Fermeture des frontières nigérianes : Sur les chemins de la résilience aux chocs économiques

Fulbert ADJIMEHOSSOU 1er octobre 2019

Le temps de la résilience. Face aux humeurs du Nigéria, à travers des fermetures fréquentes de frontière, le Bénin recherche des solutions durables pour amoindrir les chocs. Loin de prendre la situation comme une fatalité, le Gouvernement veut en faire des opportunités pour développer la production locale et rechercher d’autres marchés. « Le Nigeria n’est pas un calvaire pour nous. Il peut être certes une opportunité mais nous ne l’avons pas encore bien saisie », a martelé le Ministre Dossouhoui lors de la revue de performances du secteur agricole, année 2018, le jeudi 26 septembre 2019. Ainsi, la logique du Gouvernement est de prolonger la durée de conservation des spéculations dans le but de les exporter sur d’autres marchés. Et pour y arriver, le défi est aussi de respecter les normes phytosanitaires pour les marchés extérieurs. « Nous pourrons nous organiser autrement pour avoir des semences de tomates qui ne pourrissent pas avant 10 jours. Ainsi, nous serons plus résilient », t-il martelé.
L’amélioration des techniques de production dans les autres secteurs pour accroître le rendement, moins subir les conséquences du réchauffement climatique et en arriver à des produits plus écologiques envisagée.

Booster la production du riz
Le secteur du riz ne saurait être épargné par les mesures. C’est d’ailleurs du fait de la réexportation du riz asiatique que le Nigéria a décidé de fermer ses frontières. « En 2015, nous étions à plus de 200.000 tonnes de production de riz paddy au Bénin. La campagne dernière, nous sommes passés à 300.778 tonnes et cette année nous irons à au moins 400.000 tonnes de paddy. À ce rythme nous ne pouvons faire les 600.000 tonnes que dans trois ans. Mais aujourd’hui à la faveur de la réaction du Nigeria par rapport à notre position de ré-exportateur de riz, nous mettons en place une politique énergétique pour produire un million de tonnes de riz d’ici trois ans. Et pour le faire nous devons renforcer les maillons faibles pour faire la production à partir des emblavures disponibles. Ne plus utiliser seulement des engrais chimiques ou minéraux mais également organiques. Arriver à mécaniser les processus de production et de récolte ce qui nous donne déjà un progrès de 20%. Et si en plus nous arrivons à avoir une maîtrise de l’eau et à faire des réaménagements structurants, même sur un minimum de 200.000 hectares, nous atteindrons nos objectifs », pense Gaston Dossouhoui. Il ne reste qu’à se mettre au travail, à trouver les investissements possibles et surtout à valoriser les ressources en eau, qui pour le moment sont gaspillées.



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