Budget général de l’Etat, gestion 2023 : Alassane Seïdou, Salimane Karimou, Benjamin Hounkpatin et Jean Michel Abimbola ont planché

21 novembre 2022

La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale, a reçu quatre membres du gouvernement au Palais des gouverneurs à Porto-Novo le vendredi 18 novembre 2022. Ceci, dans le cadre de l’étude en Commission du projet de budget général de l’Etat, gestion 2023. Il s’agit du Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Alassane Seïdou, qui est allé défendre un projet de budget de 64 milliards Fcfa pour son département ministériel, du Ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean Michel Abimbola, qui a défendu un projet de budget de 48 milliards Fcfa, du Ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, qui a défendu 165 milliards Fcfa et du Ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, qui a défendu un projet de budget de 165 milliards Fcfa.

Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique : 63.571.118.000 Fcfa

De la présentation faite par le Ministre de la sécurité publique et de l’intérieur, Alassane Seïdou, à la Commission budgétaire du Parlement, on note que la prévision budgétaire du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique pour l’année 2023 s’élève à la somme de 63 milliards 571 millions 118 mille Francs CFA contre la somme de 59 milliards 853 millions 766 mille 284 Francs CFA pour le compte de l’année 2022 en cours, soit un accroissement de 6,18%. Les dépenses ordinaires prévues s’élèvent à 51 milliards 626 millions 356 mille Francs CFA et les dépenses en capitale se chiffrent à la somme de 11 milliards 944 millions 762 mille Francs CFA. Au total, le projet de budget exercice 2023 du ministère de l’intérieur s’articule autour de 5 programmes majeurs que sont : Pilotage et soutien aux services ; le programme sécurité publique ; le programme protection civile, le programme affaires intérieures et le programme Gestion intégrée des espaces frontaliers. Selon Alassane SEIDOU, ce « budget va permettre de réaliser des infrastructures, de construire et d’équiper des commissariats. Il va aussi nous permettre de recruter les agents de Police, les former et les positionner sur différents fronts. Ce budget va également nous permettre d’équiper en général la Police surtout en matériel roulant et au ministère de fonctionner ». La présentation faite par le ministre a aussi pris en compte la mise en œuvre des recommandations faites par les députés pour l’exécution du budget exercice 2022 du ministère. On retient que plusieurs de ces recommandations ont été mises en œuvre notamment : la dotation de la commune de Ouèssè d’un dispositif de sécurité pour juguler les braquages ; la mise à disposition de moyens roulants notamment de motos au profit des commissariats de chefs-lieux de commune ; l’élargissement du champ d’action de l’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC) pour faire face aux nouveaux défis ; l’électrification des commissariats ...etc.

