Bernard Houngnibo, Chef du SIR Ouémé-Plateau de la Douane : « Au Sir/Op, mieux que par le passé, les réformes produisent des résultats excellents »

La rédaction 31 janvier 2019

Au front pour la mobilisation des ressources au profit de l’Etat, la Douane Béninoise multiplie les performances sous le régime du Nouveau départ. Aux commandes dans l’Ouémé-Plateau, pour la lutte contre la fraude, l’officier des douanes Bernard Houngnibo, chef du Service d’Interventions Rapides desdits départements parle des prouesses de son unité, la collaboration avec Bénin Contrôle SA et des perspectives.
Quelle est la mission dévolue au Service d’Intervention Rapide Ouémé-Plateau et avec quelles unités collaborez-vous au niveau de ces deux départements ?
Le service d’intervention rapide Ouémé-Plateau est une unité de répression qui couvre deux départements à savoir l’Ouémé et le Plateau. Elle dispose donc d’un effectif de 40 hommes à peu près répartis en esquade qui ont pour rôle ou tâche la circulation dans les deux départements afin de réprimander et d’amener les contribuables indélicats à payer les recettes d’impôts.

Au-delà de cette fonction de répression, à quelles autres tâches le Sir/Op s’adonne-t- il ?
Notre rôle spécifique, c’est la répression. Nous allons en appui aux unités douanières, aux recettes situées à l’entrée des frontières. Il y a la recette de Kraké, la recette de Dja, la recette d’Igolo, de Kétou, Pobè, les postes de Ponton, Mèdédjonou, etc.
En termes de performances, est-ce que le Sir/Op parvient à atteindre les objectifs qui lui sont fixés par la direction générale des douanes ?
Nous n’avons pas un objectif précis en terme comptable. En fait, c’est un service qui est chargé d’obliger les usagers à aller accomplir les formalités douanières. Il n’y a pas un quota. Nous sommes chargés d’appuyer les unités à travers la répression contre les usagers indélicats afin qu’elles recouvrent le quota qu’on leur a assigné. Pour le département, par exemple en cette année 2019, nous avons comme objectif de performance de mobiliser plus de 14 milliards Fcfa. Alors, pour mobiliser les 14 milliards, il faut un gendarme derrière les usagers et les unités de répression pour obliger tout le monde à aller faire les formalités. Voilà notre quota s’il faut parler ainsi. Le quota de tout le monde dans les deux départements, est le nôtre.

Êtes-vous satisfait des actions et performances réalisées ?
En 2018 par exemple, nous avons fait 826 affaires contentieuses d’un montant global de 222.653.070 f CFA. C’est à dire que tous ceux qui n’ont pas pu faire les formalités douanières une fois au niveau des frontières et qu’on arrive à choper sur le périmètre, c’est eux qu’on amène. Voilà ce que ça a donné : 826 affaires contentieuses. On appelle affaire contentieuse, l’individu qui a amené une marchandise non déclarée. On le contraint à faire le dédouanement. En 2017, nous avons fait une affaire contentieuse à hauteur de 982 pour un montant global de 313.597.000 f CFA
Devrions-nous interpréter la baisse des chiffres de 2017 par rapport à ceux de 2018 comme une baisse de performance ?
Pas du tout, ce n’est pas une baisse, mais plutôt le résultat d’une prise de conscience progressive des usagers. Peut-être qu’on ira un jour à des statistiques plus basses. C’est notre souhait.

Est-ce que les réformes au niveau du secteur douanier ont impacté votre département ?
Oui ! Aujourd’hui mieux que par le passé, les réformes produisent des résultats excellents et meilleurs. Les reformes douanières ont véritablement impacté la douane en général. Parce que vous ne manquez pas de savoir que aujourd’hui il y a la Société Bénin contrôle SA, avec qui nous collaborons étroitement. Nous travaillons en symbiose pour mieux évaluer les marchandises. Bénin Control SA nous permet d’apprécier à sa juste valeur les marchandises. Donc c’est l’une des réformes phares qui ont contribué à la performance des recettes douanières.

Sont-elles donc porteuses de bonnes perspectives ?
C’est le moment de saluer le Président de la République, son excellence Patrice Talon, le ministre des finances, et surtout le Dg des douanes Sacca qui ont su encore une fois formater l’administration des douanes dans la perspective du renflouement des caisses de l’État. Surtout au niveau de la direction où il y a une jeune équipe dynamique, des cerveaux véritablement pensants pour l’amélioration tant en matière de recette qu’au niveau du personnel, toute une panoplie de reformes qui ont contribué à la performance de l’administration des douanes.
Les douaniers sont pour la plupart perçus comme des corrompus. Avec la gouvernance du Président Talon, est ce que cette perception a toujours sa raison d’être ?
Honnêtement, sous Talon, plus question d’affirmer que la corruption est de règle à la douane, parce qu’il y a tellement de mécanismes qui permettent aux douaniers et aux usagers de travailler sans corruption. Avec Bénin Contrôle SA par exemple, pour faire tes formalités, on te dit exactement ce que tu dois payer et tu te présentes devant le receveur des douanes. Où se trouve la corruption ? Toutes ces réformes nous obligent à la dématérialisation et à une vision claire de ce que l’usager doit payer à partir de ses marchandises importées. Du coup, plus de réseau de corruption. La dématérialisation et le mécanisme d’imposition réunis doivent nous amener à la corruption zéro, parce que si tu paies régulièrement tes droits de douane, quand est-ce que tu auras le temps d’ajouter les dessous de table ? Alors, c’est ça les grandes reformes mêmes. C’est à dire, tu as ta marchandise, tu es parti à Bénin Contrôle SA, on évalue la marchandise, et tu sais avec précision ce que tu dois payer régulièrement. Ce n’est pas le copinage entre le douanier et l’usager. À partir de là, qu’est-ce que tu vas donner ? C’est vrai qu’il y a des brebis galeuses parce qu’il y a des gens qui veulent toujours feinter, qui veulent toujours frauder, qui ne veulent pas se mettre en règle.

Ne sommes-nous pas dans un système d’apprivoisement du douanier ?
Les douaniers ne souffrent pas. Parce que le douanier a toujours son salaire et ses primes. Il est rémunéré à la juste valeur de ce qu’il a accompli. Sous Talon l’actuelle douane est celle des performances avec des chiffres record. Mêmes les usagers, tout le monde sait que aujourd’hui il y a Bénin Contrôle SA et il faut passer par là avant de pouvoir payer ses droits de douane.
Réalisée par Adrien TCHOMAKOU



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