En vérité : L’équipe bilan

Moïse DOSSOUMOU 9 septembre 2019

C’est désormais une réalité. Le remaniement ministériel est effectif. Le jeudi 05 septembre dernier, Patrice Talon est passé à l’acte. Sans grande surprise, les cadors dont il apprécie visiblement la compagnie ont été maintenus à leurs postes respectifs. Seule Marie-Odile Attanasso est tombée en disgrâce. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, pendant que l’ex patronne de l’enseignement supérieur faisait ses bagages, Hervé Hehomey a eu le bonheur de s’installer à nouveau au ministère des travaux publics et des transports. On comprend maintenant pourquoi après avoir bataillé dur pour se faire élire pour le compte de cette 8ème législature, il n’a pas hésité à démissionner pour céder la place à son suppléant. Le revoilà à présent au gouvernement. Au même titre que lui, les ministres élus députés qui ont renoncé à leur mandat électif conservent tous leurs postes. Leurs suppléants pour lesquels ils ont mouillé le maillot leur en savent gré.
Au-delà de l’augmentation du nombre de portefeuilles ministériels, la jeunesse de cette nouvelle équipe gouvernementale saute aux yeux. Patrice Talon a donc voulu faire davantage de la place à la génération montante. Cela est à son actif. Reste à ce que ces ministres sortis de l’anonymat fassent bouger les choses dans le bon sens. Romuald Wadagni, Oswald Homeky, Aurelie Adam Soulé Zoumarou, Benjamin Hounkpatin, Samou Séidou Adambi, Modeste Kérékou ont de la compagnie. Sadia Assouma, Alain Orounla et dans une certaine mesure Véronique Tognifodé et Jean-Michel Abimbola font leur entrée au gouvernement. Sur les 24 ministères, une bonne dizaine est dirigée par des jeunes. Ces derniers ont l’occasion de prouver tout le bien que l’on peut penser d’eux. Sous les feux des projecteurs, avec le poids des responsabilités et les attentes placées en eux, tout change. De cette expérience, ils en sortiront plus aguerris. Pourvu qu’ils parviennent à relever fièrement la tête à l’heure du bilan.
A 18 mois de la fin de son quinquennat qu’il a voulu unique, Patrice Talon injecte du sang neuf à son équipe. C’est, à n’en point douter, le dernier virage. Pour celui qui veut être porté en triomphe à la fin de son mandat, il n’y a pas de temps à perdre. Très exigeante, l’œuvre de développement a besoin d’actions et d’efforts constants découlant de projets pertinents et bien conçus. En 2016, c’est sur la base d’un projet de société que Patrice Talon a été élu. Quelques mois plus tard, en décembre de la même année, il a rendu public le programme d’actions de son gouvernement dont la marque de fabrique est l’ambition. Il faut pouvoir traduire tout ceci dans les faits de manière concrète. Ces trois dernières années, le chef de l’Etat a impulsé plusieurs réformes diversement interprétées. Les critiques et attaques n’ont pas émoussé ses ardeurs à bouleverser les habitudes dans le sens qu’il souhaite.
A l’épreuve du temps, la pertinence de tout ceci sera davantage appréciée. Il en est de même des chantiers ouverts çà et là. L’asphaltage, les stades communaux, les grands travaux routiers… A l’instar du chef de l’Etat, ses ministres ont toujours martelé qu’aucun éléphant blanc ne sera cité dans leur passif. Là encore, la justice du temps est la meilleure. Elu pour une durée déterminée, Patrice Talon fait feu de tout bois pour atteindre ses objectifs. Il ne lui reste que 18 mois pour passer le témoin ou rempiler. Le dernier remaniement ministériel participe de l’une de ces finalités. Les Béninois sont frileux des résultats. En dépit du quotidien qui leur pèse, ils attendent tous l’eldorado tant promis. D’ici là, ils pourront valablement opiner sur les actions du régime en cours qui égrène lentement mais sûrement ses derniers mois. L’heure du bilan n’est plus loin.



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