, le groupe peut se reconstituer si tant est que les leaders entendent poursuivre le chemin ensemble. Une réconciliation n’est donc pas exclue au sein de l’And et des Fdu. Ces acteurs peuvent taire leurs divergences pour un come-back dans l’animation de la vie politique. Les Unionistes aussi doivent saisir l’occasion de leur rapprochement avec la coalition de la rupture pour consolider les liens. Avec la perspective d’une participation à la gestion du pouvoir dans les tout prochains jours, l’Union fait la nation (Un) a intérêt à retrouver son bloc. C’est un défi pour la survie de ce regroupement politique qui, a tant fait rêver les Béninois. Et même si, de leur côté, ce ne serait pas aussi facile que ça, l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) peut toujours essayer d’emprunter ce chemin de la réconciliation pour les mêmes objectifs. Car, de la capacité des alliances politiques à colmater les brèches, dépendra en grande partie leur avenir et leurs capacités à faire face aux défis du Nouveau départ.



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