Décrispation de la tension socio-politique : Lourde mission pour le comité des experts

Arnaud DOUMANHOUN 21 octobre 2019

Consolidation de la concorde. Un troisième pas de franchi. Après le dialogue politique initié, les échanges avec la conférence des présidents du parlement sur la mise en œuvre effective des recommandations qui en sont issues, le comité des experts commis à cette fin vient d’être constitué. Le professeur Mathurin Nago du l’Union progressiste (Up) et l’honorable André Okounlola du Bloc républicain (Br) sont désignés par le chef de l’Etat, et les députés Augustin Ahouanvoebla de l’Up, Abdoulaye Gounou et Barthélémy Kassa du Br vont siéger pour le compte de l’Assemblée nationale. Ces cinq personnalités vont rejoindre le facilitateur Dorothée Sossa et les rapporteurs Victor Topanou, Orden Alladatin et Luc Sinzogan aux fins d’élaborer la charpente juridique qui donnera vie aux recommandations examinées par le chef de l’Etat et la conférence des présidents de l’Assemblée nationale.
Autant la mission est délicate, autant les espoirs sont nourris. Réussir à obtenir l’adhésion de tous autour des prochaines propositions de lois en vue de la décrispation de la tension socio-politique est un challenge. En tout cas, les matières sont connues : la relecture de la charte des partis politiques et du code électoral ; l’institution des élections générales ; une meilleure représentation du peuple par les femmes ; l’actualisation et la mise en œuvre effective de la loi portant statut de l’opposition et des mesures d’apaisement.
Si pour la question relative aux mesures d’apaisement, la proposition d’une loi d’amnistie à l’endroit des personnes impliquées dans les violences électorales lors des législatives du 28 avril 2019 est déjà un acquis, le terrain paraît assez vierge sur les autres chantiers notamment la relecture de la charte des partis politiques et du code électoral pour une participation de tous aux prochaines élections et l’institution des élections générales sur lesquelles les positions sont tranchées. Encore que la mise œuvre de certaines recommandations fera à coup sûr, appel à une révision de la constitution du 11 décembre 1990, il est plus difficile de parier sur les résultats des travaux du comité. Le suspense est entier.



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