Interview avec Maximin Alapini, acteur politique, membre de l’UP : « Nous serons proches de la parité homme-femme avec la 9ème législature »

Patrice SOKEGBE 24 juin 2022

A la veille des élections législatives, les lignes bougent, les aspirants aux fonctions législatives balisent le terrain pour, à termes, ratisser large. A ce sujet, Maximin Alapini, Acteur politique, natif de Ouidah dans la 5ème circonscription électorale du Bénin et membre de l’Union Progressiste, à travers l’interview ci-dessous, parle de ses intentions. Aussi, s’est-il prononcé sur la gouvernance de Patrice Talon et surtout sur ses rencontres avec les anciens Chefs d’Etat.

Monsieur Maximin ALAPINI, Dites-nous ce qui vous a amené à adhérer à l’Union Progressiste
J’étais au départ membre du parti Alternative Citoyenne du Professeur DJOGBENOU Joseph. Avec les réformes politiques faites par le Président Patrice TALON, notamment les lois sur le système partisan et le code électoral, et surtout la modification de la constitution, nous avons assisté à des regroupements de partis et groupes politiques. De grands partis d’envergure nationale sont apparus dont le parti Union Progressiste. Le parti Alternative Citoyenne faisant parti des tous premiers partis ayant constitué le parti Union Progressiste, c’est tout naturellement que je suis devenu membre fondateur du parti Union Progressiste, le plus grand parti du Bénin.

Selon vous, est-ce que votre parti œuvre véritablement pour la social-démocratie ?

Comme vous le savez, notre idéologie est la social-démocratie. Nous œuvrons pour le principe de la subsidiarité. Nous sommes panafricanistes, nationalistes civiques.
Maintenant, qu’est-ce qu’on appelle la social-démocratie ? C’est un courant politique et économique qui essaie d’incorporer des éléments du socialisme dans une économie capitaliste et libérale. Nous préférons la négociation et la concertation pour réformer la société. Nous sommes pour l’écologie et la préservation de la nature.
Maintenant, si je reviens à votre question, ce que je peux vous répondre est qu’à part nos 47 députés et 736 élus municipaux et communaux, tous les responsables UP à divers niveaux qu’ils soient dans tout le Bénin, luttent contre la pauvreté, œuvrent pour le bien-être social de la population et le progrès de l’humanité sur tous les plans : politique, social, écologique et économique.

Ouidah est une ville dont l’évocation dans le contexte politique actuel au Bénin ne laisse pas indifférent. Dites-nous, dans la ville du Chef de l’Etat, comment se passe la guerre du leadership entre les personnalités de l’UP ?

L’UP est le parti majoritaire à Ouidah. Pour preuve, le seul député élu à Ouidah est UP. Sur 29 conseillers communaux, UP en détient 20. Le Maire est donc naturellement issu de l’UP. Chacun œuvre dans son compartiment législatif. Nous travaillons dans une cordiale entente.
Vous savez, dans une famille, tout n’est pas rose tout le temps. L’UP n’est pas différente des autres familles. Mais on finit toujours par s’entendre.
Ce qui est important, c’est de travailler la main dans la main pour toujours obtenir une victoire écrasante. Nous ne devons pas laisser une lueur d’espace à un adversaire. L’espace est totalement utilisé par l’UP.
Dans l’UP Ouidah, nous sommes unis derrière notre leader, l’honorable Mathieu Adjovi, qui est un homme de consensus, qui œuvre pour l’unité du parti, qui fait tout pour que l’UP demeure et de loin le premier parti politique à Ouidah.

Les législatives de 2023 sont imminentes. Serez-vous de la course ?

Effectivement, le premier tour des législatives est prévu pour le 8 janvier 2023. Depuis l’adoption des lois sur le système partisan et le code électoral, et l’apparition des grands partis, c’est le parti qui investit les candidats. Vous n’êtes plus maître de vous-même. Le parti a ses propres critères de désignation. Quelques critères sont d’être présent auprès de la population de sa circonscription, être bien aimé par elle, etc…
Je ne saurai vous confirmer ma participation aux élections législatives. Il revient au parti UP de choisir les personnes qui pourront le représenter valablement à la prochaine législature.

Quelle est la vision que vous entendiez défendre pour le développement de Ouidah ?

C’est le développement. Rien que le développement. Ouidah est une ville côtière, historique, cultuelle et culturelle. Ouidah est une ville phare au Bénin, en Afrique de l’Ouest et en Afrique. Elle est vouée en premier lieu à la culture et au tourisme. Nous devons développer toutes ses potentialités. Et c’est urgent. Dans le Programme d’Actions du Gouvernement 2 (PAG 2) du Chef de l’Etat Patrice Talon, tout est indiqué. L’Etat va investir massivement, plus de 300 milliards pour ces projets. Les années 2023 et 2024 seront très importantes pour Ouidah. Merci beaucoup au Président Patrice Talon, à son gouvernement, à notre député Mathieu Adjovi, aux autorités communales de Ouidah.
Que la population patiente. Elle verra très bientôt des merveilles à Ouidah.

