Budgétaires ministériels exercice 2020 : Abimbola défend 30 milliards FCFA, Seidou 44 milliards et Quenum 17 milliards FCFA

Karim O. ANONRIN 26 novembre 2019

L’étude en commission du projet de budget général de l’État, exercice 2020 se poursuit à l’Assemblée nationale. Dans la journée de ce lundi 25 novembre 2019, ils étaient 3 membres du gouvernement à venir défendre chacun le projet de budget de son département ministériel devant la Commission budgétaire du Parlement présidée par le député Gérard Gbénonchi. Il s’agit du Garde des sceaux, Ministre de la justice et de la législation, Séverin Quenum qui a défendu une allocation budgétaire de 17.319.988.276 Fcfa pour l’année, du Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Alassane Seidou, qui a présenté un projet de budget de 40 44 milliards 256 millions 650 mille FCFA et du Ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean Michel Abimbola, qui a expliqué les projets à réaliser au cours de l’année 2020 avec 30 milliards 105 millions Fcfa. Après son passage devant la Commission budgétaire du Parlement, chaque Ministre s’est prêté aux questions de la presse parlementaire.

(Lire ci-dessous les déclarations des ministres concernés
Sévérin Quenum, ministre de la justice et de la législation

« …Je sors d’un exercice classique et nécessaire. Les députés viennent de m’écouter sur le projet de budget du département de la justice et de la législation pour un montant de 17.319.988.276 Fcfa. Il s’agit d’un budget qui est en accroissement de 8,7% par rapport à celui de 2019 et qui nous permettra d’affronter les défis assignés pour l’exercice 2020. C’est un budget de conviction parce que ça nous permet d’aller un peu plus en avant par rapport aux résultats de l’année en cours. Par exemple, nous envisageons voir s’améliorer le sort des mineurs en conflit avec la loi, voir s’améliorer l’accès des justiciables à la justice, voir s’améliorer les performances de la justice pour la rendre plus efficace. En cela, ça prend en compte le renforcement des capacités des Magistrats, des Greffiers et de tous les acteurs de la chaîne judiciaire. Nous envisageons également opérationnaliser un certain nombre de formations judiciaires notamment les chambres administratives. Nous avons en vue d’améliorer le sort des détenus dans nos prisons parce que la prison doit avoir un visage humain. Ceux qui sont dans nos prisons sont des personnes dont les droits fondamentaux doivent être préservés. Nous allons progressivement vers l’installation de nouvelles prisons, mais ce qu’il nous faut faire aujourd’hui pour améliorer l’efficacité du service public de la justice, c’est d’investir dans l’informatisation pour la délivrance des actes judiciaires. Les services rendus par la justice seront donc informatisés pour permettre à nos compatriotes de ne plus être obligés de se déplacer pour aller vers les juridictions, sièges de leurs lieux de naissance. Ce sera l’œuvre du Centre national de casiers judiciaires en rapport avec le ministère du numérique et de la digitalisation.
Les députés ont surtout parlé de l’opérationnalisation d’une meilleure efficacité de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) qui est l’instrument qui fait reculer les délits et crimes économiques en ce qui concerne les deniers de l’Etat. Ils s’y sont vraiment intéressés. Les crédits seront mis en place pour permettre à cette juridiction d’être vraiment opérationnelle et d’assurer sa mission. La représentation nationale se sent très préoccupée et engagée aux côtés du ministère de la justice pour l’accomplissement de sa mission et il faut leur en savoir gré. Je voudrais par ce canal les remercier pour les efforts qu’ils font et l’intérêt qu’ils portent au service public de la justice… »

