Echanges de vœux de nouvel an entre le président du Parlement et la presse : Mathurin Nago reconnaît les mérites des professionnels des médias

Karim O. ANONRIN 27 janvier 2014

Le président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Coffi Nago a rencontré les professionnels des médias vendredi dernier à l’hôtel Myosoris à Cotonou à la faveur d’un dîner d’échanges de vœux de nouvel an 2014. Pour la circonstance, le président de l’Assemblée nationale était accompagné de son épouse Marie Rose Nago et de quelques membres de son cabinet. Il y avait également aux côtés des professionnels des médias, le président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa-Bénin), Malik Seibou Gomina, le Président du réseau des journalistes accrédités au Parlement (Réjap), Gaspard Adjamonsi, pour ne citer que ceux-là. Ce fut l’occasion pour le Professeur Mathurin Coffi Nago de rendre hommage à la presse béninoise pour tout ce qu’elle fait pour le Parlement béninois. Il a surtout laissé entendre que la presse béninoise a fait beaucoup de progrès ces derniers temps. Le président du Cnpa-Bénin, Malik Seibou Gomina, quant à lui, a invité ses collègues à ne par dormir sur leurs lauriers, même si le président de l’Assemblée nationale pense qu’il y a des progrès dans la corporation. Aussi, a-t-il plaidé pour qu’un réel soutien des autorités politico-administratives et des institutions de la République soit apporté à la presse béninoise dans sa globalité.
(Lire ci-dessous les extraits des discours prononcés par le président de l’Assemblée nationale et le président du Cnpa-Bénin au cours de la cérémonie d’échanges de vœux)

Mathurin Coffi Nago, Président de l’Assemblée nationale
« …Laissez-moi le plaisir de vous dire aujourd’hui, puisque l’occasion m’est donnée, que la presse du Bénin fait des progrès au jour le jour… »

« …Je voudrais au nom de l’Assemblée nationale du Bénin, vous remercier d’avoir fait le déplacement. Nous avons voulu au nom du Parlement béninois, sacrifier à la tradition cette année comme les années passées. Je dois vous dire que c’est un rendez-vous qui nous est cher. C’est une tradition qui nous est chère pour un certain nombre de raisons. D’abord, parce que nous sommes des partenaires obligés, qui se côtoient presque tous les jours et qui travaillent ensemble. Il est donc nécessaire qu’une fois chaque année, nous nous retrouvions pour faire un certain bilan (…) Parce que vous êtes des partenaires incontournables, les députés dans leur ensemble ont besoin de vous. Donc, nous avons besoin que vous soyez en bonne santé. Nous avons besoin que vous soyez là pendant toute l’année. Malheureusement, compte tenu d’un certain nombre de contraintes, il est difficile de réunir tout le monde en même temps. Il est difficile que tous les membres de la Conférence des présidents et tous les membres du bureau soient là. En ce moment ci, beaucoup d’entre eux sont à l’extérieur. Nous avons tenu à ce que cette rencontre ait lieu avant la fin du mois de janvier. J’ai été très heureux que les patrons de la presse, qu’un certain nombre de doyens de la presse aient fait le déplacement. Ça fait bien longtemps que j’ai retrouvé certains d’entre eux. Mais je dois dire que je les suis de loin, ne serait ce qu’à travers leurs prestations, à travers la qualité des émissions ou des articles qu’ils réalisent (…) Laissez-moi le plaisir de vous dire aujourd’hui, puisque l’occasion m’est donnée, que la presse du Bénin fait des progrès au jour le jour. Je n’ai pas l’habitude de faire de la démagogie. Quand ce n’est pas vrai, je me tais. Quand c’est vrai, je le dis. Je sens très sincèrement qu’il y a beaucoup de progrès. Je disais tout à l’heure à monsieur Malik Gomina que la libéralisation de l’espace audiovisuel et de la presse écrite a fait du bien à ce pays. Tout n’est pas parfait évidemment. Cela a permis que les jeunes travaillent, s’améliorent, se perfectionnent chaque jour. J’ai suivi certaines émissions et je m’étonne à noter que c’est des émissions de certaines radios et certaines chaînes béninoises. Et je dois vous dire que nous en sommes fiers au niveau du Parlement. Tout ce que nous faisons doit être de qualité. Nous devons privilégier l’excellence dans tous les domaines, dans tous les secteurs, à commencer par le secteur de la presse. Et vous le faites très bien. Je sais que les entreprises de presse sont confrontées à des difficultés. Je le sais parce que j’échange avec certains d’entre vous. Je pense que progressivement tout cela va se résoudre. Tout cela va se résoudre parce que vous avez un élément qui est essentiel. C’est la compétence. Vous avez un deuxième élément qui est important. C’est la volonté de bien faire. Je vous convie à persévérer sur cette voix de l’excellence. J’ai dit tout à l’heure que tout n’est pas parfait. Il vous revient individuellement et aussi collectivement, notamment à travers vos organisations professionnelles, d’échanger, de discuter, pour que les faiblesses et difficultés soient identifiées, pour qu’ensemble, vous puissiez faire des projets que vous allez transmettre au gouvernement ou à des partenaires pour que des formations soient organisées, pour qu’un certain nombre d’actions collectives soient organisées, pour faciliter l’accès aux intrants de la presse. Tout cela va vous aider à avoir des entreprises de presse fortes, puissantes. Et je dis souvent que je souhaiterais que les entreprises de presse béninoises deviennent des entreprises multinationales parce que c’est ça qui fait la fierté d’un citoyen dans un pays (…) Au nom du Parlement béninois, au nom de l’ensemble des députés béninois, au seuil de cette nouvelle année 2014, je voudrais vous formuler des vœux de santé parce que c’est le plus indispensable. Je formule des vœux de santé pour vous-mêmes, pour vos enfants, pour vos ménages, pour vos collaborateurs ; des vœux de bonheur, de prospérité pour vos entreprises respectives. Je formule les vœux de paix tout autour de vous, avec vous et dans le pays parce que nous avons tous besoin de paix pour progresser (…) Je saisis véritablement cette occasion pour vous remercier particulièrement pour tout ce que vous avez fait pour l’Assemblée nationale. Grâce à vous et à vos collaborateurs, nous sommes entendus, nous sommes écoutés et je dirai même que nous sommes compris par nos mandants. Nous avons d’échanges permanents avec nos mandants. J’ai reçu des amis tout récemment dans le cadre du Cip-Uemoa. Ils m’ont dit que le Bénin est dans la voie du progrès. Chaque fois qu’ils viennent au Bénin, ils ont du plaisir à suivre les télévisions béninoises, du service public, mais surtout des télévisions privées. Il y a une diversité et une profondeur d’analyse »

