Crise relative à la suppression de la seconde session à l’Uac : Le député Parfait Houangni interpelle le gouvernement

Karim O. ANONRIN 26 juillet 2016

Le député Parfait Houangni, élu sur la liste Union fait la Nation (Un) dans la 23ème circonscription électorale vient d’adresser une question orale avec débat au gouvernement. Cette question orale est relative à la suppression de la seconde session à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Dans son exposé préliminaire, le député Parfait Houangni, fait l’amer constat que la décision de supprimer la seconde session pour les examens à l’Uac ne manque d’engendrer des conséquences graves aussi bien sur la vie des étudiants que sur celle des forces de sécurité. Le volet gratuité des inscriptions à l’Université et les coûts de formation des Masters sans oublier la création des centres universitaires par le régime défunt n’ont pas été occultés dans la question orale posée par le député Parfait Houangni. Sans aucun doute, dès que le dossier sera programmé en séance plénière, le gouvernement sera représenté au Parlement par la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Odile Atanasso pour apporter des réponses aux préoccupations de l’honorable Parfait Houangni.
(Lire ci-dessous l’intégralité de la question orale avec débat au gouvernement)
Question orale avec débat au gouvernement
Objet : Crise de suppression de la session de rattrapage à l’Université d’Abomey-Calavi
La guerre contre la suppression ou non de la seconde session à l’Université d’Abomey-Calavi dure et perdure depuis des années. En effet, les mouvements de protestation reprennent chaque année sur le même sujet et paralysent les activités académiques. Le campus militarisé, des violences perpétrées, les résidences saccagées, des motos volées, des pertes en vies humaines aussi bien dans le rang des étudiants que celui des forces de l’ordre. Tel est le triste bilan qui se dresse tous les ans. Cependant, la crise est loin de connaître son épilogue. Chaque année, ce n’est qu’à l’issu des mouvements de débrayage que les autorités rectorales lâchent du lest.
Pour justifier ce passage forcée à la session unique, d’aucuns évoquent le système Lmd qui est mis en œuvre sans les moyens humains et matériels nécessaires, et consolidés par ailleurs par la gratuité des inscriptions universitaires déclarée par le gouvernement de Boni Yayi. Mais à en croire le recteur de l’université, la décision n’y est pas forcément liée. La vraie raison, selon lui, est plutôt le problème d’effectif pléthorique des étudiants à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash).
Pour résoudre la crise, l’ex-chef de l’Etat avait prévu un séminaire sur le système LMD, qui devait se tenir en octobre 2015. Malheureusement, ledit séminaire n’a pas eu lieu avant son départ du pouvoir. Et la scène a repris cette fin d’année universitaire 2015-2016 avec les mêmes mouvements des étudiants qui conçoivent mal l’adoption d’une session unique. Dans ce nouvel élan de gouvernance politique de notre pays, je voudrais prier le gouvernement de fournir à la représentation nationale, les éléments de réponses aux questions ci-après :
1) Quelles sont les motivations réelles de l’institution de la session unique à l’université ?
2) Les autorités en charge de l’enseignement supérieur ont-elles analysé les contours et la portée de cette décision ?
3) Comment comptez-vous gérer les échecs massifs inhérents à une session unique à l’université ?
4) Pourquoi opter pour un passage en force avec toutes les conséquences dramatiques que cela engendre tous les ans à l’université ?
5) L’institution de la session unique est-elle une nécessité impérieuse ?
6) Comment le gouvernement envisage-t-il de régler définitivement cette crise afin d’instaurer un climat paisible et favorable aux études à l’U.a.c ?
7) Que peut-on retenir de la gratuite des inscriptions à l’Université au-delà, de la cherté des coûts de formation des Masters (environ 700.000 Fcfa) ?
8) Quelle gestion peut-on attendre des centres universitaires créés tous azimuts sans moyens humains nécessaires notamment les enseignants et les infrastructures adéquates ?
9) Quelle nouvelle politique le gouvernement entend t-il mettre en place dans le domaine de l’enseignement supérieur aux fins de concrétiser sa volonté de reformer le système éducatif ?
Porto-Novo, le 25 juillet 2016
Parfait HOUANGNI

Deputé à l’Assemblée nationale



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