Consolidation des grands blocs politiques au Bénin : L’avenir s’assombrit pour les micro-partis

Angelo DOSSOUMOU 9 août 2022

Ils sont une bonne dizaine. Ils se nomment Restaurer l’espoir, DUD, GSR, PER, RLC, FCDB, MPL, MOELE-BENIN, LNA…Sur l’échiquier politique national, ils sont, pour la plupart, des partis dont l’existence légale ne date pas de très longtemps. Mais en commun, ils nourrissent le même rêve : briller lors des législatives de janvier 2023 et s’offrir le droit de représenter leurs mandants au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Seulement, contrairement au temps où les alliances de partis étaient permises et que chacun des alliés pouvait s’en tirer à bon compte, ils devront désormais faire face à des réalités imposées par la réforme du système partisan. En effet, non seulement il faut affronter tout seul l’électorat mais aussi, il faut être en mesure d’obtenir la moyenne des 10% pour prétendre au moindre siège. C’est donc à ces défis que sont confrontés ces partis légalement reconnus mais qui ne disposent pas d’une large assise pour espérer franchir la montagne des 10%.
D’ailleurs, même les grands blocs à l’instar de l’Up qui ne dort pas sur ses lauriers et continue de vouloir se renforcer avec le Prd, du Bloc Républicain qui a déjà eu raison des ambitions existentielles de l’Udbn, de ‘‘Les Démocrates’’ qui peut surfer sur la sympathie des déçus de la gouvernance Talon, de la Fcbe qui tentera de rééditer l’exploit des dernières communales, ne sont pour l’instant sûrs de rien. Malgré tous les atouts, les uns plus affirmés que les autres, Ils devront attendre le soir du 8 janvier prochain pour véritablement évaluer leur force sur le terrain politique. Quant aux autres, à moins que d’ici à là, ils ne changent d’avis et finissent par comprendre le langage véhiculé par la réforme du système partisan, le réveil risque d’être très désagréable. Bien vrai, le Bénin est à 5 mois des législatives du 8 janvier et beaucoup de choses peuvent encore changer, malheureusement, en matière de données politiques, les miracles sont plutôt rares. Et, ce n’est pas le Prd qui, lors de sa participation aux communales passées croyait dur comme fer à ses capacités à surmonter les obstacles de la nouvelle charte des partis politiques et du code électoral, qui dira le contraire.
En somme, au Bénin de la Rupture, il n’y a plus de place aux clubs électoraux. Sans l’appartenance aux grands ensembles, autant voir la vérité en face et comprendre que les chances d’exister sur le long terme sont très minces. Enfin, si tant est que fusionner avec les grands blocs déjà existants n’est pas la solution idéale pour les plus petits partis encore en attente, il ne serait non plus mauvais qu’ils se regroupent de leur côté. Peut-être qu’ainsi, ils se sentiront plus à l’aise. Mais à vouloir tirer le diable par la queue, le monstre 10% finira par les dévorer. C’est plus qu’une certitude.



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