Alassane Seidou, Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale

« …Le montant du ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale est de 44 milliards 256 millions 650 mille Fcfa. Il est important de préciser que sur les 44 milliards 256 millions 650 mille Fcfa, 35 milliards FCFA vont directement aux Communes à travers le Fonds d’appui pour le développement des Communes (Fadec). La marge du fonctionnement, comme vous le constatez, est trop faible. Nous, nous sommes chargés du développement local et de la gouvernance locale. Quant aux grands projets, il s’agit d’améliorer la qualité des services au niveau local ; c’est-à-dire les services rendus aux populations au niveau des administrations territoriales, au niveau des préfectures. Il s’agit aussi de réaliser au niveau des Communes, des infrastructures qui vont améliorer les conditions de vie des populations notamment les centres de santé, les écoles, les pistes rurales ; des infrastructures qui ont un impact direct sur les populations.
Il faut dire que le montant des ressources affectées aux Communes est stationnaire parce que nous avons plusieurs rubriques au niveau du Fadec. Nous avons le Fadec investissement non affecté et le Fadec investissement affecté. Ce que je viens de dire pour les 35 milliards Fcfa concerne le fonctionnement et le Fadec fonctionnement non affecté. Il y aussi d’autres ressources qui sont envoyées par l’Etat au niveau des Communes que nous appelons Fadec investissement affecté et ces ressources viennent par le truchement des ministères sectoriels comme le ministère de la santé pour la réfection des centres de santé, la construction des centres de santé, le ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle pour la réfection des collèges dans les villes à statut particulier comme le ministère des enseignements maternel et primaire. Lorsqu’on met ensemble toutes ces ressources, on peut dire que l’Etat fera encore plus en 2020.
Les députés étaient tout à fait d’accord avec tous les efforts qui ont été faits par le gouvernement. Ils sont d’accord par ce choix de l’État d’améliorer la qualité de vie des populations à la base. Les députés ont exprimé une préoccupation relative à la délimitation des unités administratives qui est une prérogative de notre ministère. Mais nous avons un bras technique qu’est l’institut géographique national (IGN) qui doit nous accompagner dans cette mission là. Au cours de l’année 2020, nous allons commencer par travailler sur ce secteur… »

Jean Michel ABIMBOLA, Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts

« …Je voudrais remercier la presse parlementaire et dire également que c’est avec une grande joie que je reviens dans cette maison, pour faire cette séance avec d’anciens collègues. Le projet de budget du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts pour 2020 est de 30 milliards 105 millions Fcfa. C’est un budget assez consistant qui devrait nous permettre de pousser un peu plus loin, l’ambition du Chef de l’État et du Gouvernement de mettre le tourisme au cœur de l’économie béninoise, de faire du tourisme alimenté par la culture et les arts, le deuxième pilier de l’économie nationale après l’agriculture. Nous allons avec ce budget qui est essentiellement à 85%, un budget d’investissement, atteindre les objectifs clairs sur les projets phares qui sont en cours, relativement à Ouidah avec un musée, une Marina que nous voulons créer au niveau de la porte du non-retour, une station balnéaire au niveau de Avlékété, sur Abomey avec un musée de l’épopée des Amazones et des rois du Danxomè, à Ganvié avec la réhabilitation de la Cité lacustre, à Kétou avec le Palais royal, à Nikki avec le Palais royal et une nouvelle arène pour la Gaani sans oublier les projets massifs de formation dans les professions du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et de guidage pour avoir les professionnels les plus aguerris. Il y a également d’autres projets qui sont la mise en œuvre des classes culturelles pour permettre à nos enfants de s’initier très tôt aux arts et à la culture (…) Nous sommes persuadés que nous allons réaliser un taux de consommation honorable en 2020 pour que chaque Béninois puisse commencer par se rendre compte du potentiel inestimable que notre pays a en la matière.
Cela fait des années que je connais le site du ’’Dur combat d’Atchoukpa’’. Ces sites qui ont un potentiel historique et touristique dans notre pays, nous en avons des dizaines, voire des centaines. L’Etat ne peut pas tout faire en même temps. Depuis trois ans maintenant, nous sommes dans une dynamique où nous voulons d’abord nous concentrer sur certains centres qui vont avoir une offre pour appeler la demande. C’est à partir de là que nous allons commencer par alimenter les autres sites. C’est d’abord aux collectivités locales de valoriser les sites qui sont sur leurs territoires. Il est important que dans les Plans de développement communal (PDC), nous puissions retrouver cela. Ça voudrait dire qu’à Atchoukpa dans la Commune d’Avrankou, on a conscience que c’est important et c’est à partir de là que le Gouvernement pourrait identifier, documenter et faire de ce site, un site à potentiel national et international.
Avec les députés, nous avons partagé la joie d’échanger entre sachants. Nous sommes préoccupés par le développement de notre pays. Les députés nous ont donné beaucoup de conseils. Ils nous ont donné une énergie, un sens de la réussite qui devrait nous porter pour que nous puissions relever ce défi essentiel pour que d’ici une année voire une année et demi, chacun de vous, hommes des médias, puisse assurément dire que le Bénin a véritablement un potentiel touristique et culturel qui permettra d’enrichir notre pays. Le touriste qui vient dans un pays, qu’il soit de l’intérieur ou de l’extérieur, ne met pas son argent à la banque. Il l’injecte directement à la base. Le tourisme est un indicateur de développement dans un pays. Le jour où nous aurons une arrivée massive de touristes, ça veut dire que le Bénin a atteint un niveau de développement considérable… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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