Ministère du tourisme, de la culture et des arts : 48.409.392.315 Fcfa

Le projet de budget du ministère du tourisme, de la culture et des arts pour l’année 2023 s’élève à 48.409.392.315 Fcfa. Il est réparti en dépenses ordinaires à hauteur de 7.178.697.977 Fcfa et les dépenses en capital représentent 41.230.694.338 Fcfa. Comparativement au budget en cours d’exécution, le projet de budget du ministère a connu un accroissement de 0,39%.
Pour les actions à mener avec ledit budget, elles sont spécifiques aux domaines d’intervention du département ministériel à savoir le tourisme, la culture et les arts. Ainsi, dans le domaine du tourisme, il est prévu la poursuite des travaux de réhabilitation et d’aménagement des couvents Vodoun dans le cadre du projet Route des couvents Vodoun, la poursuite des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures à Ouidah ainsi que le complexe Marina, les travaux d’aménagement et d’entretien des produits touristiques existants, la poursuite de la mise en place du système des statistiques du tourisme et du développement d’un compte satellite expérimental de tourisme au Bénin, l’intensification des actions de valorisation des sites, attraits touristiques et leurs voies d’accès, le démarrage des travaux de construction du Musée international de Vodoun.
Au plan de la culture, il est prévu la poursuite de l’inscription des biens et éléments sur les listes du patrimoine mondial, la promotion et la diffusion du patrimoine immatériel, la mise en œuvre des dispositifs et des mesures inscrites dans la nouvelle loi portant protection du patrimoine culturel, la dynamisation de la coopération muséale et la circulation des biens patrimoniaux, la dématérialisation de l’accès des populations aux ressources documentaires et au service de lecture publique, la redéfinition de la carte nationale de la lecture publique, l’appui à la construction et à la mise en service du centre de formation aux métiers de la percussion de Mèdédjonou à Adjarra et temple musical Djibril Sagbohan. la poursuite de la mise en œuvre du plan de sécurisation du parc W, la réalisation d’infrastructures dans les parc Pendjari/W, le démarrage des travaux de construction de village de vacances Club Med, la poursuite des travaux de construction du Musée des rois et des Amazones du Danhomè (MuRAD) ainsi que la réhabilitation des palais royaux, la poursuite des travaux de construction du nouveau palais du Roi de Nikki et de l’arène de la Gaani, l’opérationnalisation effective des classes culturelles, le démarrage de la construction des arènes culturelles, le démarrage de la construction du Centre pluridisciplinaire de développement des arts, l’élaboration de l’Avant-projet sommaire (APS) et Avant-projet détaillé (APD) du centre des danses, du conservatoire de musique et des centres de formation dans les domaines des arts plastiques, de théâtre et du cinéma, la structuration des filières professionnelles et économiques et des mécanismes de financement du secteur culturel et artistique.
Entre autres chantiers envisagés, il y a la création du Quartier culturel de Cotonou (QCC), la construction du Musée d’arts contemporains de Cotonou (MACC), la création du Centre Franco-Béninois, la construction de la villa de type Albertine.

Ministère de la santé : 125.785.961.000 Fcfa

Le projet de budget élaboré par le ministère de la santé pour l’année 2023 est de 125.785.961.000 Fcfa contre 98,100 milliards en 2022 soit une augmentation de 28 milliards par rapport au budget de 2022 correspondant à une hausse de plus de 28 %. Il s’inscrit dans le cadre de la réalisation des objectifs du Plan national de développement 2018-2025, du Plan national de Développement sanitaire du Ministère de la Santé et des grandes orientations du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2016-2021. Il est articulé autour de trois programmes budgétaires :Le pilotage et soutien aux services du Ministère de la Santé ; prévention et sécurité sanitaires ; l’offre et l’accès aux soins de santé. Le budget du Ministère de la Santé se décompose comme suit :
 fonctionnement : 79,320 milliards y compris les salaires
 investissement : 46 ,460 milliards
Pour quelques activités phares du budget 2023 en dehors des activités de poursuite de la mise en œuvre du plan de riposte et de gestion de la pandémie de la COVID-19, il y a entre autres le recrutement de 980 agents de santé qualifiés, le recrutement de 416 agents de santé communautaires qualifiés et de 3741 relais communautaires, la pré-insertion de 200 médecins, 200 infirmiers et sages-femmes et 300 aide-soignants, le renforcement de la capacité de production des écoles et instituts de formation des infirmières et sages-femmes, le démarrage du programme de délégation de compétences pour améliorer l’offre de soins : mise en place d’un programme spécial de formation de courte durée (6 mois) des médecins généralistes pour l’acquisition de compétences en chirurgie, pédiatrie, gynécologie obstétrique et le renforcement de capacités des infirmiers et sages-femmes d’Etat en aide-chirurgiens, dialyse, anesthésie-réanimation, soins palliatifs entre autres, l’octroi de bourses de formation diplômante aux médecins et paramédicaux, l’acquisition de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine de toutes catégories confondues et des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action pour les formations sanitaire, le renforcement de la prévention et de la prise en charge des fistules obstétricales et des femmes victimes de Violences Basées sur le Genre, la gestion des épidémies (choléra, rougeole, fièvre hémorragique à virus lassa, méningite) et la couverture sanitaire des grands événements (pèlerinage, exercice de simulation) , l’appui à la prise en charge des cas graves de paludisme dans les hôpitaux publics et privés (dotation en 2600 kits), la poursuite de la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles et transmissibles, la mise en œuvre de la politique nationale de la santé communautaire dans l’ensemble des communes concernée, l’acquisition de 853 kits Xpert pour le diagnostic de la tuberculose, l’acquisition des ARV et réactifs et les besoins réels en intrants VIH pour l’année 2023, l’acquisition des vaccins pour le Programme élargi de Vaccination et le Hadj, la mise en œuvre du Projet de Renforcement du Système de Santé axé sur l’amélioration de la Santé de la Mère, de l’Enfant et la Nutrition au Bénin, la poursuite de la construction du Centre hospitalier de référence de rang régional à Abomey-Calavi, l’achèvement de la construction de l’hôpital de zone et des six centres de santé dans la Commune de Tchaourou, pour ne citer que celles-là.

