Candidature à la présidentielle de 2021 : Fcbe : l’option des primaires chez les cauris et ses limites

Angelo DOSSOUMOU 12 janvier 2021

Un idéal démocratique. La voie royale pour, en principe, taire les divergences et consolider les rangs au sein d’un parti avant d’aller à la conquête du pouvoir d’Etat. Comme dans les grandes démocraties, la Fcbe a pris le pari de bien faire les choses dans l’optique de la désignation du candidat du parti à la présidentielle d’avril prochain. Ainsi, pour départager les prétentions en ses rangs, des primaires sont prévues et déjà, huit candidats sont annoncés. Entre autres, Paul Hounkpè, le Secrétaire exécutif national de la Fcbe aura à découdre avec Théophile Yaou, Idrissou Bako, Soumanou Djimba, Aboubakar Yaya etc. Maintenant, quelle qu’en soit la formule, les primaires au Bénin, c’est une expérience pas encore évidente. En effet, depuis l’ère du renouveau démocratique, ce sont les leaders ou présidents des partis qui décidaient de tout. Au mieux, les décisions se prennent sous couvert du Bureau exécutif national mais toujours au profit du président fondateur ou de ses choix. Avec la réforme du système partisan, cet état de chose devrait être corrigé et les militants avoir un regard et des voix sur la vie du parti. Alors, ce serait tant mieux si la Fcbe, même si ce n’est qu’au niveau du Bureau exécutif national, y parvient.
Car, depuis les années 1990, la pratique des primaires démocratiques n’a jamais véritablement réussi à prospérer au Bénin. Ceci, certainement parce qu’à l’étape de notre marche démocratique, elle n’offre pas encore toutes les garanties d’une symbiose autour du gagnant des primaires. Evidemment, incapables de s’accorder sur les critères de désignation, il faut s’imaginer le désastre que pourraient engendrer les primaires où tous les prétendants ne jurent que par leur candidature à la course à la Marina. Dans tous les cas, les militants de la Fcbe ne perdent rien à essayer l’option des primaires. Mais ils devront, à coup sûr, démontrer à l’occasion, leur capacité à éviter les pièges de la division. Seulement, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Primaires, facteur parrainages !
En plus, dans un contexte électoral particulier, l’aspect du parrainage est un paramètre non négligeable. Cela suppose qu’il ne servira à rien d’aller aux primaires et de faire bloc derrière un candidat qui serait incapable de réunir les 16 parrainages nécessaires pour valider sa candidature à la Cena. Du moins, il n’est pas dit que les formulaires des parrains seront signés et envoyés aux partis sans la mention du ticket présidentiel. Alors, auquel cas, la Fcbe devrait tenir compte de l’éventualité des réticences si le candidat titulaire est un tel plutôt qu’un autre. Au Bénin, malgré la réforme du système partisan, les détails sociologiques sont encore importants dans la vie et l’engouement autour d’un creuset politique, et il est fort à parier que ce ne sont pas les primaires qui feront, d’un coup de baguette magique, changer la donne.
Finalement, avant de s’ouvrir le boulevard pour la course à la Marina, la Fcbe est, pour l’instant, sur un chemin long, périlleux et glissant. D’où, l’obligation pour elle de réussir à maintenir la cohésion quelle que soit l’issue des primaires et d’éviter d’aller de façon unilatérale à la chasse des parrainages. Autrement, nul n’aura besoin des prédictions des cauris de Paul Hounkpè, Théophile Yarou et consorts avant de comprendre qu’il y a un orage qui s’annonce au-dessus du ciel de la Fcbe. Pourvu qu’il n’en soit pas ainsi. Mais, les primaires au Bénin sans risques de division, pas évident que ça soit la Fcbe qui nous fasse la preuve de cette possibilité.



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