La prochaine Assemblée nationale sera spéciale. 3 ans, 24 femmes d’office. Quelle lecture faites-vous de ces réformes ?

Les députés qui siègent actuellement iront jusqu’au bout de leur mandat en début 2023. Le mandat de la prochaine assemblée nationale sera écourté, et sera d’environ 3 ans. C’est pour arrimer toutes les autres élections générales de 2026. Tous les élus auront un mandat de cinq ans. Ceci pour réduire les coûts et resserrer le calendrier électoral. Cela éviterait d’être tous les ans en campagne électorale et de paralyser pour un temps la bonne marche de l’administration et de l’économie.
Je suis d’avis de cette réforme car, nous allons faire des économies, le pays ne sera plus en arrêt chaque année pendant la période électorale. Les campagnes électorales pour toutes les élections générales se feront en une seule fois dans la même période tous les cinq ans.
24 sièges sont réservés d’office aux femmes, un par circonscription électorale, car, la loi modificative de la constitution a réaffirmé le principe de l’égalité de l’homme et de la femme, excluant à priori des mesures de discrimination positive, mais autorise la mise en place de mesures spéciales pour l’amélioration de la représentation du peuple par les femmes.
C’est une bonne chose, car, nous n’allons plus nous faire ridiculiser dans les instances internationales nous faisant des remarques acerbes sur la représentativité des femmes à l’Assemblée Nationale.
Et puis, franchement, ne serait-il pas mieux la parité homme-femme pour nous représenter au Parlement ?

Pensez-vous que cela donnera à votre parlement l’aura qu’il avait eu lors des 1ère et 2ème législatures ?

Oui, pourquoi pas ? Il y a plus d’hommes et de femmes au parlement que par le passé. Les femmes auront leurs mots à dire, vont donner plus de voix. L’animation dans l’hémicycle sera plus vive. Le parlement apportera plus sa contribution dans le contrôle de l’action gouvernementale.

La grosse question de l’heure, c’est la participation de l’opposition aux législatives de 2023. Beaucoup pensent que c’est du leurre. Selon vous, qu’est-ce qui peut empêcher l’opposition d’être de la course du 8 janvier 2023 ?
Si un parti de l’opposition ou de la mouvance remplit toutes les conditions édictées par les lois sur le système partisan et le code électoral, rien ne l’empêche de participer aux élections législatives du 8 janvier 2023. Nous sommes dans un pays démocratique régi par la séparation des pouvoirs.

L’UP est pour l’instant le 1er parti au Bénin dans un contexte que nous savons. La bataille promet d’être rude en janvier prochain. A quoi devons-nous nous attendre ?
La politique est une affaire de coqs, de gladiateurs. Comme vous avez dit, la bataille sera rude pour les législatives de janvier 2023. Mais, elle sera faite dans une ambiance de respect mutuel et dans la paix, la concorde. L’UP est un grand parti qui anime au quotidien la vie politique béninoise. Il fera tout pour gagner cette bataille et demeurer le premier parti politique au Bénin.

6 ans de gouvernance Talon. En votre âme et conscience, quels sont les secteurs où il reste à faire ?

Objectivement, tous les secteurs d’activité sont en plein boum. Les ministres et leurs collaborateurs travaillent d’arrache-pied pour atteindre l’objectif fixé par le Chef de l’Etat. Ce dernier est sans état d’âme. Ce n’est plus comme avant où vous pouvez être dilettant. Nous sommes sous la rupture. Ce qui est demandé est très bien fait et à temps.
Lors de la première mandature, les jalons étaient lancés dans tous les secteurs. La plupart des études des projets identifiés étaient faites. Beaucoup ont trouvé de financement. Mais, le temps manquait pour les réaliser. Maintenant les projets sont en train d’être réalisés. Certes, tout ne sera pas fini à la fin du quinquennat. Mais, la majeure partie des projets seraient terminés.

Quelle appréciation faites-vous des récentes rencontres entre les anciens chefs d’Etat et le Président Patrice TALON ?

Comme vous le savez, le Bénin a toujours été un pays de paix et de dialogue. L’héritage de la conférence des forces vives de la nation traversera toutes les générations. Le Chef d’Etat connaît l’importance du dialogue dans la conduite des affaires publiques. C’est ainsi qu’il a reçu ses prédécesseurs pour discuter des sujets brulants. C’est une démarche salutaire pour le développement d’une nation car disposer des avis, surtout de ceux qui ont déjà géré les affaires publiques, peut aider à faire des choix très avisés. Ceci témoigne de la capacité du Président de la République à rechercher le consensus. Toute la classe politique a salué cette démarche.

Propos recueillis par Patrice SOKEGBE



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