Ministère des enseignements maternel et primaire : 165 510 000 Fcfa

Le projet de budget du ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp) pour l’exercice 2023 est évalué à la somme de 168 618 709 000 FCfa contre 139 360 142 000 FCfa en 2022, soit une hausse de 29 258 567 000, correspondant à un taux de 20,99%. Ce budget est composé de dépenses ordinaires pour 159 757 627 000 FCfa et de dépenses en capital pour un montant de 8 861 055 000 FCfa. Les dépenses ordinaires comprennent les dépenses de personnel évaluées à 121 964 306 000 FCfa contre 91 069 062 000 FCfa en 2022 ; les achats de biens et services établis à 15 627 808 000 FCfa contre 12 019 069 000 FCfa au titre des crédits ouverts en 2022. Quant aux dépenses de transferts, elles sont estimées à 22 165 510 000 FCfa contre 22 900 844 000 FCfa par rapport à l’exercice de cette année. Les dépenses en capital sont fixées à 8 861 085 000 FCfa contre 13 371 167 000 FCfa, soit une baisse de 4 510 082 000 FCfa. Cette diminution est due, renseigne la note de présentation du ministre Salimane Karimou, à l’absence des ressources extérieures à cause de la clôture actuelle des projets à financement mixte. Au titre de la gestion 2023, deux anciens projets cofinancés figurent au Programme d’investissements publics (Pip) du Memp. Il s’agit du Programme de construction et d’équipement d’écoles primaires dans le département de l’Atlantique, Japon Phase VI (Japon VI) et du Programme « Un élève sous un toit, une classe et un maitre pour l’enseignement primaire » de la Banque islamique de développement (Bid) Bid 4. De même le Memp a prévu d’opérer un transfert d’un montant de 5 184 000 000 FCfa aux communes pour les constructions et/ou réfection d’infrastructures scolaires ainsi que les équipements. Les quatre nouveaux projets inscrits au Programme d’actions du gouvernement (Pag) 2021-2026 à savoir : le Projet de renforcement de la qualité des enseignements au primaire (Preqep) ; le Projet de construction, réhabilitation et d’équipement des infrastructures administratives scolaires (Pcreias) ; le Projet de construction et d’équipement de salles de classe dans les écoles primaires publiques en République du Bénin, phase VII (Japon VII) et le Projet de construction et d’équipement des salles de classe dans les écoles maternelles et primaires (Pces-Emp) n’ont bénéficié au total que de 500 millions dans le budget 2023.
Le ministre signale que le Programme de construction et d’équipement d’écoles primaires dans le département de l’Atlantique, Japon Phase VI (Japon 6) avait déjà réceptionné toutes ces infrastructures prévues mais bénéficie en 2023 d’une dotation sur le budget national pour conduire le processus de transfert de ressources à l’Agence pour la construction des infrastructures du secteur de l’éducation (Acise) et de suivi de la réalisation des infrastructures sociales prévues au Pag. De même, le projet Bid 4 qui est également arrivé à son terme a bénéficié d’une dotation en 2023 pour apurer ses dettes, informe le ministre Salimane Karimou.



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