Malik Seibou Gomina, président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel
« …Regardons-nous en face. Nous sommes capables du meilleur. Nous avons besoin d’avoir des textes modernes pour qu’au niveau de la corporation, on sache à quoi s’en tenir… »

« …Que dire après ce discours du président de l’Assemblée nationale. Si j’avais le choix des mots, j’aurais dit simplement merci et je me serais tu. Merci au président de l’Assemblée nationale pour cette occasion d’échanges qui est offerte par le Parlement béninois à la presse béninoise et pour ces mots élogieux dits à l’endroit de la presse. Mais je dirais, monsieur le président, que de plus en plus, il n’y a pas de place au hasard. Il y a 48 heures, lorsque je recevais l’appel des services de l’Assemblée nationale pour la rencontre de ce jour, je feuilletais un livre écrit par un parlementaire Français, Henri Guaino et qui a pour titre ‘’De la nuit au jour’’. Après avoir reçu cet appel, je me suis demandé si le titre de ce libre n’est pas évocateur. Sans vouloir conclure, j’ai continué mon analyse pour dire qu’au regard de tout ce que nous observons dans notre pays, avec ce flou qui aujourd’hui, hélas, caractérise notre pays et dont on ne connaît pas les limites, on peut se dire que les rayons que nous recevons du président de l’Assemblée nationale, sont des sources d’espoir. Et nous nous disons que c’est sûr que nous sommes encore capables du meilleur dans ce pays et le meilleur viendra. La presse ne fera rien d’autre que de s’améliorer pour accompagner ce meilleur. Il y a un confrère Français, Daniel Carton, qui dit ‘’Faites nous de la bonne politique et vous aurez une bonne presse’’. C’est vrai que nous faisons des efforts, mais il y a encore un gap. Nous devons continuer à nous améliorer pour que l’année prochaine, lorsque nous allons nous revoir pour cette occasion, nous soyons fiers du bilan que nous allons présenter. C’est dire que nous ne devons pas dormir sur nos lauriers. Les progrès se font et il y a encore beaucoup plus de places pour le progrès. Regardons-nous en face. Nous sommes capables du meilleur. Aujourd’hui, si le président de l’Assemblée nationale dit que nous faisons du progrès, c’est juste parce qu’il nous compare à hier proche. Mais s’il avait été loin dans le passé, il se rendra certainement compte que nous ne faisons pas encore les efforts de nos devanciers dans le métier. Donc, nous avons pour devoir, de faire tout au moins autant qu’eux. Cela ne demande qu’une seule chose, le travail. Cet engagement pris au niveau de la presse demande aussi votre accompagnement. Nous avons besoin d’avoir des textes modernes pour qu’au niveau de la corporation, on sache à quoi s’en tenir (…) Nous sommes le reflet de la situation économique du pays. Lorsque les entreprises de presse ne vont pas bien, les premiers postes du bilan que l’on efface, c’est les postes publicité. Au-delà du financement de la presse, il faut faire quelque chose. Dans la loi de finances, gestion 2014 qui a été définitivement mise en vigueur, quelque chose est prévu pour la presse publique. C’est une bonne chose. Mais il faut aussi qu’en retour, on ne puisse pas nous arrêter à des textes dont certains datent d’il y a longtemps. La taxe radiophonique, la taxe téléphonique ne peuvent pas aller exclusivement à la presse publique. Il faut qu’on trouve les moyens de les partager, ne serait ce qu’après des coefficients proportionnels, pour aider la presse privée à continuer à aider la presse publique à faire mieux. Au nom de tous les confrères, nous vous souhaitons à notre tour, nos bons vœux pour que le Parlement béninois continue à s’améliorer… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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