Gestion des fonds Covid-19 : Le rapport définitif de la Cour des comptes confirme l’absence d’anomalie

16 juin 2022

Le rapport de gestion des fonds Covid-19 publié par la Cour des comptes, était hier au menu de la conférence de presse conjointe animée par le ministre d’État chargé de l’économie et des Finances Romuald Wadagni, le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin et le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji. Dans la salle de conférence du ministère de l’économie et des Finances, ces autorités ont exposé la démarche du gouvernement relativement à la gestion de ces fonds avant de mettre l’accent sur le rapport définitif publié, qui est venu confirmer la bonne gestion du gouvernement.

Ça ne fait plus l’ombre d’un doute. La transparence dans la gestion des deniers publics reste et demeure l’axe autour duquel gravitent les actions du gouvernement de Patrice Talon. En initiant l’audit sur la gestion des fonds Covid, le ministre de l’économie et des finances, comme de coutume a choisi la voie de la clarté, de la sincérité et la bonne foi dans la gestion des finances publiques. Le ministre d’Etat Romuald Wadagni le clame sans équivoque. « Le gouvernement a saisi la Cour par courrier daté de décembre 2021, pour auditer les dépenses effectivement exécutées jusqu’au 31 décembre. Cependant, les justificatifs et les courriers préparés par le gouvernement ne pouvaient pas avoir dans l’absolu les dépenses du jour du 31 décembre. Le rapport en sa page 14 et 15 a indiqué que le montant total des chiffres exécutés s’élève à 453 milliards. La Cour estime avoir vu, analysé et validé de dépenses pour un montant de 67 milliards, d’où l’écart de 385 milliards pour lesquels, la Cour n’a pas eu de justificatif. A la page 46 le même rapport indique que le récapitulatif total des dépenses exécutées s’élève à 317 milliards. Quand on compare les 317 milliards aux 68 milliards de dépenses de justificatifs reçus et validés par la cour, ça laisse un écart de 249 milliards », a-t-il souligné. Pour lui, ce montant de 453 milliards correspondait à l’estimation des dépenses que le gouvernement prévoyait faire pour les secteurs impliqués dans la gestion de la crise. C’est dire que dans ces montants, il y avait les montants déjà exécutés, et les prévisions de dépenses à venir. « Le 22 février 2022, nous avons transmis à la Cour des comptes, les éléments d’appréciation des dépenses effectivement réalisées au 31 décembre. Donc il n’y a plus d’estimation. Nous n’avons rien à cacher, nous avons envoyé toutes les informations. Dans les premiers éléments, on estimait que les populations allaient sortir, on aurait d’engouement pour la vaccination et on avait prévu 138 milliards d’estimation autour de la vaccination. Mais dans les informations transmises après le réel, c’est 30 milliards de dépense de vaccination. Donc quand on communique en toute transparence l’estimation et le réel, on ne peut pas donner de justification sur quelque chose qui ne s’est pas passé. On ne saurait rester sur les estimations », confie le ministre d’Etat avant de faire remarquer que le rapport définitif a confirmé qu’il n’y a pas d’anomalie. Par ailleurs, les auditeurs sont restés, à l’en croire, quelques fois sur des données estimatives pour lesquelles le gouvernement ne peut en ce temps donner de justificatifs.

Contexte de la gestion de la crise, un élément d’appréciation
Le contexte de gestion de la crise sanitaire est l’un des éléments qui devraient être pris en compte par la Cour des comptes dans son rapport d’audit. « On était dans un contexte de gestion d’une nouvelle maladie pour laquelle, on ne disposait pas encore des réactifs, des textes qu’il fallait, et pour les traitements n’en parlons plus », a-laissé entendre le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin. Dans ce contexte, le gouvernement par anticipation s’est projeté et s’est positionné systématiquement sur toutes les nouvelles qui venaient, qui sont validées par l’Organisation Mondiale de la Santé et qui peut permettre de gérer au mieux le volet diagnostic et thérapeutique. Cependant, la cour a relevé en matière d’économie d’échelle que le gouvernement a acheté des réactifs pour 8 mille francs alors que 3 mois et 4 mois après, ces mêmes réactifs ont été achetés à 3 mille francs. « Je voudrais insister sur le fait que, dans la démarche entreprise par le gouvernement, dès qu’un réactif apparaissait et c’était concluant et validé par l’OMS, nous nous positionnons avec la validation des partenaires techniques et financiers. C’est ainsi que nous avons lancé l’acquisition. Le gouvernement s’est positionné un peu partout pour s’assurer que nous allons pouvoir sauver la population de cette crise. Cette économie d’échelle dépendait des conditions dans lesquelles nous avons traversé cette pandémie surtout au début », a-t-il affirmé. Par rapport à la prévision de 2021, le ministre en charge de la santé a affirmé que le système sanitaire a été fortement secoué à Allada. « Nous avons explosé toutes les prévisions. Il s’agit d’un virus qui mute, qui peut être plus grave, plus meurtrier », a-t-il expliqué avant d’ajouter que dans la démarche du gouvernement, la crise sanitaire sert à sauver les vies mais aussi à renforcer le système de santé. Il en veut pour preuve les respirateurs achetés qui servent un peu partout actuellement sur l’ensemble du territoire national.
Intervenant pour la circonstance, le porte-parole du gouvernement a mis l’accent sur la tendance des auditeurs à décontextualiser le débat. « Les intrants n’étaient pas disponibles pour tout le monde et partout dans le monde. Des pays pouvaient voler des intrants d’autres pays. Nous avons failli être victimes de ça ici aussi. Moins il y en a de disponible et les demandes sont fortes, plus ça coûte cher. Voilà par exemple un élément de contexte qui peut justifier objectivement les différences de prix d’un intrant partant d’un instant T à un instant T+1 », a-t-il précisé. Il aurait fallu selon ses propos, tenir compte du contexte autour des premières dépenses qui ont été faites dans le cadre de la gestion de cette pandémie. Dans tous les cas, le gouvernement respecte les procédures, mais s’il y a urgence de faire en sorte que la vie humaine prévale quitte à ce que les procédures soient prises en compte ensuite, selon Wilfried Léandre Houngbédji, il est du devoir du gouvernement de sauver les vies.
Il convient de préciser à toutes fins utiles que la Cour des comptes, dans son rapport définitif de l’audit des dépenses transmis au gouvernement aux termes des examens, n’a relevé aucune irrégularité significative s’agissant des processus et des justifications des opérations de dépenses. Elle a par ailleurs formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement pour une meilleure gestion des crises futures.
Mickaël VOGBE (stg)



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